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Eh bien, ce rugby,c'est du propre!

Follement émouvante l’aura éthique qui entoure le rugby. Personne n’y échappe ou presque. La preuve. Elle est allée jusqu’à pousser notre équipe féminine des Quotidiennes, dans une frénésie inhabituelle de politiquement correct, à foncer droit dans le panneau hypertendance de l’ovalie.

Pour nous donner, à part la plastique des supermecs qui jouent les Dieux du Stade sur des photos suggestives au raz de la zigounette, quatorze autres motifs bidons d’applaudir des deux mains cette discipline d’enfer. Et d’adorer ses démons.

Entre le port de la camisole rose bonbon et l’absence vertueuse de hooliganisme, l’une de ces raisons consiste à vanter la pratique du fameux «haka» des All Blacks. Alors je m’en voudrais de céder à la provoc inutile, mais quand je vois ce spot Adidas centré sur la culture maorie, je ne peux pas franchement prétendre qu’ils me filent des frissons d’extase, ces mastodontes grimaçants à l’air sortis la veille de leur caverne.

Le plus croquignolet toutefois, ce sont mes lectures édifiantes sur cet art virginal quasi aussi noble que la boxe (c’est dire…), miraculeusement épargné par les dérapages qui salopent méchamment la plupart des autres sports.

Bref, j’avoue que cette image de pureté originelle et de blancheur immaculée, ça m’éclate un max. Plus propre, tu bosses chez Ariel!

Pas de dopage donc comme chez les affreux cyclistes pour ces montagnes de muscles si honnêtement acquis. Pas de matches truqués comme chez ces vilains tennismen pour arrondir des fins de mois déjà juteuses. Mieux, ces brutes au cœur tendre sont tellement loin de ces misérables footeux surmédiatisés qui croulent sous les contrats publicitaires.

Pour résumer, pas de fric qui pue dans le monde de rêve du rugby! Particulièrement piquant quand on pense à l’empoignade spectaculaire que vont se livrer les sponsors de tout poil pour faire tinter le tiroir-caisse.

Sans oublier le boss de l’équipe de France, l’insupportable et suffisant Laporte. Un sacré fils de pub, qui gagne plus d’un million de francs suisses par an en jouant les hommes-sandwich pour dix-sept entreprises, allant de Duracell au Grand Optical (c’est sûr qu’il voit loin, le bougre) en passant par le jambon Madrange.

Je sais que dans le cochon, tout est bon. Et pourtant. Se servir des mérites porcins dans le but de s’en flanquer plein les fouilles, ça la fiche un peu mal pour un futur ministre. De Sarko, c’est vrai. Mais quand même…

   
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