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  • Festival de Cannes: "Coupez!", l'irrésistible comédie de Michel Hazanavicius, a ouvert le bal

    Une comédie en ouverture de la plus prestigieuse grand-messe de la pellicule, ce n'est pas si fréquent. Irrésistible qui plus est. Présentée sur la Croisette juste avant sa sortie aujourd’hui en salles, on la doit à Michel Hazanavicius, dont on avait particulièrement aimé Le redoutable, impertinent portrait d'un Jean-Luc Godard en panne d'inspiration. Là, il nous scotche avec Coupez!, le tournage en temps réel d'un film de zombies qui tourne au cauchemar, quand de vrais morts-vivants attaquent les comédiens!

    Intitulé au départ Z (comme Z) et rebaptisé Coupez! à la demande de cinéastes ukrainiens soulignant l'utilisation d'un symbole en soutien de la Russie dans la guerre, ce film jubilatoire est un remake de  Ne Coupez pas  du Japonais Shin'ichirô Ueda. Et pourtant, au début, on craint le pire. Du coup, il est chaudement recommandé aux adeptes moyens du genre de s’accrocher pendant la  première demi-heure. Car tout est nul, moche, raté, débile, qu’il s’agisse de l’intrigue, des acteurs et du réalisateur complètement dépassé par les événements.  

    A se demander où Michel Hazanavicius veut en venir. Et juste au moment où on est à deux doigts de renoncer en se disant qu'on va difficilement supporter une suite de cet acabit pendant encore plus d'une heure, le facétieux et habile auteur change radicalement la donne. Un coup de maître! Le tournage faussement bricolé avec des bouts de ficelles devient un film à la structure aussi surprenante qu'impressionnante et exigeante, Hazanavicius nous expliquant le pourquoi du comment du naufrage, dans un inénarrable making of qu’on vous laissera découvrir… 

    Menée à un rythme d’enfer, cette comédie cocasse, absurde, délirante, déclaration d’amour au cinéma, est de surcroît portée par les excellents et désopilants comédiens Bérénice Bejo, Romain Duris, Finnegan Oldfield, Grégory Gadebois, qui se donnent corps et âme!  Il n'y a plus qu'à s'y précipiter.

    A l’affiche dès mercredi 18 mai.

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  • Grand écran: "Une histoire provisoire" avec un homme, deux femmes mais pas trop de possibilités

    Le film commence par une rupture. En quittant sa petite amie Karen,  Sacha (Felipe Castro) un publicitaire genevois en pleine crise de la quarantaine, se casse la figure dans l’escalier et se réfugie, la jambe dans le plâtre,  dans l’appartement de ses grands-parents reconverti en Airbnb.. Pour se reprendre et se remettre à travailler, alors que perdu et en recherche d’autre chose, il est sur le point de tout lâcher.    

    Manque de chance, il doit partager les lieux avec une professeure d’université iranienne, Marjan  (Pooneh Hajimohammadi) qui, traversant également une croise conjugale  a quitté Téhéran pour Genève,  Alors qu’ils aimeraient  tous les deux être seuls, ils s’agacent et s’évitent, 

    Mal à l’aise  de se retrouver avec un inconnu ,  Marjan garde exprès son foulard pour maintenir une distance entre eux. Une vague tension  monte jusqu’à l’arrivée d’une joyeuse touriste américaine, Mina (Elisabet Johanesdóttir), censée les pousser  à dépasser leurs préjugés et leurs différences culturelles pour repartir dans la vie.  

    On voit bien l’idée du réalisateur suisse Romed Wyder  et de sa co-scénariste iranienne Nasim Ahmadpour de faire se découvrir et se rapprocher deux personnes intriguées l’une par l’autre et finalement plus émotionnellement connectées qu’elles ne l’imaginaient.  Mais cela reste une idée qui aurait mérité d’être mieux exploitée que par une mise en scène plate. Un homme deux femmes, mais pas trop de possibilités en somme dans  cette Histoire provisoire.. Et ce n’est pas le jeun passif de Felipe Castro qui va booster l’affaire....

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 11 mai.

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  • Grand écran: "Navalny", le célèbre opposant qui s'attaque à Poutine. Un documentaire captivant

    Il est devenu un tel ennemi pour Vladimir Poutine, que le tout puissant chef du Kremlin refuse de prononcer son nom en public. Cet homme, brillant et charismatique avocat  de 45 ans, c’est Alexei Navalny, chantre de l’anti-corruption dont l’existence est constamment menacée et à qui le Canadien Daniel Roher consacre un captivant documentaire, simplement intitulé Navalny.

    Construit à la manière d’un haletant thriller politique, il a été tourné à la suite d’une rencontre du réalisateur et du chercheur et  journaliste d’investigation bulgare Christo Grozev avec Navalny,  dans un village allemand de Forêt noire. L’opposant était allé s’y reposer pendant quelques mois pour récupérer de son empoisonnement en Sibérie, le 20 aout 2020,  par le  Novichok, un redoutable agent neurotoxique.   

    Après une brève introduction mettant notamment en cause une allégeance de Navalny à l’extrême-droite avec laquelle il a pris ses distances depuis 2014 et l’annexion non cautionnée de la Crimée, le film raconte comment le plus grand critique du gouvernement, capable de soulever des foules,  se révèle  être un gros souci pour le tsar. L’œuvre est ainsi centrée sur la tentative d’assassinat du célébrissime militant, racontant  ce qui s’est passé après y avoir miraculeusement survécu  et essayant, avec son équipe, de découvrir qui est derrière.

    On frise le surréalisme

    Démêlant le complot d’une façon confondante après des recherches approfondies dans le dark web, Christo Grozev, dirigeant des enquêtes n Russie par le réseau Bellingcat etse définissant lui-même comme un nerd informatique,  réussit à découvrir l’identité de plusieurs agents du Service fédéral de la sécurité. On apprend qu’une équipe de tueurs du FBS, autrefois dirigé par Poutine, aurait placé le poison mortel sur un caleçon de Navalny dans sa chambre d’hôtel en Sibérie.

    C’est là qu’on assiste à une scène carrément surréaliste. Navalny se fait passer au téléphone avec l’un des auteurs présumés pour un assistant du secrétaire de sécurité et obtient une explication aussi ahurissante que détaillée de son interlocuteur... Cela n’ empêche pas le Kremlin de nier depuis lors toute  tentative de meurtre. Poutine que l’on voit dans une conférence de presse, déclare: "Si quelqu’un l’avait voulu, il l’aurait menée jusqu’au bout". L’Etat dément par ailleurs posséder le Novichok, qui serait pourtant particulièrement apprécié de son président.

    Des moments ahurissants

    Ces séquences sont sidérantes,  comme celle où Navalny de retour de son voyage s’effondre dans l’avion, se tordant et hurlant de douleurs avant un atterrissage d’urgence à Omsk et son transport l’hôpital. Ou encore celle de sa femme Yulia, s’obstinant à questionner les médecins et tentant tout pour faire transférer son mari à Berlin.

    Mais au-delà, le film de Roher montre le courage insensé de Navalny qui, au mépris du danger, sachant ce qui l’attend, retourne à Moscou  au début de l’année dernière. Accueilli par l’immense foule de ses partisans  qu’il appelle à ne pas avoir peur et à protester contre la guerre, le fougueux leader de l’opposition est aussitôt arrêté. Il sera ensuite condamné à deux ans et demi de prison pour non respect d’un contrôle judiciaire auquel il était soumis depuis 2014.  

    A L’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 18 mai, ce passionnant et puissant film témoignage est à voir absolument.

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