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Les pieds dans le plat - Page 139

  • Entre pinces, normal qu'on se la serre!

    Je ne supposais évidemment pas qu’il s’était mué d’un coup de loup en agneau. Ou de monarque absolu en bon roi soucieux de l’opinion de ses sujets. Quand même, il me semblait qu’avec le temps et l’expérience il s’était un peu calmé, McSornette. Erreur. Le petit potentat de la crosse genevoise continue à en chercher à tout le monde.

    Par exemple à l’arbitre l’autre soir à Zoug, en le narguant bêtement par des applaudissements intempestifs, histoire de contester un but incontestable, le plus ignare des choses du hockey ayant indubitablement vu le puck avant qu’il entre dans la cage de Mona. Comme dans du beurre de surcroît.

    Mais il faut croire que BigMac est encore pire que le plus inculte dans le domaine. Faisant en outre preuve d’une mauvaise foi crasse, il a prétendu vouloir simplement féliciter ses joueurs en tapant ostensiblement des mains. Vous imaginez si c’est son style d’encenser des perdants! Moralité, «W» a pris dix minutes de pénalité.

    Bref, autant dire que le bonhomme ne changera jamais. Remarquez, il n’est pas le seul, si j’en juge par nos représentants à la récente rencontre de Coupe Davis. A commencer par le cultissime Federer, dont l’égoïsme forcené a finalement conduit à ce maudit match de barrage. Et à la lamentable défaite qu’il a contribué à précipiter, en se montrant incapable de gagner le double.

    D’accord, se taper Yves Allegro a quelque chose de surhumain, y compris pour le phénomène. Drôlement plombé par ailleurs par les gesticulations désespérées de ce balourd de Wawrinka, qu’un cul-de-jatte aurait terrassé les doigts dans le nez, une main attachée dans le dos.

    Cela n’empêche pas le Vaudois de passer pour un lion figurez-vous. Du moins à en juger par ce sous-titre surréaliste glané dans une interview: Wawrinka est un compétiteur résolu à la ténacité légendaire. Pourquoi pas historique pendant qu’on y est!

    Il y a mieux dans le genre, l’intéressé se flattant de pénétrer sur un court non seulement sans cultiver le moindre doute, mais avec la rage de vaincre. Etant donné que j’ai lu ces sornettes dans La Vie protestante, je souhaite bon courage au dieu de la raquette pour reconnaître les siens après la déculottée de Prague.

    Qui n’a apparemment pas véritablement servi de leçon au brave Stan. Et je ne parle même pas de sa piteuse sortie au premier tour du tournoi suivant. Au lieu de se flageller vilain pour sa cacade en Tchéquie, il  s'est contenté de pleurnicher et de défendre bec et ongles Severin Lüthi, le capitaine fantôme. Vous me rétorquerez qu’entre pinces, c’est normal qu’on se la serre!

       
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  • Dire qu'en plus, il sait tout sur le tennis!

    Que vous raconter de plus qui n'ait pas été évoqué en long et en large sur le grand Rodgeur carrément touché par la grâce divine, comme j'ai pu le lire dans nos colonnes? Pas grand-chose. A part peut-être le fait qu'il aurait pu mieux se laisser tomber sur le sol de l'Arthur Ashe Stadium à l'issue d'une finale un rien bâclée. Carrément ratée cette chute par rapport à toutes celles qu'il avait réussies jusqu'ici. Par ailleurs, dans le fond pour lui, les tournois les plus difficiles sont les deux qu'il gagne régulièrement. D'accord, il ne dit pas exactement que Roland Garros est de la roupie de sansonnet, mais pas loin. Aussi trouvè-je un poil mesquin de sa part de traiter à ce point par-dessus la jambe le seul Open qui permet à Nadal de briller. Encore que, vu l'état de la bête...

     A part ça, il faut quand même que je relève deux perles parmi d'autres de nos amis de la TSR. D'abord ils nous annoncent à grand fracas dimanche aux actualités sportives un entretien "exclusif" du génie avant son ultime match. Mon oeil! Celui-ci s'est pathétiquement résumé à trente secondes et demie et trois questions d'une rare banalité. Sans compter que côté exclusivité ils pouvaient se rhabiller, Sa Grâce étant interviewée après chaque rencontre par la chaîne du cru.

    Ensuite, le pompon. Federer donnant son avis sur Davydenko et Djokovic, le préposé aux nouvelles est carrément tombé en pâmoison, déclarant que le maître était "toujours au courant de tout dans le tennis"... Vraiment à croire qu'il a autre chose à faire, surtout dans un tournoi de cette importance, que se documenter sur ses futurs adversaires!    

        

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  • Eh bien, ce rugby,c'est du propre!

    Follement émouvante l’aura éthique qui entoure le rugby. Personne n’y échappe ou presque. La preuve. Elle est allée jusqu’à pousser notre équipe féminine des Quotidiennes, dans une frénésie inhabituelle de politiquement correct, à foncer droit dans le panneau hypertendance de l’ovalie.

    Pour nous donner, à part la plastique des supermecs qui jouent les Dieux du Stade sur des photos suggestives au raz de la zigounette, quatorze autres motifs bidons d’applaudir des deux mains cette discipline d’enfer. Et d’adorer ses démons.

    Entre le port de la camisole rose bonbon et l’absence vertueuse de hooliganisme, l’une de ces raisons consiste à vanter la pratique du fameux «haka» des All Blacks. Alors je m’en voudrais de céder à la provoc inutile, mais quand je vois ce spot Adidas centré sur la culture maorie, je ne peux pas franchement prétendre qu’ils me filent des frissons d’extase, ces mastodontes grimaçants à l’air sortis la veille de leur caverne.

    Le plus croquignolet toutefois, ce sont mes lectures édifiantes sur cet art virginal quasi aussi noble que la boxe (c’est dire…), miraculeusement épargné par les dérapages qui salopent méchamment la plupart des autres sports.

    Bref, j’avoue que cette image de pureté originelle et de blancheur immaculée, ça m’éclate un max. Plus propre, tu bosses chez Ariel!

    Pas de dopage donc comme chez les affreux cyclistes pour ces montagnes de muscles si honnêtement acquis. Pas de matches truqués comme chez ces vilains tennismen pour arrondir des fins de mois déjà juteuses. Mieux, ces brutes au cœur tendre sont tellement loin de ces misérables footeux surmédiatisés qui croulent sous les contrats publicitaires.

    Pour résumer, pas de fric qui pue dans le monde de rêve du rugby! Particulièrement piquant quand on pense à l’empoignade spectaculaire que vont se livrer les sponsors de tout poil pour faire tinter le tiroir-caisse.

    Sans oublier le boss de l’équipe de France, l’insupportable et suffisant Laporte. Un sacré fils de pub, qui gagne plus d’un million de francs suisses par an en jouant les hommes-sandwich pour dix-sept entreprises, allant de Duracell au Grand Optical (c’est sûr qu’il voit loin, le bougre) en passant par le jambon Madrange.

    Je sais que dans le cochon, tout est bon. Et pourtant. Se servir des mérites porcins dans le but de s’en flanquer plein les fouilles, ça la fiche un peu mal pour un futur ministre. De Sarko, c’est vrai. Mais quand même…

       
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