Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 6

  • Merci Monsieur Bideau!

     

    "Abattu moi? Au contraire. Cela me donne de l'énergie pour continuer, avec une équipe secouée mais extrêmement motivée. Merci Monsieur Bideau"! Délesté de ses 180.000 francs, Léo Kaneman, directeur de Cinéma Tout Ecran, accuse donc le coup tout en se disant  soulagé. "C'est difficile de travailler avec des gens restant accrochés au 20e siècle, repliés sur eux-mêmes. Le principal motif de la suppression de la subvention c'est notre proximité avec la télévision, pour moi le monde du 21e siècle, ouvert sur la créativité, l'inventivité".

    Quant aux autres raisons de la punition bernoise il les balaie, arguant que la manifestation genevoise répond à tous les critères exigés pour faire partie des happy few. Reconnaissance internationale, organisation chaque année de colloques sur le cinéma et la télévision, projection d'un maximum de films suisses. "En plus, nous avons une section working progress pour promouvoir la production nationale, un marché et c'est nous qui avons initié le fonds regio il y a sept ans. Mais il y a plus cocasse. Alors que l'OFC nous coupe les vivres, nous sommes le seul festival de fiction à être soutenu par l'Union européenne à travers le plan media".

    Bref, Léo Kaneman est loin de vivre l'affaire comme une condamnation."Nous avons trouvé cette année un nouveau sponsor à hauteur de 150.000 francs, et j'ai bon espoir d'en décrocher d'autres". Cela ne l'empêche pas de garder un chien de sa chienne à Nicolas Bideau. "En novembre dernier, à Léman Bleu, il déclarait que Cinéma Tout Ecran était un festival courageux et l'un des plus importants de Suisse après Locarno et Nyon. Je me demande donc ce qui a bien pu se passer entretemps..."

    Affaire à suivre car apparemment, rien n'est irrémédiable. Convaincu que Genève a besoin d'un grand festival, Monsieur Cinéma demeure ouvert à des projets ponctuels et n'exclut pas une restructuration, une meilleure exploitation de la réflexion ciné-télé.  Rendez-vous dans trois ans.  

     

     

     

     

     

     

     

    Lien permanent Catégories : La griffe du léopard
  • Festivals: l'impact national

     

    Grande foule à Locarno pour l'une des stars du jour, Pascal Couchepin, venu avec ses deux chevaliers de l'Office fédéral de la Culture, dont Monsieur Cinéma alias Nicolas Bideau, dévoiler la nouvelle politique de subvention des festivals. Forme olympique du big boss très farceur, qui allume le président Solari, "ce soleil lançant ses rayons vers le petit peuple dont je suis aujourd'hui..."

    Et pourtant l'heure est grave. Du moins pour certains. Car si Locarno et Nyon se taillent fort logiquement la part du lion, raflant avec Soleure (nettement moins bien loti et qui en conçoit quelque humeur) les 80% des malheureux 2,5 millions alloués, neuf sur la vingtaine aspirant à la manne fédérale se retrouvent carrément à poil. Et notamment le Genevois Cinéma Tout Ecran, grand perdant de l'affaire, qui se voit dépouillé de ses 180.000 francs, finalement acquis au fil de douze ans d'existence.

    Les raisons de ce désamour? Monsieur Cinéma en dénombre quatre qui peuvent s'énoncer ainsi: une programmation peu claire, une organisation déficiente, une gestion peu transparente et un ancrage trop local. Autrement posé, pas "d'impact national".

    Un dernier critère aussi farfelu que folklorique dans la mesure où, à part Locarno et Nyon (même Soleure est out), on cherche vainement "l'impact national" des  rendez-vous cinématographiques retenus, qu'il s'agisse d'animation à Baden, de fantastique à Neuchâtel ou de court-métrage à Winterthur. Sans compter, même si cela nous rend très heureux, Black Movie, l'autre festival genevois distingué lui par les experts. Si  l'on peut dire, vu qu'il perçoit une malheureuse aumône de 25.000 francs.

    Mais il paraît que c'est le geste qui compte et non le montant du cadeau. Reste que dans l'histoire, la pellicule trinque à Genève avec une perte de 155.000 francs. Tandis qu'elle se goberge au Tessin, en Vaud et à Zurich. Enfin se goberger est un grand mot. Avec l'extraordinaire générosité évoquée plus haut de nos responsables culturels, personne ne risque vraiment de devenir obèse! 

     

    Lien permanent Catégories : La griffe du léopard
  • Quand la morale s'en mêle

    C'est sûr que travailler à la conception des effets spéciaux pour Titanic vous pose un peu là. Malheureusement, cela ne vous donne pas pour autant des idées décoiffantes de scénario. Ce qu'ont dû aussi penser les spectateurs de la Piazza Grande, qui ne se sont pas laissé abuser par l'extraordinaire folie visuelle, sur fond de Mad Max mâtiné de James Bond, du nouveau manga concocté par le réalisateur japonais Fumihiko Sori pour la modique somme de dix millions de dollars. Ils ont ainsi apppaudi mollement les exploits pourtant fumants de l'unité spéciale Sword, aux ordres de la commandante Vexille et de son petit ami Léon. La faute à une omniprésente et pesante morale à deux balles, faussement qualifiée d'humaniste par certains.

    Mais celle-ci ne se cache pas seulement derrière une extravagante débauche d'images et de sons. On la retrouvait, toujours sur l'écran géant de la Piazza, dans "Knocked Up", comédie de Judd Apatow au titre encore plus vulgaire en français de "En cloque, mode d'emploi". Une jeune journaliste de télé ambitieuse, se découvrant enceinte huit semaines après une soirée trop arrosée, décide de garder l'enfant et le papa.

    Et voici l'attelage bancal formé de Katherine Heigl, le beau Dr Isobel "Izzie" Stevens de Grey's Anatomy et de Seth Rogen, le grassouillet comique qui monte, parti pour une galère de sept mois et quelque. Galère toute relative, car sous couvert de situations outrancières, de dialogues dévergondés et salaces, de préoccupations sociales actuelles et de délicates considérations sur l'amour et le mariage, l'auteur en profite pour évacuer en souplesse l'embarrassante question de l'avortement, sans oublier de transformer un glandeur débraillé, grossier et pété à l'herbe en père de famille modèle, soudain allergique au shoot.

    Certes plutôt efficace et rigolo, Judd Apatow. Mais quand même trop bien pensant pour nous bourrer le mou...

     

     

     

    Lien permanent Catégories : La griffe du léopard