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  • Melbourne: une finale de rêve mais... le cauchemar pour le vaincu!

    aaaanadal.jpgEn transes, la planète tennis se tape follement sur le ventre, salivant à l’idée d‘assister dimanche à LA finale de rêve, aussi vintage que celle opposant les sœurs Williams. On ne va pas se mentir, la victoire de Serena, parvenue du coup au top du top, ne faisait aucun doute dans ce duel familial qui lui n’a en revanche pas atteint des sommets. Mais c'est loin d'être pareil concernant l’affrontement qu’on espère titanesque entre nos revenants masculins.

    Si l’incertitude plane, une chose est sûre. Dimitrov n’est pas le seul à regretter amèrement de ne pas avoir su convertir ses deux balles de break dans le cinquième set. Je ne vous raconte pas le nombre de ceux qui sont encore beaucoup plus déçus que le malheureux Bulgare de ce fâcheux coup du sort. A l’image de Sa Grâce et tous ses fans qui avaient commencé à pousser un soupir de soulagement, avant de sombrer dans le désespoir.

    Non que Rodgeur eût pu terrasser ce brave Grigor les doigts dans le nez. Surtout après la façon admirable dont il a résisté à Nadal pendant cinq manches. Pour ne rien vous cacher, j’aurais à la limite pardonné au Don Juan du circuit de s’imposer face à la légende.

    Au moins aurais-je contemplé avec bonheur l’éloignement divin du redoutable spectre de ce nouveau Grand Chelem pour l’Ibère. Et vu ses crocs aiguisés comme jamais, je crains terriblement que le pitbull ait plus de chance d’enlever son quinzième titre majeur que Rodgeur son dix-huitième. Avec de surcroît la perspective de coiffer une seizième couronne à Roland Garros… Rien que d’y penser j’ai mal à la tête.

    Non seulement les chiffres ne parlent pas en faveur du king, mais ce choc doit furieusement le faire penser aux trois autres perdus contre l’Espagnol à Melbourne. Surtout celui de 2009 où, le privant à l’époque de succès une cinquième fois, l’ogre l’avait carrément fait éclater en sanglots. Pour doubler la punition en lui infligeant encore une fessée deux ans plus tard sur l’ocre parisien.

    En faveur du maestro pourtant, ce tournoi dėment chez les kangourous où il n’a cessé de jouer au phénix pour mettre ses adversaires dans sa poche. De quoi rendre jaloux l’original et peut-être gagner son immortalité dans l’univers du tamis. Alors certes on verra une finale de rêve pour l’histoire du tennis. Mais qui va forcément tourner cauchemar pour le vaincu…

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  • Grand écran: euphorisant, "La La Land" fait chavirer la planète et craquer Hollywood

    aland.jpgBouchon géant sur une autoroute de Los Angeles. Conducteurs et passagers léthargiques rongent leur frein, lorsqu’une jeune femme sort de sa voiture en chantant. Effet magique. En un éclair l'asphalte se couvre de danseurs et l’embouteillage se transforme en une chorégraphie grandiose sur les toits des véhicules au son d'un irrésistible air jazzy.

    Cette ouverture euphorisante qui donne des fourmis dans les jambes, nous entraîne dans une lumineuse comédie musicale sur fond d’amours contrariées entre Mia, serveuse dans un café entre deux auditions pour devenir actrice et Sebastian, pianiste fou de jazz qui rêve d’ouvrir son club et joue du piano dans des restaurants pour boucler ses fins de mois. La course parallèle à la réussite des deux héros finira par une passion sacrifiée sur l'autel de l'art...

    Vers une moisson d'Oscars

    Avec La La Land, expression désignant à la fois le quartier de Hollywood à Los Angeles et avoir la tête dans les nuages, le Franco-Américain Damien Chazelle, 32 ans, fait chavirer la planète et enchante Hollywood. Film le plus attendu de ce début d’année, il a raflé sept Golden Globes en janvier dernier et va poursuivre son incroyable moisson aux Oscars le 26 février avec 14 nominations, dont meilleur film et meilleurs comédiens. Il rejoint ainsi Titanic de James Cameron et Eve de Joseph Mankiewicz. 

    abland.jpgCette merveilleuse, énergisante et poétique bulle d’oxygène en ces temps anxiogènes est portée par les performances d'Emma Stone (lauréate d’un prix d’interprétation à la Mostra de Venise) et Ryan Gosling qui, comme sa partenaire, a appris les claquettes, mais surtout le piano à raison de cours intensifs.

    Tourné dans environ 80 décors extérieurs, La La Land rend hommage à la Cité des Anges, aux fabuleux classiques et leurs formidables acteurs comme Gene Kelly, Ginger Rogers, Fred Astaire ou Cyd Charisse. Avec clins d’œil plus particuliers au chef d’œuvre de Vincente Minnelli The Band Wagon (Tous en scène). Encore que Chazelle voie son film plus proche de Chantons sous la pluie, des Demoiselles de Rochefort, ou des Parapluies de Cherbourg dont il est un fan absolu. Des influences qui le poussent aussi vers la mélancolie, l’allégresse teintée de tristesse, l’amour impossible.

    Naviguant entre fantasmes et réalité, passé et présent, La La Land aligne les numéros jubilatoires dans une mise en scène virtuose où le créatif Chazelle, nostalgique de l’âge d’or hollywoodien, multiplie les installations, les situations baroques, les trouvailles visuelles. Une véritable réussite malgré une ou deux longueurs médianes et une petite lourdeur finale. Des réserves mineures. 

    Damien Chazelle, qui a mis six ans à monter son projet, a été révélé en 2014 par le remarquable Whiplash, un opus âpre où un jeune batteur apprend durement son métier auprès d’un prof aussi cruel que sadique. Et comme il n’a pas l’intention de s’endormir sur ses lauriers, il planche sur son prochain long-métrage, First Man, d’après la vie de Neil Armstrong. Son premier film à effets spéciaux montrera l’espace sous un autre jour en explorant les dangers d’être astronaute dans les sixties. On se réjouit déjà.

     A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 janvier.

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  • Grand écran: Bertrand Tavernier passionne avec son "Voyage à travers le cinéma français".

    aaatavernier.jpgGrand amoureux du septième art dans lequel il est pratiquement tombé au berceau, Bertrand Tavernier nous invite à partager son Voyage à travers le cinéma français, un documentaire captivant de plus de trois heures fourmillant d’extraits (Casque d’or Falbalas, Rendez-vous de juillet, Antoine et Antoinette, Touchez pas au grisbi) d’analyses, d’archives, de saillies et d’anecdotes.

    Certaines sont savoureuses, dont la genèse du fameux "Atmosphère, atmosphère..." d’Arletty dans Hôtel du Nord, ou la surveillance à la cantine par Claude Sautet de Lino Ventura, gros mangeur. Une prise de poids aurait nui à son personnage en cavale dans Classe Tous risques.

    Après avoir rendu hommage à ses cinéastes hollywoodiens préférés dans deux livres, 50 ans de cinéma américain co-écrit avec Pierre Coursodon, et Amis américains, il revisite, de 1930 à 1970, les films français, leurs auteurs et leurs acteurs qui ont marqué sa vie Un travail de titan pour ce cinéphile passionné qui nous offre une promenade subjective et personnelle à la manière de Scorsese, à qui l’on doit Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain et Mon voyage en Italie.

    Plein de vie, d’humour de générosité, de malice, la traversée commentée avec une érudition pimentée de modestie, de fierté et de gourmandise, commence avec Jacques Becker, pour qui Tavernie éprouve une admiration sans borne. Ce «cinéaste de la décence ordinaire» lui a procuré, avec Dernier atout, sa première émotion de spectateur dans un sanatorium, alors qu’il était âge de six ans seulement.

    La balade se poursuit avec Jean Renoir, un génie dont il égratigne l’image mythique en évoquant un comportement douteux en 1940, le grand Jean-Pierre Melville, qui lui conseilla de devenir attaché de presse suite à une collaboration compliquée. Ce qu’il devint d’ailleurs ensuite pour Claude Chabrol et Jean-Luc Godard. Il a par exemple assuré la promotion de Pierrot le fou.

    Intime de Claude Sautet, Bertrand Tavernier réhabilite Marcel Carné, se penche sur des oubliés comme Edmond T. Gréville ou Jean Sacha et ne manque pas de parler des compositeurs, de Joseph Kosma à Maurice Jaubert, auteur de L’Atalante et Du jour se lève.

    Subjectivité et coups de cœur personnels signifient évidemment manques. Rohmer, Pialat ou Resnais ne figurent pas au panthéon de Tavernier dans ce documentaire. Peut-être dans la version longue de six heures … Par ailleurs, on ne partage pas tous les enthousiasmes de l’auteur. Notamment pour Jean Gabin. Inconditionnel du comédien, il fustige les esprits chagrins pour qui le héros de La Bête humaine fait du Gabin dans tous ses films.

    Mais peu importe, ce Voyage à travers le cinéma français est à consommer sans modération pour les fous de pellicule et ceux qui pourraient le devenir.

     A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 janvier.

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