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Cannes dans Chassé-Croisette - Page 14

  • Festival de Cannes: Une 70e édition avec des records pour Michael Haneke et Nicole Kidman

    aaaacannnes.jpgLe voile est levé sur la 70e édition du Festival de Cannes. Un cru 2017 moins dominé que d’ordinaire par les valeurs sûres. Un millésime à coloration politique par ailleurs, un «moment suspendu» entre la présidentielle et les législatives, comme l’a rappelé le président Pierre Lescure lors de la conférence de presse, avant que le délégué général Thierry Frémeaux déroule la liste des films retenus.

    Le comité de sélection en a visionné 1930 pour en choisir 49. En compétition, 18 seront soumis au jugement du président Pedro Almodovar et de ses futurs complices. 16 figurent dans Un certain regard, les autres se répartissant hors compétition, dans les séances spéciales et de minuit.

    On compte en tout 29 pays, 9 premiers films et 12 réalisatrices dont trois, l’Américaine Sofia Coppola (Les Proies), la Japonaise Naomi Kawase (Radiance) et la Britannique Lynne Ramsay (You Were Never Really Here) prétendent à la Palme d’or. A cet égard, l’Autrichien Michael Haneke, qui détient le record de sept sélections, tentera d’en établir un autre en remportant un troisième trophée avec Happy End. Au générique de quatre productions, Nicole Kidman rafle celui de l’ubicuité…

    Les Français très bien lotis

    Alors qu’Arnaud Depleschin assurera l’ouverture avec Les fantômes d’Ismaël Les Français sont particulièrement bien représentés dans la course à la médaille avec François Ozon et son thriller L’amant double, Jacques Doillon (Rodin), Michel Hazanavicius (Le redoutable, autour de Jean-Luc Godard) et le petit nouveau Robin Campillo (120 battements par minutes, chronique du sida à travers l’organisation ActUp).

    Du sang neuf également chez les Américains avec Noah Baumbach (The Meyerowitz Stories), les frères Benny et Josh Safdie (Good Time). Ils feront face au vétéran Todd Haynes (Wonderstruck). En concours pour la première fois aussi le Coréen Bong Joon-ho (Okja), tandis que son compatriote Hong Sangsoo propose The Day after.

    On trouve ensuite deux Russes, Serguei Loznitsa (A Gentle Creature) et Andreï Zviagintsev (Loveless), le Grec Yorgos Lanthimos (Mise à mort du cerf sacré), le Hongrois Kornel Mundruczo (Jupiter’s Moon), le turco-allemand Fatih Akin (In The Fade).

    Les stars devant la caméra

    Du beau monde derrière, mais aussi devant la caméra. On citera pêle-mêle Robert Pattinson chez les frères Safdie, Joaquin Phoenix chez Lynne Ramsey, Isabelle Huppert chez Haneke, Vincent Lindon chez Doillon, Louis Garrel chez Hazanavicius, Jérémie Renier chez Ozon.

    Sans oublier Nicole Kidman, déjà citée ci-dessus. On la retrouve en concours chez Sofia Coppola et Lanthimos, hors compétition chez John Cameron (How to Talk to Gilrs at Parties) et dans la deuxième saison de Top of The Lake la série télévisée de Jane Campion dans son intégralité. De son côté, David Lynch débarquera avec deux épisodes de la saison 3 de Twin Peaks. Des projections en séances spéciales. 

    Dans cette section on pourra en outre découvrir des documentaires engagés. A l’image de Napalm de Claude Lanzman, An Inconvenient Sequel de Bonni Cohen et Jon Shenk, ou encore 12 jours de Raymond Depardon. Un mot sur Kristen Stewart qui montre son premier court métrage (come Swim) et Chair et sable d’Alejandro Inarritu, un film en réalité virtuelle de 7 minutes, proposé pour la première fois.

    On aura l'occasion de parler plus tard de La quinzaine des réalisateurs et de La semaine de la critique, deux volets importants de cette 70è édition, où Monica Bellucci jouera la maîtresse de cérémonie pour l'ouverture et la clôture du festival, qui se terminera par la projection de la Palme d'or.

    Festival de Cannes du 17 au 28 mai.

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  • Festival de Cannes: le militant Ken Loach remporte la Palme d'or avec "Moi, Daniel Blake"

    akenloach.jpgAlors que la critique unanime plébiscitait Toni Erdman, sa réalisatrice allemande Maren Ade est repartie les mains vides. Le jury présidé par George Miller a décerné la Palme d’or à Ken Loach pour Moi, Daniel Blake. Une deuxième après celle obtenue avec Le vent se lève en 2006.

    Un choix convenu qui n’étonne pas pour ce film militant. Beau, émouvant mais peu novateur, il se penche à son habitude sur la misère sociale, en suivant un menuisier chômeur et son parcours kafkaïen dans les arcanes de l’administration, pour obtenir l’aide sociale. Un choix politique qui se retrouve dans d’autres films primés.

    Dans son discours de remerciement, le réalisateur qui va fêter ses 80 printemps a notamment dit: "Ce monde dans lequel nous vivons se trouve dans une situation dangereuse.  Nous sommes à l‘orée d’un projet d’austérité conduit par des idées néolibérales qui risquent de nous mener à la catastrophe". Un autre monde est possible et même nécesssaire, a ajouté le cinéaste en mettant en garde contre le retour de l'extrême-droite.


    dolan.jpgLes larmes de Xavier Dolan

    Le Grand prix du jury est lui revenu à Xavier Dolan pour Juste la fin du monde, adapté d’une pièce de Jean-Luc Lagarce, mort du sida en 1995. Un jeune auteur à succès revient dans sa famille après 12 ans d’absence pour annoncer à ses proches qu’il va mourir.

    Aussi ému qu’il y a deux ans, l’enfant chéri de Cannes qui espérait sans doute toucher cette fois le Graal s’est laissé aller à verser quelques larmes. "Tout ce qu’on fait dans la vie, on le fait pour être aimé, pour être accepté. Toute ma vie je tournerai des films, aimé ou  non", a-il déclaré.

    Des prix d’interprétation dans le ton de la Palme

    Oubliant les Kristen Stewart, Isabelle Huppert, Marion Cotillard ou autres stars, le jury, restant dans le ton de la Palme, a choisi de donner son prix d’interprétation féminine à la Philippine Jaclin Jose, héroïne de Ma’Rosa de Brillante Mendoza. Mère de quatre enfants dans un quartier pauvre, elle est arrêtée par des policiers corrompus pour la revente de narcotiques divers.

    bhosseini.jpgPareil en ce qui concerne les garçons, alors qu'on imaginait Fabrice Luchini, Gaspard Ulliel, Shia LaBeouf, voire Adam Driver dans le rôle du meilleur acteur. Eh  bien c’est l’Iranien Shabah Hosseini qui a décroché la timbale dans Le client. Et son réalisateur a fait coup double en raflant le prix du scénario, en montrant un couple qui tente de retrouver une vie normale, après une agression subie par la jeune femme.

    Le prix du jury est allé à la Britannique Andrea Arnold pour l’électrique American Honey, brillant mais qui aurait gagné à être raccourci. Star, une adolescente quitte sa famille et rejoint une équipe qui fait du porte à porte en vendant des magazines.

    Enfin deux cinéastes se partagent ex-aequo le prix de la mise en sène , le Français Olivier Assayas avec Personal Shopper et le Roumain Cristian Mungiu avec Baccalauréat. Chez le premier Kristen Stewart fait les courses pour une vedette en attendant que se manifeste l’esprit de son frère récemment décédé. Le second se penche sur la corruption en Roumanie à travers les petites magouilles d’un médecin pour aider sa fille.

    Une excellente édition 2016

    Les  choix du jury sont évidemment déjà encensés ou décriés à mort.  Les réseaux sociaux s’en donnent en tout cas à  cœur joie dans un sens ou dans l’autre. Reste que dans cette compétition d’un excellent niveau, nettement plus élevé que celle de l’an dernier, il était difficile de dégager une incontestable Palme d’or, comme ce fut par exemple le cas il  a trois ans avec La vie d’Adèle.

    Prouvant une vitalité du cinéma qui s’est manifestée dans les sections parallèles, de nombreux concurrents pouvaient ainsi y prétendre. Outre Toni Erdmann, de Maren Ade, on pense à Elle de Paul Verhoeven, au sensuel Mademoiselle de Park Chan-Wook,  à l’irrésistible Ma Loute de Bruno Dumont , au radical Rester vertical d’Alain Guiraudie, à Paterson de Jim Jarmush. Et si Pedro Allmodovar (Julieta) ou Les frères Dardenne (La fille inconnue) étaient un poil en-dessous, il  n’y a eu qu’un seul véritable couac, le grotesque The Last Face de Sean Penn unanimement considéré comme le pire film du festival.

    acamdiv.jpgDivines remporte la caméra d’or

    Ce prix réservé à un premier film toutes sections confondues est allé à Divines de la Franco-Marocaine Houda Benyamina proposé à la Quinzaine des réalisateurs. Ce qui a poussé son auteur survolté à se lancer dans un show féministe peu banal, tout en remerciant le délégué général de la Quinzaine Edouard Waintrop qui l’a sélectionnée d’un "Je te dis Waintrop, t’as du clito!"

    Jean-Pierre Léaud à l'honneur

    On gardera pour la fin la Palme d'or d'honneur décernée à Jean-Pierre Léaud "né à Cannes en 1959", où il était venu pour la première fois avec Les quatre cents coups de François Truffaut. Cet acteur qui a tout donné au cinéma et à qui le public a réservé une longue standing ovation, était cette année à l'affiche de La Mort de Louis XIV. Un remarquable opus présenté hors compétition, mais qui aurait dû y être.

     

     

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  • Festival de Cannes: "Toni Erdmann" de l'Allemande Maren Ade a fait craquer les critiques, tous pays confondus

    erdmann.jpegDepuis sa projection, dans les premiers jours du festival, Toni Erdmann de l’Allemande Maren Ade est le grand favori de la critique, tous pays confondus. Et si sa réalisatrice gagnait la Palme d’or, pour cet opus formidablement interprété par Sandra Hüller et Peter Simonischek, ce serait la première fois qu’une femme la remporterait sans avoir à la partager.
     
    Cette comédie évoque l’intrusion d’un père, le farceur Winfried, alias Toni Erdmann, dans la vie très réglée de sa fille Inès. Femme d’affaires psychorigide de 37 ans travaillant dans une grande société allemande basée à Bucarest, sacrifiant tout à son boulot, elle ne supporte pas le moindre désordre.
     
    Autant dire que la working girl toujours impeccable dans ses tailleurs stricts, apprécie très moyennement la visite de ce paternel sexagénaire encombrant, adepte de coussins péteurs, prof de musique et clown dans des maisons de retraite. Et qui de surcroît déboule dans son univers de cols blancs affublé d’une horrible perruque et d’un dégoûtant dentier. Elle en a honte et le courant passe mal entre eux.  
     
    Toni prétend alors repartir pour l’Allemagne, mais en réalité il s’incruste et squatte des cocktails où se rend sa fille. Se prétendant consultant, à tu et à toi avec les grands de ce petit monde capitaliste, il donne la mesure de ses talents de guignol en multipliant les blagues douteuses, lourdes et ringardes. Non seulement ça marche, mais il exerce une curieuse fascination sur ceux qu’il mystifie. 
     
    Maren Ade se sert de ce bouffon déchaîné pour livrer une farce grinçante, très originale, mêlant à la satire sociale où elle se moque du pouvoir et de ses jeux vulgaires, un émouvant rapport père-fille. Elle imagine aussi des scènes irrésistibles. Dont celle déjà culte d’un brunch censé ressouder l’équipe d'Inès et où tout le monde doit arriver complètement nu. En dépit de toutes ses qualités faisant souffler un vent de renouveau sur le cinéma allemand  on reprochera à Maren Ade une tendance à la répétition, allongeant inutilement la durée de son film.  
     
     

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