Le maestro en rupture de baguette... (30/04/2010)

Je sais que c’est un vilain crime de lèse-majesté, mais je dois avouer que la  glorieuse ascension de Federer m’a
toujours un peu étonnée.
En revanche, je le verrais sans trop de surprise dégringoler les marches, s’il continue à se laisser humilier de la sorte par n’importe qui. Après ses éliminations précoces à Indian Wells et à Miami, ça la fiche franchement mal cette déculottée d’entrée à Rome, face au jeune Letton Gulbis.
Surtout qu’avant le tournoi, «Rodgeur» avait clamé se sentir grand favori pour la saison sur terre. Sans parler de ses certitudes concernant sa marche triomphale au Foro Italico. Certains joueurs ont déjà foulé l’ocre et risquent de se montrer dangereux, déclarait-il en substance. «Mais, du moment que je n’aurai pas à affronter de têtes de série au début, j’entrerai tranquillement dans le tournoi. Et après quelques victoires consécutives, je serai très difficile à battre»…
Affirmations présomptueuses, qui ont contribué à galvaniser le petit prince de Riga. Car tout fils à papa qu’il est, le blondinet Ernests a tapé mieux qu’un sourd, finissant par casser les oreilles du maestro en rupture de baguette.
Bref, je ne vous raconte pas la honte. Quand je pense à Wawrinka terrassant tour à tour Berdych et Söderling, dernières bêtes noires de la légende, j’en frissonne. Même Patty Schnyder a réussi à gagner deux matches à Fès!
Remarquez, le Bâlois s’est évité le pire. Supposez qu’il se soit retrouvé en demi-finale contre Nadal, il pouvait rentrer à bicyclette à l’hôtel. Après la raclée que lui a flanquée Gulbis, c’est sûr que le taureau de Manacor lui mettait deux roues de vélo les doigts dans le nez.
A son habitude pourtant, Sa Grâce en disgrâce minimise un max. Non, elle n’est pas inquiète, non ce n’est pas un problème technique. C’est juste un manque de rythme, de vitesse et de confiance.
Si seulement! A mon avis c’est beaucoup plus grave. En dépit de ses coups magiques qui font chavirer les foules, les adversaires du numéro un sont hélas toujours plus nombreux à savoir comment le battre. Et ça docteur, c’est autrement duraille à soigner.
Donc de mauvais augure pour Roland Garros, que le Suisse imagine pourtant accrocher à nouveau à son palmarès. C’est d’autant plus inquiétant qu’il l’avait également prétendu en 2008, pour finalement livrer sa plus calamiteuse performance parisienne.
Alors à moins qu’un besogneux du genre Viking nous musèle le pitbull en route, comme l’an passé…

20:55 | Lien permanent