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Cannes dans Chassé-Croisette - Page 12

  • Festival de Cannes: 21 films pour une Palme d'or. Du renouvellement et des valeurs sûres

    festival_de_cannes_2018___cate_blanchett_sera_pr__sidente_du_jury_5537.jpeg_north_1200x_white.jpgStars devant et derrière la caméra, glamour et paillettes pour la 71e édition de la grand-messe de la pellicule qui débute le 8 mai. 21 films seront soumis au verdict du jury composé de quatre hommes et cinq femmes, dont la présidente Cate Blanchett, Léa Seydoux et Kristen Stewart.

    Ce cru 2018 mise sur le renouvellement générationnel, Godard et l’Asie. Place donc d’abord au changement avec l’Américain David Robert Mitchell (Under The Silver Lake), la Libanaise Nadine Labaki (Capharnaüm), l’Egyptien A. B. Shawki (Yomeddine), le Polonais Pawel Pawlikowski (Zimna Wojna), le Français Yann Gonzalez  (Un couteau dans le cœur) thriller érotique avec Vanessa Paradis et sa compatriote Eva Husson (Les filles du soleil),

    Cela n'empêche pas de grands noms de figurer parmi les prétendants à la Palme d'or qui sera décernée le 19 mai: l'inoxydable Jean-Luc Godard (Le livre d'images) pour la dixième fois sur la Croisette, Spike Lee (BlacKkKklansman), ou Ashgar Farhadi pour Everybody Knows, avec Penelope Cruz et Javier Bardem, qui ouvrira les festivités. L'homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam, devrait faire la fermeture.

    Mais le réalisateur américain voit la diffusion de son film au festival et sa sortie en salles menacées. C'est une affaire de droits d'auteur qui empoisonne l'ancien membre des Monty Python. On saura mercredi s’il pourra être montré a annoncé le juge qui a examiné lundi, à Paris, la demande du producteur Paulo Branco d'en interdire la projection.

    1496998750858_0570x0400_1496998769197.jpgLes Asiatiques débarquent en force avec les Japonais Hirokazu Kore-Eda, (Shoplifters) et Ryusuke Hamaguchi (Netemo Sametemo), le Chinois Jia Zhang-Ke (Ash is purest white), le Sud-Coréen Lee Chang-Dong (Burning). Stéphane Brizé (En guerre) et Christophe Honoré (Plaire, aimer et courir vite, (photo) complètent la sélection française, tandis que Mateo Garrone (Dogman) et Alice Rohrwacher (Lazzaro Felice) représenteront l’Italie.

    Le cinéaste dissident iranien Jafar Panahi (Three Faces) et le metteur en scène russe assigné à résidence à Moscou Kirill Serebrennikov (Leto) ont été invités à venir présenter leurs films. Mais ce dernier ne pourra pas faire le voyage. En ce qui concerne Panahi, il y aurait également peu d’espoir qu’il soit autorisé à quitter le territoire. 

    Les femmes très minoritaires 

    Contrairement au jury, les femmes restent très minoritaires. Trois seulement en lice pour 15 hommes, alors qu’on aurait pu en attendre davantage suite à l’affaire Weinstein. Refusant d’appliquer des quotas, le délégué général s’en est expliqué. "Il y a une différence entre les femmes cinéastes et la question #MeToo. il n'y aura jamais de discrimination positive pour elles."

    Star Wars et retour de Lars Von Trier

    La sélection officielle comporte divers volets. Hors compétition, on découvrira Solo: A star Wars Story qui revient sur la jeunesse de Han Solo. Déclaré persona non grata en 2011, Lars Von Trier réapparaît avec The House That Jack Built. En séance spéciale, Romain Goupil et Daniel Cohn-Bendit présentent La Traversée, une observation du quotidien des Français 50 ans après Mai 68.

    Un Certain Regard

    Complément de la compétition, Un Certain regard projettera une quinzaine de longs métrages, parmi lesquels le premier film syrien Mon tissu préféré de Gaya Jiji, évoquant une jeune célibataire issue d’une banlieue de Damas et rêvant d’une vie meilleure. On citera aussi A genoux les gars d’Antoine Desrosières, un opus cocréé avec ses actrices qui ont écrit le scénario et les dialogues. De la soumission vers l’émancipation, il raconte le voyage initiatique d’une ado musulmane.

    Des mesures qui font grincer quelques dents

    Les journalistes ne pourront plus voir les films en avant-première, mais en même temps que le public lors des projections officielles. Cela dans le but de redonner leur éclat aux soirées de gala, selon le délégué général Thierry Frémaux. Et non pas, a-t-il répété lors de sa conférence de presse cannoise, d'une mesure contre la presse. Par ailleurs après la polémique de l’an dernier, Netflix ne sera pas du raout. Terminés enfin les selfies sur tapis rouge. On est là pour voir des stars, pas pour imaginer en être...

    La dernière Quinzaine d’Edouard Waintrop

    waintrop-dscf7611_0.jpgIndépendante du festival, créée après les événements de Mai 68, la Quinzaine des réalisateurs fête ses 50 ans en compagnie d’un prestigieux invité, Martin Scorsese. Découvert avec Mean Streets en 1974, il se verra remettre un Carrosse d’or. Pour ce cru particulier, le délégué général Edouard Waintrop n’a pas lésiné en programmant 20 films. Avec toujours la volonté et l’audace de révéler des talents d’horizons divers.

    Cette année, les Sud-Américains sont à l’honneur mais ce sont les Français qui se taillent la part du lion, Six sont sélectionnés, dont le provocateur Gaspard Noé, avec l’énigmatique Climax. Deux comédies figurent par ailleurs au menu. En liberté! de Pierre Salvadori réunit Adèle Haenel dans la peau d’une inspectrice de police et Pio Marmaï dans celle d’un ex-bagnard. Pour leur part Isabelle Adjani et Vincent Cassel se retrouvent à l’affiche du polar Le monde est à toi, signé Romain Gavras.

    Rappelons que cette édition est la dernière d’Edouard Waintrop, en poste depuis 2012 et qui sera remplacé l’an prochain par l’Italien Paolo Moretti. « La direction de la Société des réalisateurs de films (SRF) m’a imposé sa décision et au début j’étais furax», nous dit-il. « Aujourd’hui je trouve ça très sain. Sept ans ça suffit. Avec tous les films français que j’ai refussés, je n’ai pas loin d’un millier d’ennemis ! Blague à part, j’ai toujours pu faire ce dont j’avais envie. C’est le plus important ».

    Edouard Waintrop reste directeur des Cinémas du Grütli, ce qui permettra aux Genevois de voir les films de la Quinzaine du 30 mai au 5 juin.
     
    La Semaine de la critique

    Née en 1962 et dédiée à une première ou deuxième oeuvre, la Semaine de la critique est la section parallèle la plus ancienne de Cannes. Elle propose une sélection de sept films en compétition. Parmi ceux-ci Paul Dano signe en ouverture avec Wildlife son premier film, une adaptation du roman éponyme de Richard Ford par sa compagne Zoe Kazan et lui-même. Il raconte l'histoire de Joe, un adolescent de 14 ans dans les années 1960, qui assiste impuissant à la lente dégradation des rapports entre son père et sa mère

    De son côté, la cinéaste suisse Anja Kofmel débute sur la Croisette derrière la caméra, avec Chris The Swiss. Entre documentaire en prises de vues réelles et narration animée en noir et blanc, elle nous emmène dans les années 90, au cœur d'une Croatie déchirée par le conflit yougoslave, sur les traces de son cousin Chris, jeune journaliste retrouvé assassiné dans de mystérieuses circonstances. 

    Le duo Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt met lui le ballon rond à l'honneur dans Diamantino. Ce premier long métrage portugais  imagine un célèbre footballeur qui devient l’objet de toutes les convoitises.

    Cannes, du 7 au 19 mai.

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  • Festival de Cannes: la 71e édition mise sur le renouvellement, l'Asie et Godard

    5911279.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgDix-huit films seront soumis en mai prochain au verdict du jury cannois présidé par l’Australienne. Cate Blanchett. Cette 71e édition mise plus particulièrement sur le renouvellement et l’Asie, a-t-on appris lors de la conférence de presse du délégué général Thierry Frémeaux.

    Mais cela n’empêche pas quelques grands noms de figurer parmi les candidats à la Palme d’or. Dont l’inoxydable Jean-Luc Godard (Le livre d’images), Spike Lee (BlackKKKlansman), ou encore Ashgar Farhadi, pour Everbody Knows, avec Penelope Cruz et Javier Bardem (photo), qui ouvrira par ailleurs les festivités. En revanche, sous réserve d’ajouts de dernière minute, on n’y verra pas les abonnés Jacques Audiard, Paolo Sorrentino, Mike Leigh ou autres Lars Von Trier.

    Les auteurs du renouveau

    Place donc aux petits nouveaux: la Libanaise Nadine Labaki (Caphanaüm), l’Egyptien A. B. Shawki (Yomeddine) la Française Eva Husson (Les filles du soleil), l’Américain David Robert Mitchell (Under The Silver Lake), le Polonais Pawel Pawlikowski (Zimna Wojna),

    De leur côté les Asiatiques débarquent en force avec les Japonais Hirokazu Kore-Eda, (Shoplifters) et Ryusuke Hamaguchi (Netemo Sametemo), le Chinois Jia Zhang-Ke (Ash is purest white), le Sud-Coréen Lee Chang-Dong (Burning).

    Avec Eva Husson, Stéphane Brizé (En guerre) et Christophe Honoré (Plaire, aimer et courir vite) complètent la sélection française, tandis que Mateo Garrone (Dogman) et Alice Rohrwacher (Lazzaro Felice) représenteront l’Italie.

    Lettre aux autorités iraniennes

    Le cinéaste dissident iranien Jafar Panahi (Three Faces) et le metteur en scène russe assigné à résidence à Moscou Kirill Serebrennikov (Leto) ont été invités à venir montrer leurs films en compétition. "Les autorités iraniennes recevront une lettre de notre part et des autorités françaises pour autoriser Jafar Panahi à quitter le territoire, à présenter son travail et pouvoir rentrer dans son pays", a annoncé Thierry Frémaux.

    Les femmes très minoritaires 

    A noter que seules trois femmes sur 15 hommes seront en lice pour la médaille tant convoitée, alors qu’on aurait pu en attendre davantage suite à l’affaire Weinstein. Refusant d’appliquer des quotas, le délégué général s’en est expliqué. "Il y a une différence entre les femmes cinéastes et la question #MeToo. il n'y aura jamais de sélection en discrimination positive pour des femmes"

    Rappelons enfin que Jean-Paul Belmondo et Anna Karina sont à l'honneur sur l'affiche du Festival de Cannes 2018, une photo de Pierrot le fou de Godard ayant été utilisée pour l’occasion.

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  • Festival de Cannes: "The Square" du Suédois Ruben Östlund décroche la Palme d'or. Le jury rate la cible

    aaaaaapalme.jpgLe jury a joué la surprise en décernant une Palme d’or peu attendue. Elle récompense The Square, l’histoire d’un directeur de musée soutenant de grandes causes humanitaires et incitant les visiteurs à l'altruisme. Jusqu’au jour où il se fait voler son portefeuille et son téléphone portable.

    Un film dont l’ironie grinçante à l'égard du monde de l'art et des nantis culmine dans une scène hallucinante avec un être monstrueux effrayant le bourgeois. Mais qui se délite au cours d'une intrigue qui traîne en longueur.

    « C’est un film formidable et une équipe formidable. J’espère que nous pourrons travailler encore ensemble », a déclaré le cinéaste en recevant la récompense suprême des mains de l’actrice Juliette Binoche. Il a fait pousser un cri de bonheur à l’assistance selon une tradition suédoise.

    A notre avis pourtant le jury a raté la cible, la Palme devant revenir à 120 battements par minute du Français Robin Campillo, un film choral fort, bouleversant, évoquant la lutte contre le sida dans les années 90. Une œuvre rare s‘adressant autant au cœur qu’à l’intelligence, unanimement plébiscitée sur la Croisette. Son auteur doit toutefois se contenter du Grand prix .

    Pedro Almodovar et ses complices ont par ailleurs sous-estimé Faute d’amour du Russe Andrey Zvyagintsev en ne lui attribuant "que" le Prix du jury. Il méritait d’être tout en haut du palmarès avec sa critique d'une société déshumanisée, à travers la disparition de l'enfant d'un couple moscovite. Un film coup de poing, brutal, implacable, glaçant, servi par une superbe mise en scène.

    Le prix spécial du 70e anniversaire du Festival de Cannes est allé à Nicole Kidman (absente), deux fois en compétition, Mise à mort du cerf sacré et les Proies. La réalisatrice de ce dernier, Sofia Coppola, (pas là non plus) décroche injustement le Prix de la mise en scène avec le remake inutile, bien trop lisse et d’un intérêt mineur, du roman éponyme de Thomas Cullinan. Don Siegel l'avait déjà adapté en 1971. Mais on ne retrouve rien du côté équivoque, dérangeant, vénéneux de l’original dans la version édulcorée de l'Américaine.  

    aaaaaaaaaadk.jpgDiane Kruger est sacrée meilleure actrice pour son rôle dans In the Fade, de Fatih Akin. Elle se glisse avec talent dans la peau d'une mère dévastée par la mort de son fils et de son mari dans un attentat à la bombe. C'est sa première partition dans sa langue natale, l'allemand. C'est aussi l'une des deux seules comédiennes à porter un film de bout en bout.

    Bon lui aussi, Joaquin Phoenix rafle le Prix d’interprétation masculine. Dans You Were Never Really Here, de la Britannique Lynne Ramsay, Imposant, barbu, il joue un personnage au mental fracassé par une série de traumas remontant à son enfance.

    L'opus permet également à son auteure de remporter le Prix du scénario. Evoquant le voyage au bout des ténèbres d’un ex-soldat et agent du FBI engagé pour sauver une mineure du milieu de la prostitution, le métrage secoue mais on lui reprochera une trop grande complaisance dans de terrifiants éclats de violence.

    En revanche avec Mise à mort du cerf sacré le Grec Yorgos Lanthimos usurpe complètement ce même prix ex-aequo. Il met en scène un chirurgien marié et père de deux enfants s’occupant d’un ado à problèmes. Un thriller bien barré en forme de comédie macabre.

    Une compétition assez décevante

    Pedro Almodovar doit être satisfait de ses jurés. Les deux films Netflix, Okja du Sud-Coréen Bong Jong-Ho et The Meyerewitz Stories de l’Américain Noah Baumbach, que la plateforme n’envisage pas de montrer en salle même en cas de Palme d’or, sont repartis bredouilles. Logiquement d’ailleurs, à l’image d’autres concurrents dans une compétition globalement assez décevante.

    En-dehors de quelques grands moments, on ne peut en effet pas prétendre que cette 70e édition dont on attendait énormément, laissera un souvenir impérissable. Pourtant on était parti sur les chapeaux de roue avec Faute d’amour d'Andrey Zvyagintsev et 120 battements par minute de Robin Campillo.

    La compétition s'est ensuite poursuivie en dents de scie, sans émerveillement. A l'image du palmé The Square, (on oubliera Les proies et le ridicule Mise à mort du cerf sacré), on trouvait Jupiter’s Moon du Hongrois Kornel Mandruczo. Un film fantastico-mystique où un jeune migrant blessé par balles se découvre un étrange pouvoir de lé vitation.

    aaaaaaaaaaagarrel.jpgDans le ventre mou du concours, on a en revanche apprécié Le Redoutable de Michel Hazanavicius. Il a eu l’audace de s’attaquer au mythe Godard, légende vivante de la Nouvelle Vague, en crise existentialiste et cinématographique pendant et après Mai 68, suite à la mauvaise réception de La Chinoise. Une comédie jubilatoire et un Louis Garrel absolument irrésistible en JLG. Il n’a hélas pas convaincu le jury.

    On aime bien également L'amant double de François Ozon, thriller érotique qui explore les tréfonds noirs et pervers de l'âme humaine, en mettant à nu Marine Vacth et Jérémie Renier. 

    Good Time de Josh et Benny Safdie se situe dans une honnête moyenne. Un homme cherche à faire sortir de prison son frère arrêté au cours d’un braquage qui a mal tourné. Avec Robert Pattinson méconnaissable.

    Il y a aussi Rodin de Jacques Doillon qui nous enferme pour un processus de création dans l’atelier du génial sculpteur. Une mise en scène plombante dans une ambiance pesante d’où ne ressort aucune passion. Bien que Vincent Lindon s’investisse corps et âme dans son rôle.

    Mais la plus grande déception vient de Michael Haneke, candidat à une troisième Palme d’or avec Happy End. Il se livre à une sorte de recyclage de son œuvre, centrée sur le manque de communication entre les gens et leur indifférence au monde. Avec des comédiens quasiment en roue libre.

    aaaaaaaaabinoche.jpgDe petites perles dans les sections parallèles

    Bien qu’elle en constitue la colonne vertébrale, le Festival ne se limite pas à la compétition. A retenir trois films qui nous ont beaucoup plu. Dont deux dans la section Un Certain Regard: Barbara de Mathieu Amalric, qui veut ressusciter la célèbre chanteuse formidablement incarnée par Jeanne Balibar. Ainsi que L’atelier de Laurent Cantet

    Le cinéaste propose l’histoire d’un groupe d’adolescents sélectionnés pour participer le temps d’un été à l’atelier d’un écrivain, Olivia, romancière à succès. Pour ces jeunes, l’objectif est d‘écrire un récit basé sur leurs propres vies et leur quotidien.Certains jouent le jeu d’autres moins.,

    A La Quinzaine des Réalisateurs, Claire Denis séduit avec Un beau soleil intérieur, un scénario coécrit avec Christine Angot, qui signe également les dialogues. La réalisatrice se penche sur les affres d’Isabelle, peintre quinquagénaire divorcée et mère d’une petite fille, en quête désespérée du véritable amour. Juliette Binoche y est particulièrement belle et sexy. 

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