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  • Grand écran: "Maria by Callas" dévoile la face cachée de l'icône planétaire

    183565-c1-maria-callas-remastered.jpgLa diva est morte d’une crise cardiaque le 16 septembre 1977. Elle avait 53 ans. Quarante ans après sa disparition, Tom Volf, 31 ans, réalisateur, producteur, photographe de mode, auteur, acteur, lui consacre un film, Maria by Callas. De Manhattan où elle est née de parents grecs, à Paris où elle est décédée, l’homme qui ne connaissait rien de l’art lyrique et de sa prodigieuse interprète il y a quatre ans, montre aujourd’hui la femme derrière la légende

    Durant toute sa vie, celle dont la mère, lui découvrant un don pour le chant en avait fait une enfant prodige en sacrifiant son enfance, cette âme tourmentée à la personnalité double, parfois antagoniste, s’est toujours sentie incomprise et aspirait à être entendue par ses propres mots.

    Comme elle le disait elle-même, il y avait deux personnes en elle: Maria, femme passionnée, amoureuse, drôle, vulnérable, impétueuse, farouchement indépendante et La Callas, la Voix du siècle, artiste en quête d’absolu restée immortelle, icône planétaire squattant les couvertures des magazines. 

    Tom Volf a joué au détective, parcourant le monde à la rencontre des proches, amis, confidents de son héroïne,  qu’il s’agisse de célébrités, de son majordome Feruccio ou de sa femme de chambre Bruna, pour réunir ces deux facettes. Tout en se livrant à un gros travail de restauration, il donne l'occasion à la dernière des divas de se raconter pour la première fois à la première personne à travers des documents inédits.

    La célébrissime tord le cou aux clichés

    Des films Super 8 personnels, des témoignages, interviews (plus particulièrement celle réalisée en 1970 par le journaliste américain David Frost), des enregistrements live, des images d’archives exclusives ou télévisées de vie, de spectacles, composent ce film, ainsi que des lettres intimes lues par Fanny Ardant dans la version frnaçaise et par Isabelle Rossellini dans la version anglaise. La plupart sont celles envoyées à Elvira de Hidalgo, son professeur de chant rencontrée à Athènes dans ses jeunes années, et qui l’a suivie toute sa vie.

    Insistant sur les trois périodes marquantes de son existence correspondant aux décennies 50, 60 et 70, Tom Volf donne ainsi une vision nouvelle et émouvante de la célébrissime cantatrice qui se dévoile incroyablement, tordant le cou au cliché de la diva scandaleuse et capricieuse, rétablissant également la vérité sur sa relation avec Onassis, une grande histoire d’amour qui a tant fait jaser. 

    Mais surtout, entre souvenirs et confessions, le réalisateur laisse l’artiste transcendant les générations, les cultures et les styles, chanter les morceaux mythiques de son répertoire. Et là, il n’y a plus qu’à fermer les yeux et écouter cette voix sublime qui vaut toutes les images du monde.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 27 décembre.

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  • Grand écran: "The Florida Project" ou l'envers du rêve américain. Une réussite

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaflorida.jpgAprès Tangerine, un film sur des prostituées afro-américaines transgenres tourné sur iPhone et Prix du Jury à Deauville en 2015, Sean Baker, réalisateur newyorkais indépendant, revient avec The Florida Project.

    Un film à l’esthétique pop, comme le précédent, évoquant cette fois l’envers du rêve américain, où il dénonce la condition de nombreux laissés pour compte vivant dans des motels miteux, à l’ombre de la féérie Disney et au bord de la route.

    Comme la charismatique Moonee, débrouillarde gamine de six ans et ses potes, livrés à eux-mêmes pendant les vacances d’été en marge des grands parcs d’attraction. Ils en profitent pour faire impunément les 400 coups, canailles insouciantes de la misère, de la dureté et de la crasse ambiantes.

    Leurs frasques n’inquiètent pas trop les parents en situation précaire à l’image de Hally, la très jeune mère de Moonee, qui imagine des plans destinés à assurer un quotidien sans perspective. Pour veiller sur ce petit monde, il y a Bobby, bienveillant gérant du motel, très proche de ses locataires et prêt à les défendre dans cet univers impitoyable.

    Filmant presque entièrement à hauteur d’enfants, Sean Baker peinturlure les choses dans un style lumineux très coloré, rose, violet, vert, jaune. Se penchant plus particulièrement sur les aventures cocasses de son insolente gamine et de son attachante petite bande exubérante et mal élevée, il insuffle un côté comique à un sujet dramatique et déchirant.

    Formidables acteurs

    Evitant tout pathos, complaisance, concession ou jugement, émotionnellement forte, et d’une grande humanité, cette chronique sociale est une vraie réussite qui tient par ailleurs énormément aux personnages extrêmement bien dirigés. A commencer par cette incroyable, impressionnante, pétulante et désinvolte fillette dans le rôle de Moonee, Brooklynn Prince. Originaire de Floride, elle a répondu à une annonce.

    Tout aussi formidable Bria Vinaite (Hally, trouvée sur Instagram), en mère tatouée, les cheveux roses et verts, immature, irresponsable, débordée. Sa relation fusionnelle avec Moonee, plutôt celle de deux sœurs refusant de baisser les bras, est au centre du film. On adore pareillement le paternel, doux, gauche et attendrissant Willem Dafoe, s’essayant à l’autorité pour diriger au mieux son motel.

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaabaker.jpgSean Baker, 46 ans et l'air d'en avoir dix de moins, a tourné The Florida Project en 35 mm. «Je voulais que les spectateurs passent l’été avec les enfants, plongent dans leur environnement, dans l’atmosphère de la Floride, sentent la chaleur, perçoivent le chaos de la route, retournent à leur propre enfance. Seule la pellicule pouvait amener à ce résultat», nous explique-t-il lors d’une rencontre à Genève.

    Il évoque en outre sa volonté de travailler sur des thèmes universels. «Je recherche des histoires qui parlent aux publics du monde entier, mais indirectement, de façon détournée pour donner matière à réflexion».

    Quelle est la genèse du film?

    L’idée vient de mon coscénariste et producteur Chris Berdoch qui a découvert ces motels en aidant sa mère à déménager. Nous avons fait de nombreuses recherches en nous rendant sur place à plusieurs reprises pendant trois ans. Nous avons rencontré des résidents, leur avons demandé de nous parler de leur vie, de nous raconter leurs histoires.

    Ont-ils vu le film?

    Oui. Ils ont très bien réagi. Ils ont trouvé que c’était une bonne représentation de leur existence.

    Les comédiens sont excellents et pratiquement tous non professionnels. Vous avez par exemple casté Bria Vinaite sur Instagram.

    Il me fallait une inconnue. Je ne voyais pas vraiment une star richissime dans ce rôle de mère luttant pour nouer les deux bouts…. Trop déconcertant pour le spectateur,

    Et en ce qui concerne Willem Dafoe? Il est pourtant célèbre et il se retrouve gérant d’un motel miteux.

    C’est différent. Il avait vu mes films et était très intéressé. Je dirais que c’est plutôt lui qui m’a choisi que le contraire. Il s’est beaucoup impliqué et a pris le temps de devenir Bobby.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 20 décembre.

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  • Grand écran: "Les derniers Jedi" divise et traînasse entre action, humour et drame.

    Star-Wars-ce-qui-fait-la-force-de-l-episode-VIII-Les-derniers-Jedi.jpg«C’est comme cela qu’on gagne. Non pas en détruisant ce qu’on déteste, mais en sauvant ce qu’on aime...» Belle profession de foi entendue au détour d’une scène dramatique dans Les derniers Jedi, le huitième volet de la célèbre saga Star Wars. Evidemment à nouveau espéré comme le messie.

    DIsons-le tout de suite, que le réalisateur Rian Johnson se soit ou non inspiré de cette maxime philosophique pour tenter de remporter le morceau, la chose divise. Autant chez les critiques que chez les fans. Cela va de fantastique, captivant, intense, impressionnant, époustouflant, le meilleur depuis L’Empire contre-attaque, à bourratif, peu enthousiasmant, trop long, se traînant au milieu, peinant dans la narration. Bref, tout simplement décevant. 

    L'heure est grave

    La Résistance étant sur le point d’être éliminée, l’heure est grave dans ce nouvel épisode interprété par les acteurs de la trilogie, Daisy Ridley (image), John Boyega, Oscar Isaac, Adam Driver et Kelly Marie Tran, une nouvelle venue. Ainsi que par Mark Hamill et Carrie Fisher reprenant les rôles de Luke Skywalker et de sa soeur jumelle Leia Organa.

    Daisy Ridley incarne Rey, une femme solitaire sensible à la Force, qui fait  équipe avec un ancien soldat du Premier Ordre, Finn (John Boyega). Tous les deux sont alliés du pilote Poe Dameron (Oscar Isaac) dans leur lutte contre le Premier Ordre et Kylo Ren (Adam Driver).

    Le film reprend exactement là où le précédent s’était achevé (une première dans la mesure où une ou plusieurs années séparaient chacun des autres), avec la jeune Rey qui donne son sabre laser à Luke Skywalker sur une île aux confins de la galaxie. Elle s’en remet alors à lui pour apprendre à maîtriser ses pouvoirs, tout en tentant de le convaincre de reprendre du service. 

    La générale Leia, qui compte notamment dans ses rangs Poe et Finn, s’efforce de diriger les Rebelles d’une main de fer. C’est la dernière de Carrie Fisher, décédée il y a un an et à qui le film rend hommage. De son côté, Kylo Ren, qui a basculé du côté obscur de la Force, se retourne vers le Leader suprême, l'affreux Snoke.

    Les femmes aux commandes et au cœur de l’action

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaajedi.jpgRian Johnson fait la part belle aux personnages féminins, aux commandes et au coeur du combat dans cet épisode entre la lente déconstruction et le renouvellement du mythe mêlant action, humour, drame, émotion. Par ailleurs les effets spéciaux sont réussis tout comme la photographie. On aime également les bestioles bizarroïdes (image) et le petit robot BB-8 est toujours aussi irrésistible.

    Mais en dépit de ses qualités, ce huitième métrage qui se veut un space opera ambitieux, audacieux, misant sur la réflexion, manque de rythme et pêche par un scénario fouillis en multipliant les redites, les batailles à la longue soûlantes entre vaisseaux spatiaux et duels au sabre. Sans oublier une prolifération de protagonistes et d’ intrigues parallèles inutiles car sous-exploitées. Comme la relation trouble entre Rey et Kylo Ren aussi enragé que torturé. Ou entre Finn et Rose l'un des nouveaux personnages. Et surtout, c’est interminable!

    A l'affiche dans les salles de Suisse  dès mercredi 13 décembre

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