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  • Grand écran: "Hedi-un vent de liberté" mêle romance et drame de société dans la Tunisie d'après printemps arabe

    aaahedi.jpgNous sommes à Kairouan, en Tunisie, peu après le printemps arabe. Bien que son pays soit en pleine mutation, Hedi, trentenaire timide, réservé, reste soumis aux conventions sociales. Indolent mouton noir de sa famille, il accepte d’épouser la femme qu’elle a choisie pour lui. Mais il étouffe sous la pression qu’exercent les siens, plus particulièrement sa mère très autoritaire.

    Passionné de dessin, il travaille avec résignation comme commercial pour une marque automobile, ce qui le contraint à de nombreux déplacements. Alors que ses parents préparent le mariage, son patron en quête de nouveaux clients, l’envoie prospecter à Mahdia, une station balnéaire désertée par les touristes.

    C’est là qu’Hedi rencontre Rym, animatrice dans un hôtel, qui le séduit par son indépendance, son aplomb et son dynamisme. Ils tombent amoureux et Rym l'encourage à réaliser ses rêves de dessinateur. Alors que la date du mariage approche, Hedi joue les frondeurs. Poussé par un vent de liberté, il ose braver les traditions. Et gâche la fête...

    Mêlant romance et drame de société sur fond de tension et de suspense, ce premier film intimiste, humaniste, touchant de Mohamed Ben Attia, coproduit par les frères Dardenne, est une jolie réussite. Adoptant le point de vue du héros, le réalisateur propose avec finesse, évitant tout manichéisme, le portrait d’un homme qui s'émancipe face à un choix difficile, et la peinture subtile d’une Tunisie d’après Ben Ali freinée dans va volonté de progrès.

    Le cinéaste, qui a reçu le Prix de la meilleure première œuvre à la Berlinale, est bien aidé par ses acteurs. A commencer par Majd Mastoura (photo)dans le rôle de Hedi, qui a lui décroché l’Ours d’or de l’interprétation. Il traduit à merveille les regards, les tourments intérieurs, les émotions, la manière d’être de ce personnage introverti manquant de confiance en lui, Face à lui, Rym Ben Messaoud est à la hauteur.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 janvier.

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  • Grand écran: "Primaire" rend hommage aux enseignants. Avec la vibrante Sara Forestier

    aaaforestier.jpgProfesseure des écoles comme on dit en France, la dévouée Florence se consacre entièrement à ses élèves d’une classe de CM2. L’arrivée de Sacha, un gamin en difficulté abandonné par sa mère la bouleverse et elle va se battre pour qu’il ne se retrouve pas en foyer. Quitte à délaisser sa vie de mère et de femme.

    Avec Primaire, fiction aux allures de documentaire, Hélène Angel rend hommage aux enseignants. Tout en insistant sur l’importance capitale de leur rôle dans la transmission du savoir aux enfants, elle réussit à restituer l’effervescence d’une classe peuplée d’élèves un rien cabochards et dissipés, mais que dompte sans trop de problème, l’institutrice à la fois vaillante et bienveillante.

    Pour porter ce film nous disant qu’apprendre est la plus belle des expériences à n’importe quel âge, la réalisatrice a choisi Sara Forestier. Vibrante, engagée, idéaliste, elle joue l’institutrice avec une telle justesse et une telle conviction que ce pourrait être son vrai métier.

    Si on est totalement conquis par la prestation de la jeune femme, parfaite en héroïne du quotidien, on a quelques réserves sur l’ensemble d’un film peu novateur dans le genre et à tendance moralisatrice dans son discours.

    Etonnant de la part d’Hélène Angel, surtout quand on pense à son cri de rage dans son premier long-métrage Peau d’homme cœur de bête, qui lui avait valu le Léopard d’or à Locarno en 1999. On regrette par ailleurs un peu le choix des élèves qui privilégie le stéréotype, ainsi que quelques clichés sur leur comportement et les rapports entre eux.

    Le moins convaincant reste toutefois la romance à l’eau de rose entre Sara Forestier et Vincent Elbaz, superficielle, sans intérêt et qui, en sortant curieusement du sujet, n’apporte rien au récit sinon une lourdeur particulièrement malvenue.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 janvier.

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  • Grand écran: "A Monster Calls", conte initiatique poétique et bouleversant

    aaaamonster.jpgConor, un garçon de 13 ans, a de plus en plus de mal à affronter le cancer qui ronge sa mère, la méchanceté de ses camarades de classe qui ne cessent de le tourmenter, l’absence de son père et l’autorité d’une grand-mère trop stricte,

    Pour fuir son quotidien déprimant, il s'échappe chaque nuit, à 0h07, dans un monde imaginaire peuplé de créatures extraordinaires, Et fait plus spécialement connaissance avec un if gigantesque. Cette créature mythique composée de racines et de vieux morceaux d’arbres que le gamin appelle "le monstre", est rendue très expressive grâce à l’utilisation de la motion capture.

    Pour aider Conor à surmonter sa colère, sa tristesse et sa frustration face à l’abandon et à la peur de la perte, l'imposant ’if imagine quatre contes qui lui apprendront le courage et la valeur du chagrin. Il lui en narrera trois, laissant au garçonnet le soin d’inventer le quatrième, ce qui lui permettra surtout de supporter la vérité.

    A Monster Calls(Quelques minutes après minuit) est adapté du roman éponyme de Patrick Ness par le réalisateur espagnol Juan Antonio Bayona . Romancier anglo-américain spécialisé dans la littérature pour enfants. Ness a lui-même repris les premiers écrits de l’auteure britannique Siobban Dowd, qui souhaitait en faire son cinquième roman avant que le cancer l’emporte en 2007.

    Avec cette relation entre l'enfant et l'arbre géant conteur d’histoires à la sagesse primitive, Juan Antonio Bayona, très inspiré, fait preuve d’une grande finesse psychologique. Il propose un récit simple, subtil, à la fois poétique, puissant et bouleversant. Conte initiatique onirique, teinté de fantastique, il évoque sans sensiblerie, avec une rare justesse, la complexité des sentiments contradictoires qui agitent son jeune héros.

    Une belle réussite à laquelle les comédiens ne sont évidemment pas étrangers. A commencer par le personnage principal, joué par Lewis MacDougall, remarquable dans une interprétation d’un naturel confondant.

    A ses côtés on trouve Felicity Jones dans le rôle de la mère, Sigourney Weaver dans celui de la grand-mère, tandis que Liam Neeson prête sa voix au monstre. 

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 4 janvier.

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