Federer à l'assaut de l'ogre de l'ocre (22/05/2010)
Cette incapacité à faire rêver les fans, c’est fou, non? Sans compter que pour une fois, j’eus aimé qu’ils justifient la réputation des Suisses âpres au gain. Des clous ! Nos laborieux hockeyeurs, qui n’avaient même pas à se baisser pour rafler le pactole se sont pitoyablement cassé les dents contre des outsiders allemands qui, du coup, se sont rempli les poches les doigts dans le nez.
Nuls ces Helvètes aux Mondiaux de la crosse. Genre Federer à Rome et à Estoril, où le roi s’est acharné à paumer bêtement quelques joyaux de sa couronne. Certes, il a réussi ensuite l’exploit de parvenir en finale à Madrid. Sauf qu’il a encore perdu une sacrée gemme, en se laissant balader en deux misérables sets par l’Attila de Manacor, plus dévastateur que jamais depuis son record de dix-huit Masters 1000, dont trois d’affilée sur terre battue.
Une défaite qui n’avait pas moins pleinement rassuré les fans, les experts et l’intéressé à une semaine de Roland Garros. A part moi. Et inutile de préciser que mon stress a empiré en découvrant la partie de tableau de la légende. De quoi en faire toute une histoire. Car je ne vous raconte pas le chemin de croix, et on sait à quel point le maestro rechigne à la porter, pour rallier le dernier carré au tournoi parisien. Le gage de conservation de son diadème, même si Nadal enlève le morceau. Un futur succès largement facilité par le parcours de sénateur qu’un tirage au sort scandaleusement clément a réservé à l’ocre de l’ogre.
Autre paire de manche côté phénix, susceptible de tomber en huitièmes déjà contre Wawrinka qui vante sa forme et son jeu décoiffants, ou Gaël Monfils. Imaginer qu’un Vaudois ou un Français contribuent à la chute mortifiante de Sa Grâce me file des frissons. Et si j’admets l’impossibilité de la chose, le génie trouvera sur son chemin trois bêtes noires potentielles pour tenter de l’empêcher de conserver son trône. Dont Ernests Gulbis, le redoutable petit prince de Riga.
Mais si je me ronge les sangs en pensant à Sa Grâce, que dire des pauvres Suissesses. Retomber à deux contre les sœurs Williams, bonjour la baraka! A commencer par Patty Schnyder, qui doit à nouveau se farcir Venus. Avec cette onzième chronique d’un échec annoncé, c’est franchement à désespérer de son karma.
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