Après avoir brutalement agressé et blessé Christina (Valeria Bruni Tedeschi), sa mère borderline, Margaret (Stéphanie Blanchoud), 35 ans, dont on apprend incidemment qu’elle a déjà subi et infligé des violences physiques et psychologiques, est arrêtée par la police et soumise à une injonction d’éloignement.
En attente de son procès, elle est condamnée à ne plus s’approcher à moins de 100 mètres de la maison familiale. Dès lors, Margaret n’aura de cesse de se faire pardonner son acte qui a rendu sa mère sourde et se tient chaque jour au seuil d’une ligne à ne pas franchir, physiquement tracée au sol par sa soeur Marion, 12 ans, qui elle donne des leçons de musique. Le conflit ne fait qu’empoisonner les relations déjà complexes au sein de cette famille dysfonctionnelle où règne l’incommunicabilité.
La réalisatrice suisse Ursula Meir, à qui l'on doit Home ou L'enfant d'En-haut, concentre son histoire sur Margaret, fille agressive aux réactions aussi inquiétantes qu’imprévisibles dont on préfèrerait se débarrasser et sa mère Christina, fragile et immature créature de 55 ans. Intense, enragée, névrotique, Stéphanie Blanchoud, co-autrice du scénario, donne ainsi la réplique à Valeria Tedeschi dans le rôle, peu étonnant pour elle, de cette mère impulsive, fantasque, exaltée, excessive, culpabilisante, reprochant à sa fille d’avoir ruiné sa carrière de pianiste.
La ligne, un film singulier, qui a beaucoup pour séduire. Pourtant, en dépit d’une folle scène d’ouverture, cet étonnant portrait de femmes ne convainc pas vraiment dans son approche de la violence. En cause, un sentiment général d’artificialité. On a notamment du mal à se projeter dans les deux personnages principaux, dont le jeu déborde souvent, tombant dans l’outrance et l’hystérie. Tout comme on reste un rien circonspect face à la jeune Marion, sujette à de bizarres accès de mysticisme.
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 janvier.