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  • Festival de Cannes: une deuxième Palme d'or à Ruben Ostlund pour "Sans filtre". La déception!

    Dans son discours d’introduction à la cérémonie de clôture orchestrée par Virginie Efira, le président Vincent Lindon a déclaré qu’il avait tout aimé, les gens, les films et surtout ses huit complices. Au point qu’il a demandé avec humour la reconduction du jury. Mais non, on ne va pas les réélire, lui et son équipe, après l’attribution décevante d’une deuxième Palme d’or à Triangle Of Sadness (Sans filtre, en français) de Ruben Ostlund, déjà couronné il y a cinq ans pour The Square,   .

    Le Suédois, qu’on avait carrément oublié dans les pronostics, se déchaîne démentiellement dans cette comédie structurée en trois actes, se voulant  provocante et grinçante, en dénonçant à nouveau le fossé de plus en plus béant entre les ultra riches et les ultra pauvres. Mais le réalisateur devient curieusement moralisant en dépit de ses excès, en inversant les rapports de classe. La farce est lourde, grotesque et peu ragoûtante. On nage dans le vomi au propre et au figuré avant que le cinéaste s’embourbe dans un troisième chapitre à l’issue interminable. 

    C’est donc raté pour Close du Flamand Lukas Dhont. On espérait pourtant le voir gagner  avec sa bouleversante histoire d’amitié fusionnelle entre deux jeunes garçons de 13 ans qui se termine dramatiquement. Il doit donc se contenter du Grand prix du jury, ce qui n’est certes pas si mal…et le partager avec Stars At Noon de Claire Denis. L'oeuvre laisse songeur, Elle  évoque une jeune Américaine, mi-journaliste  mi-pute, qui se donne des frissons au Nicaragua. Sans passeport et fauchée, elle rencontre un mystérieux  homme d’affaires anglais fatal, doublé d’un amant trouble.

    De son côté, le Polonais Jerzy Skolimowski  auteur du singulier Eo dont un âne est le héros, doit aussi partager le prix du jury avec Les huit montagnes, un opus dégoulinant de bons sentiments des Belges Félix Groeningen et Charlotte Vandeersch. Et la razzia continue, vu que les Wallons Dardenne reçoivent le Prix spécial du 75e anniversaire du festival  avec Tori et Lokita, un plaidoyer pour les migrants mineurs. Histoire de les caser quelque part ?

    Des autres prix incontestables

    La suite est plus logique avec le prix de la mise en scène décerné au Sud-Coréen  Park Chan-wook pour son polar fascinant Decision To Leave. Un détective chevronnè enquête sur la mort suspecte d’un homme et tombe sous le charme vénéneux de sa veuve. Quant au prix du scénario, il va au Suédois Tarik Saleh pour Boy From Heaven, passionnant thriller sur la lutte de pouvoir entre religieux et politiques pour l’élection d’un nouvel Imam.

    Côté interprétation, l’Iranienne Zar Amir Ebrahimi est justement sacrée meilleure actrice. Dans Holy Spider de l’Irano-Danois Ali Abassi, elle traque un tueur de prostituées dans son pays au début des années 2000. Un film basé sur des faits réels. Le prix du meilleur acteur est décerné au Sud-Coréen Song Kang-ho pour son rôle dans Broker du Japonais Hirokazu Kore-eda. Patron d’un pressing il recueille illégalement des bébés abandonnés pour les vendre.

    Les primés dans les sections parallèles

    Le haut niveau de la compétition s’est retrouvé dans les sections parallèles, qui ont également fait des heureux.  Le grand prix «Un certain regard» a été octroyé au film français Les Pires de Lise Akoka et Romane Gueret. Quatre ados sont choisis pour tourner dans un film, alors que tout le monde se demande pourquoi avoir pris les pires… Quant à Saim Sadiq, premier auteur pakistanais sélectionné, il a eu la chance de décrocher le Prix du jury pour Joyland, l’histoire du benjamin d’une famille patriarcale et conservatrice tombé amoureux d’une danseuse trans dans un cabaret érotique de Lahore.   
     
    Dans la foulée, il a aussi obtenu la Queer Palm. En la lui décernant, la présidente du jury Catherine Corsini, qui avait raflé cette récompense en juillet dernier pour La fracture a salué « un film extrêmement fort, représentant tout ce que nous défendons. Il va retentir dans le monde entier. Partout où il y a des interdits  de l’homosexualité ».

    A la Semaine de la critique  le Colombien Andrés Ramirez Pulido a remporté le Grand prix  pour son premier long métrage La Jauria, où il se penche sur le quotidien de jeunes délinquants.

    La révélation Zelda Samson récompensée

    A l’honneur en compétition avec trois médailles, le cinéma belge brille encore dans cette section. Zelda Samson, révélation de Dalva, premier long métrage d’Emmanuelle Nicot a gagné le Prix Fondation Louis Roederer. Elle est formidable dans le rôle d’une gamine de 12 ans enlevée à un père incestueux et placée dans un foyer.

    Deux récompenses ont été décernées à La Quinzaine des réalisateurs, volet non compétitif, dirigé une derrière fois par Paolo Moretti. Le Label Europa Cinemas a été attribué à Un beau matin de la Française Mia Hansen-Love, évoquant la lutte d’une mère célibataire entre son  enfant, son père malade et son amant. Quant au prix SACD, il a été remis à La montagne, de et avec son compatriote Thomas Salvador. Un homme tourne le dos à la société, pour se ressourcer sur les sommets. 

    Un mot enfin sur la Caméra d’or remise à War Pony des Américains Gina Gamell et Riley Keough. Le film suit un gamin de 12 ans et un jeune homme de 23 ans, essayant tant bien que mal de survivre dans le Dakota du Sud.   

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  • Festival de Cannes: Qui va remporter la Palme d'or 2022? Les prétendants se bousculent

    Dans quelques heures, la 75e édition cannoise, qui nous a réservé de belles surprises, aura vécu. On n’attend plus que le verdict de Vincent Lindon et de ses huit jurés pour savoir qui l’emportera, des 21 candidats à la prestigieuse Palme d’or. 

    Comme d’habitude, les pronostics vont bon train, divisant la critique. Mais si l’on en croit des rumeurs persistantes, il y aurait un favori, qui est aussi le nôtre. Il s’agit de Close, du Flamand Lukas Dhont. Il a touché la Croisette au cœur en évoquant sans pathos, en dépit d’une forte charge émotionnelle, l’amitié fusionnelle entre deux garçons de 13 ans, détruite par un terrible drame.
     
    Toutefois  selon le panel de journalistes internationaux et hexagonaux dans les magazines Screen et Le film français, d’autres prétendants ont la cote. Comme le Sud-Coréen Park Chan-wook avec son polar sensuel et virtuose   Decision To Leave. On parle aussi beaucoup de Tourment sur les îles d’Albert Serra, portrait de la politique coloniale et nucléaire française dans le Pacifique.  Le Roumain Mungiu garde ses fans avec RMN , qui scanne le racisme ordinaire,  tout comme l’Américain James Gray avec Armageddon Time,  où il plonge  dans ses souvenirs de jeunesse. 

    Et n’oublions pas le Suédois Tarik Saleh avec Boy From Heaven,  thriller politico-religieux sur les luttes d’influence  en Egypte,  le Japonais  Japonais Hirokazu Kore-eda  avec Broker  et ses trafiquants de bébés,  ou encore le Danois Ali Abassi avec Hoky Spider, traque d’un tueur de prostituées en Iran au début des années 2000. 

    Logiquement, on devrait en retrouver quelques-uns au palmarès qu’il s’agisse de la Palme, du Grand Prix du jury, de la mise en scène, du scénario, du prix du jury ou de ceux d’interprétation. Réponse ce samedi soir sur France 2 dès 20h30. 

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  • Festival de Cannes: avec le déchirant "Close", un Belge peut en chasser deux autres

    Les frères Dardenne ont en effet du souci à se faire. Après Girl, qui avait bouleversé la Croisette et décroché la Caméra d’or en 2018, le Flamand Lukas Dhont revient à Cannes, en compétition cette fois, avec Cloes, son deuxième long métrage qui a déclenché une délirante standing ovation de dix minutes. . 

    Et pour cause. Cette amitié fusionnelle entre Léo et Rémi, 13 ans, détruite par un drame impensable touche en plein coeur. D’autant que le réalisateur, en dépit de la force émotionnelle de son histoire, sait éviter tous les pièges du larmoyant, du pathos, 

    Lukas Dhont nous met tout de suite de suite au parfum.  On voit les deux gamins inséparables depuis toujours, s’inventer des ennemis à leur poursuite, courir dans les champs, se tirer la bourre à vélo, dormir dans le même lit. Mais petit à petit, ce lien indéfectible, cette intimité de tous les instants, commencent à faire jaser certains de leurs camarades. Une fille leur demande s’ils sont en couple. On entend les mots « tapette », « pédale ». 

    Blessé, Léo commence alors à s’éloigner de Rémi qui ne comprend et surtout ne supporte pas cette nouvelle attitude. Il  a la rage d’être mis à l’écart et la manifeste dans des emportements violents. Dès cet instant, Lukas Dhont nous maintient dans la crainte constante et haletante d’un drame. Jusqu’à ce qu’il se produise, inéluctablement. Dévoré par le remord, le Léo ronge sa culpabilité, se murant dans le silence.   

    Avec Close, le cinéaste flamand révèle une nouvelle fois deux jeunes comédiens impressionnants de charisme et de justesse.  Eden Dambrine et Gustav de Waele. Ils donnent la réplique à une Emilie Dequenne déchirante de dignité en mère de Rémi, qui nous fait partager son immense chagrin. 

    Un bébé abandonné dans Broker  

    Autre prétendant à la médaille, le Japonais Hirokazu Kore-eda, déjà couronné avec Une affaire de famille en 2018. Avec Broker, il reste sur son terrain de prédilection, tout en situant son histoire en Corée du Sud.  

    Les premières images sont dures. Par une nuit pluvieuse, une jeune femme abandonne son nouveau-né à proximité d’une boîte à bébés. Il est récupéré illégalement par deux hommes, des revendeurs d’enfants à qui s’allie la mère, une prostituée. Tous trois sont bien décidés à le faire adopter contre rémunération importante.

    Mais tout n’est pas simple et l’auteur nous emmène dans un voyage à travers le pays pour trouver les parents idéaux. Lors de cet insolite road-movie, les trafiquants sont traqués par la police, qui veut les prendre en flagrant délit au moment de la transaction. .

    Au fil de l’intrigue, symptomatique des maux et paradoxes sociaux, l’auteur évoque la possible construction d’une famille entre ces laissés pour compte de la société, dont la rencontre avec  le nourrisson changera le destin. A l’image de Lukas Dhont, il évite l’émotion et la larme faciles dans ce film non dépourvu de cynisme et d’humour.

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