Après le pari réussi, selon les organisateurs, d’une édition 2020 hybride en majorité virtuelle, Locarno retrouve son format original dès mercredi 4 août. Et célébrera, sous la houlette du nouveau directeur artistique Giona A. Nazzaro, le retour du cinéma avec une 74e édition des plus prometteuse, riche de 203 oeuvres dont 97 premières mondiales. Elle est synonyme de la belle santé du festival, comme l’a souligné son président Marco Solari.
5000 spectateurs sur la Piazza Grande
Mythique et gigantesque cinéma sous les étoiles, pilier de la manifestation tessinoise: la Piazza Grande, où 5000 spectateurs seront autorisés à se rendre chaque soir. Y seront proposés 14 films dont sept premières mondiales. En ouverture Beckett, thriller italo-brésilien de Fernandino Cito Filomarino. On retiendra notamment Free Guy et Ida Red des Américains Shawn Lévy et John Swab, Vortex et Rose des Français-es Gaspar Noé et Aurélie Saada, ou Monte Verità du Suisse Stefan Jäger. Il raconte l’histoire de marginaux qui s’installent sur cette montagne au début du 20e siècle r.
Chasse au Léopard d'or
Côté compétition internationale soumise au verdict d’un jury présidé par la cinéaste Eliza Hittman, on trouve 17 longs métrages en provenance d’Allemagne, de Hong Kong, d’Islande, de Serbie, d’Autriche, d’Espagne, du Liban, du Nigéria, de Serbie, d’Italie, de Russie, d’Indonésie.
Dans cette chasse au Léopard d’or, s’aligne également Zeros and Ones d’Abel Ferrara, où un soldat américain stationné dans une Rome assiégée, va tenter de découvrir l’ennemi qui menace le monde. A signaler par ailleurs After Blue, western fantastique et érotique du Français Bertrand Mandico, ainsi que Petite Solange, signé de sa compatriote Axelle Ropert, avec Léa Drucker et Philip Katerine. Quant à Soul Of A Beast du Suisse Loreuz Merz, il évoque un père adolescent qui tombe amoureux de la petite amie de son fils.
Son nom est Lattuada
Autre gros morceau avec la traditionnelle rétrospective. Après celles consacrées à la Lux et à la Titanus, Alberto Lattuada, qui a collaboré avec ces deux maisons de production au début de sa carrière aura la sienne. Architecte, critique et photographe de formation, l’homme bien que méconnu en-dehors de son pays et souvent sous-estimé, est une figure centrale du cinéma italien.
Ce réalisateur virtuose, lucide et visionnaire dont le festival revisite l'ensemble de l’œuvre, a en effet marqué plus de 40 ans d’histoire de la pellicule transalpine. De Giacomo l’idealista (1943) à Una spina nel cuore (1986), il a montré son goût pour les genres et les récits populaires.
Et n'oublions pas...
Un mot sur les nombreuses autres sections du festival. Cinéastes du présent, section dédiée à l’avenir du septième art propose quinze premiers et deuxièmes films. Léopards de demain, volet consacré aux courts métrages suisses et internationaux de talents émergents va côtoyer Corti d’autore, une nouvelle compétition réservée aux réalisateurs-trices confirmés-ées.
Sept documentaires dans la Semaine de la critique, six films Hors concours, 23 autres dans Histoire(s) du cinéma, complètent la sélection, sans oublier Open Doors, Panorama Suisse et Locarno Kids, un voyage initiatique à travers cinq œuvres pour enfants tirés du cinéma contemporain et du passé.
Enfin, un Léopard d’honneur sera décerné au réalisateur, scénariste et acteur américain John Landis, destiné à rendre hommage à son « génie comique et créatif irrésistible ». Il lui sera remis le 13 août avant la projection de son film American College (1978) sur la Piazza Grande. Deux autres de ses longs métrages Un fauteuil pour deux et Innocent Blood seront projetés dans les salles locarnaises.
Locarno du 4 au 14 août. A noter que la réservation des places est obligatoire pour tous à travers la billetterie en ligne. La Piazza Grande, le Palexpo (FEVI) et la Rotonda ne seront accessibles que sur présentation du certificat Covid, combiné avec une réservation de la place. Les autres cinémas seront sujets au traçage des contacts, avec distanciation physique et port du masque obligatoire.