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  • Festival de Locarno: "Petite Solange" marque la compétition et révèle une actrice

    La chasse au Léopard d’or ne fait que commencer, mais on a déjà un coup de cœur pour Petite Solange d’Axelle Ropert. Après La famille Wolberg (2009), Tirez la langue, Mademoiselle (2013), déjà en compétition à Locarno en 2016 avec La prunelle de mes yeux, la réalisatrice française propose cette fois le portrait d’une adolescente de 13 ans, un peu timide, fragile, mais gaie, enthousiaste, curieuse de tout. 

    Par ailleurs, elle adore ses parents. Mais tandis qu’ils viennent de fêter leurs vingt ans de mariage, ils se disputent et commencent à s’éloigner l’un de l’autre. La séparation menace. Pour Solange, c’est le coup de massue. Trop tendre, trop sentimentale, elle voit son monde idéal s’effondrer. Elle qui voudrait tant que l’amour dure toujours, va faire l’expérience de la douleur.  

    Axelle Ropert propose un joli film, simple et riche, moins léger qu’il n’y paraît, au parfum vintage et à la mise en scène rigoureuse de chaque situation. Une obsession pour la cinéaste qui avoue être allée piquer une idée dans Une étoiile est née de George Cukor... Petite Solange se déroule à Nantes avec un plus italien venant du temps où l'auteure regardait les longs métrages de Raffaello Matarazzo sur les enfants perdus. Sans oublier bien sûr L’incompris de Luigi Comencini. 

    Jade Springer, une découverte 

    L'oeuvre est portée par l’étonnante Jade Springer, une révélation de 14 ans qui séduit dès son apparition à l’image. Elle n’avait jamais joué mais, complètement liée à l’émotion du personnage sans toutefois aucune connivence autobiographique, elle s’en sort comme une pro. Face à elle ses parents incarnés par l’excellente Léa Drucker et l’inclassable Philippe Katerine. Amoureux du monde et des gens, sentant intensément les choses, il est en osmose parfaite avec cette très jeune fille à fleur de peau en proie à ses tourments intérieurs..

    «C’est le vieillissement qui m’a poussée à la  réalisation de cette histoire», confie Axelle Ropert. «A presque 50 ans j’avais envie de me pencher sur mon enfance, de montrer quelque chose que je n’avais pas perçu à l’époque. Il y a eu un grand bouleversement dans les familles, on commençait à divorcer. Ce que je raconte est d’une banalité totale. Mais c’est un sujet important, périlleux, délicat, évoquant des adultes qui se font du mal, qui aiment qui trahissent et qui font souffrir leur progéniture».

    Rose avec Françoise Fabian sur la Piazza Grande

    Toujours côté français, on est moins emballé par Rose, signé Aurélie Saada. Projeté sur la Piazza Grande, il se déroule dans le milieu juif tunisien de Paris. Rose, 78 ans, vient de perdre un mari quelle adorait. Mais quand l’amour de la vie et ses pulsions l’emportent sur son chagrin, l'équilibre de la famille et de ses trois enfants (Aure Atika, Grégory Montel et Damien Chapelle) en est complètement chamboulé

    Si le film peine à nous convaincre, on aime en revanche la solaire Françoise Fabian, 88 ans, immense figure du septième art hexagonal avec plus de 70 films à son actif. Elle nous émeut dans le rôle principal de cette vieille dame un rien indigne, qui se retrouve et se redéfinit femme entre l’institut de beauté et les bras de Pascal Elbé. S’émancipant ainsi de l’insupportable tutelle d’un fils installé chez elle à demeure et qui ne cesse de vouloir la contrôler.

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  • Festival de Locarno: "Beckett", chasse à l'homme sur fond de complot politico-mafieux

    Ouverture dans l’action du 74e Festival de Locarno avec Beckett thriller italo-brésilien de Fernandino Cito Filomarino, qui revient au Tessin 11 ans après Diarchy, Projeté sur la Piazza Grande, ce film Netflix qui sortira sur la plateforme le 13 août, commence par le batifolage amoureux d’un jeune couple américain en vacances en Grèce, formé de John David Washington et Alicia Vikander.

    Les deux touristes visitent ensuite quelques vestiges antiques dans les montagnes et reprennent la route, de nuit. Fatigué, Beckett s’endort au volant, la voiture s’envole et s’écrase dans une maison en contre-bas. Un accident aussi spectaculaire que tragique. Sa compagne meurt et il se réveille dans un lit d’hôpital. Anéanti par la nouvelle, il répond aux questions d’un policier du coin, lui disant notamment avoir vaguement vu une femme blonde avec un gamin aux cheveux roux.  

    Indication funeste. Soudainement le malheureux se retrouve mêlé à un redoutable complot politico-mafieux sur fond de kidnapping d’enfant, et devient la cible d’une impitoyable chasse à l’homme par les flics véreux déterminés à l’abattre. Complétement perdu, Beckett ne voit qu’une seule issue à ce cauchemar, gagner l’ambassade américaine pour demander de l’aide.

    Dans la surenchère 

    Alors il se met à courir. Mais les chemins pour y parvenir sont plus que tortueux. Et c’est là que si on avait pu par exemple imaginer une comparaison avec l’hitchcockien North By Northwest, l'opus malheureusement s’égare. Sans cesse dans la surenchère en sortant chaque fois son héros cabossé de partout, de manière façon hautement improbable de situations des plus invraisemblables, il gâche ce qui aurait pu être un excellent film. Il reste toutefois divertissant, même si John David Washington, en homme traqué constamment ahuri, séduit moins qu’en policier infiltrant le Ku klux Klan dans BlacKkKlansman de Spike Lee.

     

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  • Festival de Locarno: Coup d'envoi imminent d'une 74e édition prometteuse, riche de 203 oeuvres

    Après le pari réussi, selon les organisateurs, d’une édition 2020 hybride en majorité virtuelle, Locarno retrouve son format original dès mercredi 4 août. Et célébrera, sous la houlette du nouveau directeur artistique Giona A. Nazzaro, le retour du cinéma avec une 74e édition des plus prometteuse, riche de 203 oeuvres dont 97 premières mondiales. Elle est synonyme de la belle santé du festival, comme l’a souligné son président Marco Solari.

    5000 spectateurs sur la Piazza Grande

    Mythique et gigantesque cinéma sous les étoiles, pilier de la manifestation tessinoise: la Piazza Grande, où 5000 spectateurs seront autorisés à se rendre chaque soir. Y seront proposés 14 films dont sept premières mondiales. En ouverture Beckett, thriller italo-brésilien de Fernandino Cito Filomarino. On retiendra notamment Free Guy et Ida Red des Américains Shawn Lévy et John Swab, Vortex et Rose des Français-es Gaspar Noé et Aurélie Saada, ou Monte Verità du Suisse Stefan Jäger. Il raconte l’histoire de marginaux qui s’installent sur cette montagne au début du 20e siècle r.

    Chasse au Léopard d'or

    Côté compétition internationale soumise au verdict d’un jury présidé par la cinéaste Eliza Hittman, on trouve 17 longs métrages en provenance  d’Allemagne, de Hong Kong, d’Islande, de Serbie, d’Autriche,  d’Espagne, du Liban, du Nigéria, de Serbie, d’Italie, de Russie, d’Indonésie. 

    Dans cette chasse au Léopard d’or, s’aligne également Zeros and Ones d’Abel Ferrara, où un soldat américain stationné dans une Rome assiégée, va tenter de découvrir l’ennemi qui menace le monde. A signaler par ailleurs After Blue, western fantastique et érotique du Français Bertrand Mandico, ainsi que Petite Solange, signé de sa compatriote Axelle Ropert, avec Léa Drucker et Philip Katerine. Quant à Soul Of A Beast du Suisse Loreuz Merz, il évoque un père adolescent qui tombe amoureux de la petite amie de son fils.   

    Son nom est Lattuada

    Autre gros morceau avec la traditionnelle rétrospective. Après celles consacrées à la Lux et à la Titanus, Alberto Lattuada, qui a collaboré avec ces deux maisons de production au début de sa carrière aura la sienne. Architecte, critique et photographe de formation, l’homme bien que méconnu en-dehors de son pays et souvent sous-estimé, est une figure centrale du cinéma italien. 

    Ce réalisateur virtuose, lucide et visionnaire dont le festival revisite l'ensemble de l’œuvre, a en effet marqué plus de 40 ans d’histoire de la pellicule transalpine. De Giacomo l’idealista (1943) à Una spina nel cuore (1986), il a montré son goût pour les genres et les récits populaires. 

    Et n'oublions pas...

    Un mot sur  les nombreuses autres sections du festival. Cinéastes du présent, section dédiée à l’avenir du septième art propose quinze premiers et deuxièmes films. Léopards de demain, volet consacré aux courts métrages suisses et internationaux de talents émergents va côtoyer Corti d’autore, une nouvelle compétition réservée aux réalisateurs-trices confirmés-ées.

    Sept documentaires dans la Semaine de la critique, six films Hors concours, 23 autres dans Histoire(s) du cinéma, complètent la sélection, sans oublier Open Doors, Panorama Suisse et Locarno Kids, un voyage initiatique à travers cinq œuvres pour enfants tirés du cinéma contemporain et du passé.

    Enfin, un Léopard d’honneur sera décerné au réalisateur, scénariste  et acteur américain John Landis, destiné à rendre hommage à son « génie comique et créatif irrésistible ».  Il lui sera remis le 13 août avant la projection de son film  American College (1978) sur la Piazza Grande. Deux autres de ses longs métrages Un fauteuil pour deux et Innocent Blood seront projetés dans les salles locarnaises. 

    Locarno du 4 au 14 août. A noter que la réservation des places est obligatoire pour tous à travers la billetterie en ligne. La Piazza Grande, le Palexpo (FEVI) et la Rotonda ne seront accessibles que sur présentation du certificat Covid, combiné avec une réservation de la place. Les autres cinémas seront sujets au traçage des contacts, avec distanciation physique et port du masque obligatoire.

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