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Cannes dans Chassé-Croisette - Page 16

  • Festival de Cannes: "L'économie du couple", une pépite à la Quinzaine des réalisateurs

    lafosse.jpgIl y a des films qui vous attrapent dès la première image. Comme  L’économie du couple, présenté à la Quinzaine des réalisateurs. Il suffit que de voir Marie rentrer à la maison et y découvrir, très contrariée, Boris qui ne devait pas s’y trouver ce jour-là, pour savoir que le réalisateur Joachim Lafosse ne nous lâchera plus. Les longs applaudissements nourris qui ont salué la présence sur scène du talentueux Belge, accompagné de ses deux comédiens Bérénice Bejo et Cédric Kahn étaient là pour prouver à quel point il a tapé juste tout au long de son étude de comportement d’une subtilité à rendre un psy jaloux.

    Après 15 ans de vie commune, c’est le désamour. Marie et Boris ont décidé de se séparer. Problème, c’est elle qui a payé la maison et lui qui l’a rénovée. Dans l’impossibilité de se loger ailleurs faute de moyens financiers, Boris est obligé de cohabiter avec son ex-compagne et leurs jumelles. Mais Marie ne le supporte plus et veut qu’il parte. Elle déteste tout chez lui et se demande comment elle a pu l’aimer.

    Même si toute la suite du film tend en montrer la raison c’est, sous les yeux des deux fillettes qui évidemment en souffrent, l’heure des reproches, des engueulades monstres et des règlements de compte impitoyables. Tout tourne autour de l’argent, de qui a amené quoi, payé quoi. Pour Joachim Lafosse, reconnaissant le côté autobiographique de l’œuvre où il parle aussi de sa génération, celle des quadras, l’argent dans un couple c’est souvent plus un symptôme qu’une cause permettant et justifiant la dispute. Un symptôme qui cache aussi des choses émouvantes, tristes, la manière dont on est reconnu ou pas pour ce qu’on a fait ou pas.

    L’économie du couple » est une vraie réussite à laquelle les acteurs, étonnants de sobriété et de réalisme contribuent largement. Cédric Kahn, généralement plus connu comme cinéaste et scénariste, se révèle formidable. A l’instar de l’excellentissime Bérénice Bejo. La lumineuse partenaire de Jean Dujardin dans The Artist en 2011, est également à l’affiche du romanesque et tragique Fais de beaux rêves de Marco Bellochio, qui a ouvert la Quinzaine. Et on ne manquera pas de signaler la présence de Marthe Keller, présidente en outre du jury de la section Un certain regard.

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  • Festival de Cannes: "Victoria" a ouvert la Semaine de la critique avec la craquante Virginie Efira

    avictoria.jpgIl y a trois ans, la réalisatrice faisait courir les festivaliers avec  La Bataille de Solférino, qui mettait en scène un couple hystérique lors de l’élection présidentielle de 2012. Dans Victoria, elle dévoile brillamment ses obsessions en évoquant les démêlés d’une avocate pénaliste mère de deux petites filles. La trentaine sexy, naviguant sur une corde raide avec un art consommé du cataclysme, elle est à la recherche d’un difficile équilibre entre sa vie professionnelle et sa vie amoureuse.

    Mais les choses ne vont pas s’arranger lorsqu’elle retrouve à un mariage son ami Vincent, accusé du meurtre de sa compagne. Il la supplie de le défendre. Très réticente, elle finit par accepter (ce qui lui vaudra plus tard six mois de suspension pour offense à l’éthique), tout en embauchant Sam, un ex-petit dealer qu’elle avait tiré d’affaire, comme baby-sitter. Il s’incruste sur son canapé, passant du colocataire à l’assistant, puis à l’amant.

    Sous influence sexuelle

    Cette comédie romantico-barjo sous influence sexuelle même si Justine Triet n’en montre pas beaucoup, se double d’une satire du couple, mêlant aussi enfants, justice, argent. Elle est portée de bout en bout par l’excellente Virginie Efira, désarmante de naturel. Belle, intelligente, en plein chaos sentimental, elle est en outre harcelée par son ex qui lui pourrit la vie dans son blog. Accumulant les boulettes avec une rare inconscience, elle tente d’analyser ses angoisses et ses névroses entre une voyante et ses deux psys.

    Vincent Lacoste est lui aussi parfait en jeune homme charmeur à la grâce candide, un rien cynique avec une touche de virilité, tout comme Melvil Poupaud, dont l’innocence dissimule un irrésistible petit côté pervers.

    A noter qu’on reverra Virginie Efira dans Elle de Paul Verhoeven, en lice pour la Palme d’or. Elle joue un petit rôle aux côtés d'Isabelle Huppert et de Vincent Lafitte, qui s'est fait beaucoup remarquer en maître de cérémonie lors de la soirée d'ouverture du festival. Notamment par Woody Allen qu'il n'a pas épargné.

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  • Festival de Cannes: Pour Woody Allen, la compétition est un non-sens dans le domaine artistique

    19421449.jpg-cx_160_213_x-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgSans surprise, Woody Allen avait rameuté la grande foule de journalistes, battant longuement la semelle pour tenter d’assister à la conférence de presse du maestro. Qui n'a pas échappé à la question récurrente. Pourquoi refuse-t-il de s’aligner en compétition?

    "C’est bien pour le sport, mais je n’y crois pas dans le domaine artistique. Là, on ne peut pas déterminer le mieux. Pour moi c’est le contraire du bon sens. Personnellement je serais incapable de juger l’oeuvre d’autres auteurs. Mais je suis content de passer quelques jours à France, de venir à Cannes, de parler des films, de voir des gens pour le business". 

    Dans Café Society, dont il a écrit tous les dialogues "tout en laissant ses comédiens en faire ce qu’ils veulent", il est le narrateur. "Au départ le film devait avoir la structure d’un roman, être présenté sous forme d’un livre. J’ai donc décidé de faire la voix off. En plus, cela m’a coûté moins cher… "

    Woody Allen a toujours pensé être un romantique. "J’ai voulu présenter New York de cette façon. Pour moi, Café Society est un film romantique" Pas seulement à en croire cette réplique: "La vie est une comédie écrite par un auteur sadique". Woody Allen explique : «La vie est amusante. Un mari trompe sa femme et va voir sa m?iitresse. On rit de cette situation drôle. Mais en fait on rit de quelque chose empreint de tristesse et de cruauté ».

    On voit généralement Le jeune héros incarné par Jesse Eisenberg comme un alter ego d’un Woody jeune. Ce n’est pas l’avis du réalisateur. "Je ne crois pas qu’il parle comme moi Ce garçon ne me ressemble pas. Il n’a rien à voir avec moi. Je ne suis pas allé tenter ma chance à Hollywood. Sa vie n’est pas la mienne. Si elle la rappelle, c’est de très loin".

    A propos de Hollywood, il dit qu’à l’époque les lieux étaient dominés par les studios avec des gens prêts à s’entretuer.  "Un vrai carnage pour arriver. Mais c’est aussi le cas à Wall Street et en politique. Sauf que cela se voit davantage à Hollywood où tout est médiatisé à l’échelle planétaire". 

    Même s’il reconnaît avec humour avoir quelques problèmes d’audition et ne plus être très jeune, Woody Allen n'est pas près de se sentir vieux. Quand on lui parle de son âge, 81 ans, il n’y croit pas. "Je suis agile, je mange bien, je fais de l’exercice. Mes parents ont vécu presque jusqu’à cent ans... " Avec ses bons gènes, le pétulant octogénaire n’a pas fini de nous surprendre, s’il continue au rythme d’un film par an!

    "Café Society" est à l'affiche depuis aujourd'hui 11 mai.

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