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Les pieds dans le plat - Page 109

  • Rodgeur sauvé dimanche par son bourreau?

    Federer, Djokovic, Murray, les sœurs Williams, Justine Henin, Caroline Wozniacki, toutes ces stars de la raquette ont piteusement passé à la trappe avant les demi-finales.Les vedettes des deux sexes eussent-elles été dominées par de jeunes loups ou louves aux dents longues, c’eût été excitant. Que nenni! On se retrouve juste avec une finale folklorique chez les dames, notamment squattée par Schiavone, une  trentenaire italienne qui a réussi l’exploit de gagner trois tournois mineurs en douze ans!

    C'était presque plus pathétique dans la demi-finale des hommes avec Jürgen Mezler, un gaucher autrichien quasi inconnu de 29 ans, encore moins bien loti que la Transalpine en simple et en Grand Chelem, où il n’avait jamais dépassé le troisième tour. Enfin, heureusement qu’on a pu compter sur la générosité de Nadal pour rallier le bout du chemin. Même si, contrairement aux éminents experts prétendant le contraire, le parcours de l'ombrageux Ibère s'est révélé des plus pépères.

    Cela n’empêchera peut-être pas le pitbull de plier demain devant Robin Soderling. Du coup, le bourreau de Sa Grâce deviendrait son sauveur, en lui permettant de garder sa couronne et de battre le record de 286 semaines au sommet du tamis, détenu par Pete Sampras. Mais si je remercie chaleureusement le Viking au cas où, je n‘en relèverai pas moins la médiocrité de ce tournoi. Avec cette brochette de riches coincés et frileux qui ont rechigné à s’investir, je parlerai carrément de l’Open parisien du pauvre. Il le fut d’ailleurs à quelque reprises dans le passé.

    Pour en revenir à Sa Grâce, cette nouvelle et mortifiante défaite prématurée a donné du grain à moudre à l’insupportable Patrick Mouratoglou, coach français porté aux nues, qui tacle «Rodgeur» chaque fois qu’il en a l’occasion. Moi aussi, je le reconnais, mais c’est juste pour conjurer le mauvais sort. Rien à voir avec les élucubrations de ce triste sire. Après avoir déclaré que la légende faisait du mal au tennis en perdant exprès les Masters Series, l’affreux Patrick se permet de trouver lamentable, depuis huit mois, la stratégie du roi au trône chancelant.Tout ça parce qu’il a Marcos Baghdatis et Aravane Rezai dans son écurie. On se pince!

    A part ça, le Costa Rica vous a fait rire? Attendez l’Italie ce soir au Stade de Genève! Eh oui, j’ai de gros soucis avec nos laborieux footeux helvétiques, au bout du rouleau avant même de rallier l’Afrique du Sud. Etant donné leur état comateux, je ne vois qu’une solution pour les booster au Mondial: un petit moteur dans les crampons, histoire d’en avoir enfin sous la semelle!

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  • Et Federer risque de tout perdre contre Söderling

     

    A Roland Garros, ça va se jouer entre Nadal, la terre et moi, avait déclaré en substance Federer avant le début des hostilités sur l’ocre parisien. Un rien présomptueux, je trouve, même si jusqu’ici  Sa Grâce n’a pas tremblé, se qualifiant même très gracieusement pour les quarts. Notamment dimanche contre Wawrinka. Mais force est de reconnaître qu’avant Stanislas, porté aux nues par certains ingénus, le phénix n’avait pas d’adversaire et que ce fut rebelote face au Vaudois qui s’est surtout montré performant dans le fracassage de sa raquette en galvaudant le deuxième set.  

    D’où mon inquiétude grandissante à quelques heures de la rencontre du tsar de tous les tamis avec Söderling.  Certes le Bâlois, qui a remporté haut la main leurs douze confrontations, se réjouit follement de la treizième. Mais, os dans le caviar, Robin me paraît autrement plus dangereux que lors de la finale de 2009, où il s’était lamentablement  écrasé, après avoir  largement contribué au succès annoncé de Rodgeur, en écartant opportunément  Nadal  de son chemin.  

    Du coup, il n’est pas exclu que le Suédois, prompt à atomiser brutalement ses opposants un à un Porte d’Auteuil, parvienne également à surclasser le roi. Qui dès lors risque de tout paumer.  Le match, sa couronne et, subséquemment,  sa possibilité de battre le record de  Sampras avec ses 286 semaines au sommet de la raquette mondiale.  L’horreur absolue quand on sait à quel point le maestro aime ça.

    Vous me rétorquerez que le taureau de Manacor doit encore gagner le tournoi pour qu’on assiste à ce sinistre scénario. Mais (et là je persiste en signe en dépit des commentaires peu flatteurs que m’a valu cette prise de position vulgairement commune), l’Ibère ayant eu la voie encore plus royale que celle de l’Helvète jusqu’en quarts, c’est quasiment dans la poche.

     En effet, où sont ses compatriotes qui, selon les fines analyses des experts, devaient lui barrer la route le couteau entre les dents ? Un seul finalement se dresse devant lui et pas le plus redoutable puisqu’il s’agit d’Almagro. La victoire du pitbull me paraît donc tellement inéluctable qu’à la limite je me demande quel est l’intérêt de faire jouer le match!

    Un petit mot pour terminer sur les malheureux Français. Déjà qu’ils ne sont pas bien doués, si en plus ils se blessent. A l’instar de Jo-Wilfried Tsonga, que ses compatriotes voyaient atteindre le dernier carré les doigts dans le nez. Ainsi qu'Aravane Rezai chez les filles suite à son triomphe madrilène. En réalité, plus acharnés que jamais à exhiber leurs lacunes, les Bleus nous ont rejoué le Cid à leur manière. Ce qui nous donne ceci:

    Ils partirent plus de trente mais manquant de ressort,
    ils plongèrent hélas tous  à mi-chemin du port
    Mais il faut dire que face à tant de cafouillage,
    Ce n'est guère étonnant qu'il y ait eu naufrage...

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  • Federer à l'assaut de l'ogre de l'ocre

    Cette incapacité à faire rêver les fans, c’est fou, non? Sans compter que pour une fois, j’eus aimé qu’ils justifient la réputation des Suisses âpres au gain. Des clous ! Nos laborieux hockeyeurs, qui n’avaient même pas à se baisser pour rafler le pactole se sont pitoyablement cassé les dents contre des outsiders allemands qui, du coup, se sont rempli les poches les doigts dans le nez.

    Nuls ces Helvètes aux Mondiaux de la crosse. Genre Federer à Rome et  à Estoril, où le roi s’est  acharné à paumer bêtement quelques joyaux de sa couronne. Certes, il a réussi ensuite l’exploit de parvenir en finale à Madrid. Sauf qu’il a encore perdu une sacrée gemme, en se laissant balader en deux misérables sets par l’Attila de Manacor, plus dévastateur que jamais depuis son record de dix-huit Masters 1000, dont trois d’affilée sur terre battue.

    Une défaite qui n’avait pas moins pleinement rassuré les fans, les experts  et l’intéressé à une semaine de Roland Garros. A part moi. Et inutile de préciser que mon stress a empiré en découvrant la partie de tableau de la légende. De quoi en faire toute une histoire. Car je ne vous raconte pas le chemin de croix, et on sait à quel point le maestro rechigne à la porter, pour rallier le dernier carré au tournoi parisien. Le gage de conservation de son diadème, même si Nadal enlève le morceau. Un futur succès largement facilité par le parcours de sénateur qu’un tirage au sort scandaleusement clément a réservé à l’ocre de l’ogre.

    Autre paire de manche côté phénix, susceptible de tomber  en huitièmes déjà contre Wawrinka qui vante sa forme et son jeu décoiffants, ou Gaël Monfils.  Imaginer qu’un Vaudois ou un Français contribuent à la chute mortifiante de Sa Grâce me file des frissons. Et si j’admets l’impossibilité de la chose, le génie trouvera sur son chemin trois bêtes noires potentielles pour tenter de l’empêcher de conserver son trône. Dont  Ernests Gulbis, le redoutable petit prince de Riga.

    Mais si je me ronge les sangs en pensant à Sa Grâce, que dire des pauvres Suissesses. Retomber à deux contre les sœurs Williams, bonjour la baraka! A commencer par Patty Schnyder, qui doit à nouveau se farcir Venus.  Avec cette onzième chronique d’un échec annoncé, c’est franchement à désespérer de son karma.

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