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Les pieds dans le plat - Page 110

  • La lave et les cendres du volcan...

    Federer se rassure. C’est bon de gagner enfin. A croire qu’il a remporté son dix-septième Grand Chelem avec ses deux succès aussi étriqués que laborieux, particulièrement le second contre le Français Arnaud Clément, à l’Open d’Estoril.
    Alors que s’il ne remporte pas ce minitournoi de campagne portugais les doigts dans le nez, c’est franchement à désespérer. Surtout que les trois autres «ténors» de l’épreuve ont déclaré forfait. Davydenko a le poignet en charpie, Ljubicic les abdos en bouillie et Monfils l’estomac en compote. Mais à part ça, Madame la Marquise…
    Et je ne vous raconte pas les atouts décoiffants des chiots qui jappent derrière, le mieux classé pointant au-delà de la trentième place! Bref, de quoi continuer à me ronger les ongles jusqu'au sang pour la semaine madrilène, où «Rodgeur» doit défendre son titre.
    Voilà cependant qui n’empêche pas les fans de mettre déjà Sa Grâce parmi les favoris de Roland Garros. Certes derrière Nadal, Verdasco et Ferrer, mais quand même, cela frôle l’inconscience, j’estime.
    Remarquez, certains poussent l’aveuglement jusqu’à caser… Wawrinka également vainqueur dans la douleur à Belgrade, dans les dix principaux prétendants à un parcours de luxe. Il est vrai qu’en considérant les performances du Bâlois depuis Indian Wells, il ne serait pas si surprenant de voir le Vaudois fouler plus longuement la terre parisienne que son compatriote. Sauf que d’ici à rallier le bout du chemin, des clous!
    De toute façon, n’importe qui peut faire une croix sur le sacre, avec le retour de l’ogre sur l’ocre. Suite au passage de Rafa la tornade à Monte-Carlo et à Rome, il me paraît quasi inutile de la jouer, cette finale.
    Même si le jeune Gulbis trouve que l’ouragan souffle nettement moins fort côté coup droit. Une outrecuidance que se permet le petit prince de Riga après avoir été le premier à arracher un set au pitbull en neuf matches.
    Raison pour laquelle on compare le réveil du fougueux Espagnol à celui de l’explosif volcan islandais. Une image que balaye tonton Toni d’un haussement d’épaules un rien méprisant. Comble de coquetterie, il trouve les exploits de son neveu d’une rare banalité.
    Et pourtant, à l’image du méchant Eyjafjoll qui a obstrué le ciel européen pendant une semaine, l’Ibère au regard de braise risque bien de boucher celui de la légende au cours de la quinzaine Porte d’Auteuil.
    Différemment posé, Nadal c’est pour l’instant la lave et Federer les cendres. D’où, grave question existentielle, le phénix en renaîtra-t-il? A Madrid d’abord, à Paris ensuite.

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  • Le maestro en rupture de baguette...

    Je sais que c’est un vilain crime de lèse-majesté, mais je dois avouer que la  glorieuse ascension de Federer m’a
    toujours un peu étonnée.
    En revanche, je le verrais sans trop de surprise dégringoler les marches, s’il continue à se laisser humilier de la sorte par n’importe qui. Après ses éliminations précoces à Indian Wells et à Miami, ça la fiche franchement mal cette déculottée d’entrée à Rome, face au jeune Letton Gulbis.
    Surtout qu’avant le tournoi, «Rodgeur» avait clamé se sentir grand favori pour la saison sur terre. Sans parler de ses certitudes concernant sa marche triomphale au Foro Italico. Certains joueurs ont déjà foulé l’ocre et risquent de se montrer dangereux, déclarait-il en substance. «Mais, du moment que je n’aurai pas à affronter de têtes de série au début, j’entrerai tranquillement dans le tournoi. Et après quelques victoires consécutives, je serai très difficile à battre»…
    Affirmations présomptueuses, qui ont contribué à galvaniser le petit prince de Riga. Car tout fils à papa qu’il est, le blondinet Ernests a tapé mieux qu’un sourd, finissant par casser les oreilles du maestro en rupture de baguette.
    Bref, je ne vous raconte pas la honte. Quand je pense à Wawrinka terrassant tour à tour Berdych et Söderling, dernières bêtes noires de la légende, j’en frissonne. Même Patty Schnyder a réussi à gagner deux matches à Fès!
    Remarquez, le Bâlois s’est évité le pire. Supposez qu’il se soit retrouvé en demi-finale contre Nadal, il pouvait rentrer à bicyclette à l’hôtel. Après la raclée que lui a flanquée Gulbis, c’est sûr que le taureau de Manacor lui mettait deux roues de vélo les doigts dans le nez.
    A son habitude pourtant, Sa Grâce en disgrâce minimise un max. Non, elle n’est pas inquiète, non ce n’est pas un problème technique. C’est juste un manque de rythme, de vitesse et de confiance.
    Si seulement! A mon avis c’est beaucoup plus grave. En dépit de ses coups magiques qui font chavirer les foules, les adversaires du numéro un sont hélas toujours plus nombreux à savoir comment le battre. Et ça docteur, c’est autrement duraille à soigner.
    Donc de mauvais augure pour Roland Garros, que le Suisse imagine pourtant accrocher à nouveau à son palmarès. C’est d’autant plus inquiétant qu’il l’avait également prétendu en 2008, pour finalement livrer sa plus calamiteuse performance parisienne.
    Alors à moins qu’un besogneux du genre Viking nous musèle le pitbull en route, comme l’an passé…

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  • Du danger de hurler avec les loups...

    N’étant pas un politicien habitué à réfuter farouchement ce qu’il a vigoureusement affirmé la veille, je vais vous avouer l’inavouable. Je reste comme deux ronds de flan après avoir vu les Aigles royaux de McSornette fondre brutalement à deux reprises sur les blaireaux bernois, qui se donnaient de faux airs d’ours mal léchés.

    Contrairement à ce que je vous racontais la semaine dernière, les Genevois ne seraient pas si vaccinés que cela contre le virus de la victoire. En même temps, c’est tellement surréaliste que je continue hélas à redouter l’inéluctable ce soir, dans l’enfer de la fosse.

    Car ce n’est pas encore dans la poche, cette affaire. Et sans me livrer à d’oiseuses comparaisons, j’en suis à imaginer une sorte de syndrome du cru, suite au piteux naufrage des Lausannois à Bienne. Ridiculement rattrapés dans la série alors qu’ils frisaient le Graal.

    Remarquez, je m’en voudrais beaucoup de leur porter la poisse à ces hockeyeurs lémaniques. Enfin, surtout aux Genevois. Parce que les Vaudois…

    Bref. Parlons donc plutôt des footeux français, histoire de se changer les idées. D’autant qu’ils n’en ratent pas une ces temps. A l’image de l’inénarrable Franck Ribéry. Avec ses galipettes extraconjugales, il est du coup devenu au crampon international en général, et au tricolore en particulier, ce que le volcan islandais Eyjafjöll est au ciel, aux hommes et à l’économie: une redoutable nuisance.

    Imaginez l’étonnante fragilité des choses. Il a suffi que l’un crache furieusement ses cendres et que l’autre succombe aux charmes tarifés d’une (trop) jeune blonde à forte poitrine pour que le monde en soit quasi retourné. Et que ça déchire un max sur la Toile.

    Il ne manquait plus que Platini pour pimenter l’ensemble. Toujours à la pointe de l’actualité, l’ex-roi Michel a découvert qu’il y avait un os côté Domenech. Un problème de personnalité, pas de technicien a-t-il toutefois précisé.

    Ce qui n’a pas empêché le président de l’UEFA de se gausser méchamment de ses compatriotes. Leur prédisant un parcours calamiteux en Afrique du Sud, loin derrière les Espagnols, les Anglais, les Brésiliens, les Allemands, les Italiens, les Argentins et j’en oublie.

    Platini, décrétant par ailleurs soudainement que Raymond avait été nul en demandant son Estelle en mariage à la télé après un Euro cauchemardesque, a décidé en somme de hurler avec les loups. Imprudemment peut-être.

    D’où folle hypothèse. Si les Bleus, à force d’être enterrés, se piquaient de rejouer les phénix façon 1998? Mince alors. Tous aux abris!

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