Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Grand écran: "Fifty Shades Of Grey", beaucoup de bruit pour rien...

    imagesR6PKXU7T.jpgLe livre a été vendu à des millions d’exemplaires, son auteur E.L. James laissant croire à la planète entière qu’elle allait la plonger dans un trouble extatique avec des pages d’un érotisme torride, en révolutionnant carrément la littérature du genre.

    Sade et Pauline Réage l’ont mauvaise. Et pour cause. Les scènes de sexe, bien que très explicites, n’empêchent pas un côté romantique échevelé cucul la praline. C’est ce qui ressort principalement de la version cinématographique de Sam Taylor- Johnson. Avec Dakota Johnson et Jamie Dornan (photo).

    Etudiante en lettres,  Anastasia Steele est chargée par sa colocataire grippée d’interviewer Christian Grey, le célibataire le plus couru, charismatique, riche et envié de la côte Ouest pour le journal de la fac. Ce faisant, l’oie blanche vierge de 22 ans tombe sous le charme du milliardaire pervers. Un dominant tentant d’en faire sa soumise sur la base d’un contrat devant réglementer leur liaison. 

    Autant le révéler tout de suite, qu’il s’agisse de la situation ou du couple, on n’y croit pas une seconde. Si Dakota Johnson fait une cruche acceptable, Jamie Dornan, aussi "hot" et sexy qu'une huître, se révèle particulièrement peu convaincant en déviant obsédé par le contrôle. Il n’empêche qu’on fait des gorges chaudes depuis des jours, des semaines, des mois de la chose qui bénéficie d’une sortie mondiale. Avec interdiction formelle aux critiques d’en parler jusqu’à mercredi matin 11 février. Signature à l'appui exigée à l'entrée.

    imagesZHR39R0O.jpgDe son côté, le Parents Television Council mort d’inquiétude pour la santé des ados en péril est monté au créneau aux Etats-Unis accusant le film de valoriser la violence faite aux femmes. Très franchement tout le monde peut dormir tranquille. Dans le genre fais-moi mal, c’est raté.

    En d’autres termes, beaucoup de bruit pour rien. Mais alors rien du tout. Non seulement toutes les scènes de sexe jugées trop crues ont été supprimées, mais celles qui restent n’occupent que 20 minutes sur les deux heures et des poussières de l’opus. On parle de porno pour maman. Ce sont plutôt des chatouilles pour grand-maman…

    La preuve. Au bout de 45 minutes de niaiseries sentimentales et de minauderies à l’eau de rose qui doivent faire se retourner Barbara Cartland dans sa tombe de jalousie, le redoutable prédateur sexuel pose audacieusement un glaçon sur le  nombril d’Anastasia... Trois quarts d’heure plus tard, elle se fait délicatement fouetter (photo) dans la salle de jeu, alias la glamour chambre rouge de la douleur. Avec menottes et autres objets diaboliques pour pratiques sado-masos. D’opérette en l’occurrence. 

    imagesTXN3D0I2.jpgA dix minutes de la fin, Anastasia demande à Christian de lui montrer le pire. Et le méchant garçon de lui filer six coups de ceinture… Entre deux les amoureux font de l’hélico, du planeur, rendent visite à la famille et Anastasia  bassine Christian pour aller au restaurant, au cinéma et faire l’amour comme tout le monde. A quoi l’intraitable bad boy, qui nous apprend avoir eu une enfance malheureuse répond :  «Je ne fais pas l’amour. Je baise... Brutalement». Non mais, en voilà de vilaines manières! 

    Bref, si le sujet du sexe devrait être interdit aux mauvais écrivains comme on l’a justement lu, ce devrait être pareil pour les cinéastes. Mais voilà qui n’empêchera pas la trilogie sur grand écran, avec l’adaptation des deux autres bouquins 50 nuances plus sombres et 50 nuances plus claires, qui constituent la suite du premier tome et cartonnent en librairie. Il paraît toutefois que Dakota Johnson, voire Jamie Dornan se tâtent pour en être. Enfin si l’on peut se permettre un terme aussi osé.

    Film à l’affiche partout ou presque dans le monde dès mercredi 11 février. 

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: "L'enquête", avec Gilles Lellouche sur la piste de Clearstream

    54578bb6bdb63[1].jpgEn 2001, Denis Robert flanquait la pagaille dans le monde de la finance en dénonçant le financement opaque de la société bancaire luxembourgeoise Clearstream. Dans L’enquête, Vincent Garenq retrace le parcours du journaliste opiniâtre en quête de vérité pour tenter de révéler l’affaire au grand jour.

    Sa route croise celle du juge Renaud Van Ruymbecke, très engagé contre la corruption internationale qui mine de grandes institutions financières. Tout cela les mène vers un sulfureux scandale qui va secouer la Ve République.

    Avec à  la clé l’affrontement politico-judiciaire mettant aux prises, en 2004, le premier ministre Dominique de Villepin et le futur président Sarkozy,  qui avait alors promis, tout le monde s’en souvient, de pendre son rival à un croc de boucher.

    Vincent Garenq se concentre cependant sur son héros, présenté comme un être honnête, quittant Libération pour un édito censuré, sinon refusé. Mais également comme un personnage émotif, apparaissant en pleine sidération face aux policiers et aux flashes de ses confrères lors d’une perquisition musclée menée à son domicile.

    Suite à cette scène d’ouverture, l’auteur revient sur les investigations de Robert, le suivant dans ses rencontres secrètes ou le montrant filé par de dangereux hommes de main. On se retrouve alors dans une histoire à ramifications tentaculaires où se croisent des militaires taïwanais, un général des services secrets français, des industriels, des banquiers, un escroc. Sans oublier donc un premier ministre et un futur président.

    Bref un thriller politico-journalistique assez haletant mais d’une rare complexité où le béotien a tendance à se perdre en chemin. Ou du moins ne ressort pas franchement plus éclairé qu’il ne l’était en débarquant dans la salle obscure, en dépit de louables efforts pour tout comprendre...

    Reste à s’accrocher aux comédiens, qui font plutôt bien le job. Pugnaces et intègres, Gilles Lellouche et Charles Berling sont aussi convaincants l’un que l’autre dans leur rôle respectif du journaliste Denis Robert, et du juge Renaud Van Ruymbecke. Deux justes n’arrivant pas à leurs fins, ce qui les rend d’autant plus attachants, comme dit le réalisateur. 

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 février.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: "Difret" plaide la cause féminine bafouée en Ethiopie

    Difret_Feature_Photo[1].jpgLe «telefa», mariage contraint par l'enlèvement et le viol, est une tradition locale en Ethiopie. Alors qu'elle se rend à l'école de son village, Hirut (Tizita Hagare) une lycéenne de 14 ans, est kidnappée par des hommes armés à cheval.

    Elle réussit à s'échapper et, s'emparant du fusil de l'un des ravisseurs, abat celui qui veut l'épouser de force. Des juges exclusivement masculins réunis sous l'arbre à palabres, l'accusent de meurtre. Elle risque la mort.
     
    Une brillante avocate venue d'Addis Abeba (Meron Getnet), spécialiste du droit des femmes, s'acharne à sauver Hirut de la  peine capitale en plaidant la légitime défense.

    Modernité ,tradition et justice vont ainsi s'affronter au tribunal. Ce premier film produit par Angelina Jolie, qui a adopté une petite Ethiopienne, ne révolutionne certes pas l'art cinématographique, mais a le mérite d'éviter le piège de la caricature en envoyant un message fort. Tout en brossant le portrait d'une société en mutation, il pousse à la réflexion sur la condition humaine. 

    Son réalisateur Zeresenay Berthane Mehari, rencontré en août dernier à  Locarno, espère que Difret contribuera à faire avancer la cause féministe bafouée dans son pays.-

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 4 février.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine