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  • Le Festival de Cannes reporté de deux mois, du 6 au 17 juillet

    Initialement prévu du 11 au 22 mai, le Festival est pour l'heure reporté de deux mois, du 6 au 17 juillet. L'an dernier, coronavirus obligeant, les organisateurs avaient dû se contenter de publier une liste de 56 longs-métrages labellisée sélection officielle 2020. Une édition symbolique avait en outre eu lieu en automne avec la projection de quatre films. 

    Reste tout de même à savoir si lune persistante et redoutable Covid n’obligera pas le plus grand festival du monde à se tenir en ligne, à l'image de la Berlinale. Mais la direction  n'étudiera cette solution qu'en dernier recours, comme l’écrivait hier déjà le Parisien. Ajoutant: «Le Festival de Cannes est crucial pour la bonne marche et la bonne santé du cinéma français, mais aussi mondial, explique Gilles Sacuto, président du Syndicat des Producteurs Indépendants. Pour lancer un film, rien ne peut remplacer le Festival!"  

    L'embarras du choix pour la sélection française

    Le quotidien relève également que l’édition 2021 promet d'être particulièrement riche. Et de citer Benedetta de Paul  Verhoeven, The French Dispatch de Wes Anderson, ou Annette, film musical de Leos Carax. En ce qui concerne les films français, les  sélectionneurs ont l'embarras du choix. Parmi ceux-ci  Les Olympiades de Jacques Audiard, Pour le meilleur et pour le pire de Stéphane Brizé, Tout s'est bien passé de François Ozon, Présidents d'Anne Fontaine, Tromperie d'Arnaud Desplechin, Albatros de Xavier Beauvois, ou encore  Une jeune fille qui va bien, le premier film réalisé par Sandrine Kiberlain. Sans compter évidemment toutes les autres cinématographies. Une affaire à suivre. 

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  • Cinéma: Andrea Staka gagne le Prix de Soleure avec "Mare". Deux autres réalisatrices primées

    La pandémie n’a pas empêché la célébration du cinéma suisse aux 56e Journées de Soleure, qui se sont déroulées en ligne et ont vu, fait inédit, trois réalisatrices décrocher les principaux trophées. Andrea Staka remporte le plus important, le Prix de Soleure pour Mare, doté de 60.000 francs. Mare a été tourné à Kanalve, l’aéroport de Dubrovnik. Un lieu qu’adore l'auteure, comme elle nous le confiait lors d’une rencontre à Genève, à la frontière du Monténégro et d’où vient son grand-père.

    Entre plage, soleil et nature, elle brosse le portrait au quotidien d’une femme dans la quarantaine qui, bien qu’entourée d’avions, n’est jamais allée nulle part. Dévouée, plus ou moins heureuse, plus ou moins invisible, elle n'a cessé de tenir son rôle d’épouse, de mère et de maîtresse de maison.

    Mais, arrivée à la moitié de sa vie et aspirant à la liberté, cette femme piégée par ses enfants, son mari, la société, mais également par elle-même, se pose des questions à la fois banales et importantes sur qui elle est, son rôle de femme, de mère, son partenaire, ses enfants, ce qui doit changer dans son couple, ce qu’elle fait de ses désirs, comment elle vit sa sexualité. Elle a d'ailleurs une petite aventure avec un étranger de passage. Andrea Staka a spécialement écrit pour Marija Skaricic, l’actrice principale, qui se révèle très convaincante. 

    Andrea Staka avait été sélectionnée l’an dernier à la Berlinale La sortie du film ayant été interrompue par le confinement, Mare aura une seconde chance sur les écrans. Il est par ailleurs nominé au Prix du cinéma suisse 2021, aspirant à un Quartz dans les catégories meilleur film de fiction, meilleur scénario et meilleur son.  

    Pour ses débuts derrière la caméra, Stefanie Klemm est récompensée de Prima Opera, un nouveau prix de 20.000 francs, avec Von Fischen und Menschen. Il raconte l’histoire de Judith, une mère monoparentale. Gérant un petit élevage de truites dans une vallée perdue du Jura, elle est complètement déboussolée par un tragique événement.

    Enfin le prix du public, se montant également à 20.000 francs, va à Beyto de Gitta Gsell, qui récidive  dans le domaine après avoir s’être déjà imposée en 2010 avec Bödälä- Dance The Rythm.  Dimitri Stapfer est lui nominé au Quartz du second rôle. 
     

    Autres prétendants aux Prix du cinéma suisse 

    Pour la  meilleure fiction, Mare affrontera notamment Platzspitzbaby de Pierre Monnard, Schwesterlein de Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, Wanda, Mein Wunder de Bettina Oberli. Côté documentaire, on citera  5 Nouvelles du cerveau de Jean-Stéphane Bron. Quant à Marthe Keller, elle brigue le prix du second rôle féminin dans Schwesterlein. Les Quartz décernés dans les différentes catégories seront remis le vendredi 26 mars à Genève. 

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  • Grand écran: Jean-Pierre Bacri est mort. Mes films favoris de cet acteur aussi irascible qu'irrésistible

    Râleur,  bougon, ronchon, atrabilaire, ombrageux, grande gueule. Mais aussi drôle, tendre, touchant, attachant.  On a tout dit ou presque de Jean-Pierre Bacri, comédien et scénariste, mort lundi 18 janvier d’un  cancer à 69 ans, et dont les défauts cachaient ou révélaient les fêlures. Le cinéma français a rendu un hommage ému à cet homme laissant une importante carrière d’acteur sur grand écran et au théâtre, commencée dans les années 70. Dans le registre du quadra-quinqua en proie aux crises existentielles naviguant entre cinéma indépendant et comédies populaires, il a plus particulièrement marqué la pellicule hexagonale en duo avec son ex-compagne Agnès Jaoui,  restée celle de sa vie en dépit de leur séparation en 2012. 

    Le goût des autres

    Ce sont d’ailleurs les films issus de la collaboration entre ces deux grands observateurs des comportements humains qui restent mes préférés. A commencer par le premier réalisé par Agnès Jaoui, Le goût des autres (2000) aussi jouissif que culte. Bacri se révèle absolument irrésistible dans le rôle de Jean-Jacques Castella,  chef d’entreprise rustre et  moustachu qui doit apprendre l’anglais et qui tombe amoureux de sa prof,  incarnée par Anne Alvaro. 

    Cet opus évoquant avec cruauté les relations de personnages issus de milieux sociaux et culturels différents, critiquant préjugés et idées reçues, multiplie les scènes d’anthologie, dont l’inoubliable séquence de la prononciation du « the » british. Un long métrage récompensé  par quatre Césars, dont celui du meilleur film. Malheureusement pas par celui du meilleur acteur. 

    Un air de famille

    Dans cette adaptation, en 1996, par Cédric Klapisch d’une pièce à succès des « JaBac », on découvre Jean-Pierre Bacri, alias Henri Ménard, patron maussade d'un bar de province, qui reçoit chaque semaine les membres de sa famille. Une réunion cette fois explosive réunissant tous les sujets prétextes à la dispute. Une satire féroce et cynique où il excelle en homme complexé, aigri, rebus de ses proches, traumatisé par l’image de son père, face à son frère Philippe, un parvenu arrogant, autoritaire et narcissique, se complaisant dans une médiocrité bourgeoise que le tandem jubile à étriller.   

    Cuisine et dépendances

    Encore une adaptation à l’écran de la pièce éponyme des deux fameux scénaristes,  Cuisine et dépendances (1993), couronnée de quatre Molières et réalisée par Philippe Muyl, met en scène Jean-Pierre Bacri parfait en loser désagréable nommé Georges. Celui-ci s’incruste depuis plusieurs mois chez un couple d’amis après une rupture sentimentale. Amer, Georges sabote avec ses sarcasmes et ses critiques, l’ambiance d’une soirée où les convives, dont l’ami de jeunesse de la maîtresse de maison devenu riche et célèbre, sont obnubilés par le paraître. 

    On connaît la chanson

    Dans ce film singulier d’Alain Resnais (1997) parsemé de dizaines de chansons françaises et dont il signe le scénario avec Agnès Jaoui,  Jean-Pierre Bacri séduit dans le rôle de Nicolas, apparaissant comme un homme prospère et un mari infidèle avec sa grosse voiture. A l’instar de personnages qui ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être, il se révèlera en fait un chauffeur des plus consciencieux. Bacri remportera là un César pour sa performance d’acteur dans un second rôle. L’occasion de rappeler que souvent nominé pour le meilleur rôle, il ne l’a en revanche jamais obtenu. Ses autres récompenses l’ont été pour son talent de scénariste.

    Le sens de la fête 

    Cette dernière prestation où il verra donc le César lui échapper pour la sixième fois, le montre en organisateur de mariages stressé et complètement dépassé par une situation chaotique qu’il ne contrôle plus. Dans cette métaphore d’une société virant au fiasco socio-culturel, signée cette fois du duo Olivier Nakache et Eric Toledano, il se montre toujours aussi irascible et victime de son mal-être. Bacrissime en diable, il frise toutefois sa propre caricature.

    La télévision ne manque pas d’honorer la mémoire du rouspéteur préféré du cinéma français. Alors que C8 lui rendait hommage avec Un air de famille, France 2 diffusera mercredi 20 janvier, dès 21h05 Le goût des autres, suivi  à 23 h d’On connait la chanson.  

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