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  • Et Fedrer risque de tout perdre face à Söderling

    A Roland Garros, ça va se jouer entre Nadal, la terre et moi, avait déclaré en substance Federer avant le début des hostilités sur l’ocre parisien. Un rien présomptueux, je trouve,  même si jusqu’ici Sa Grâce n’a pas tremblé, se qualifiant même très gracieusement pour les quarts. Notamment dimanche contre Wawrinka. Et pour cause. Car force est de reconnaître qu’avant Stanislas, porté aux nues par certains ingénus, le phénix n’a pas eu d’adversaire et que ce fut rebelote face au Vaudois qui s’est surtout montré performant dans le fracassage de sa raquette en galvaudant le deuxième set.  

    D’où mon inquiétude grandissante à quelques heures de la rencontre du tsar de tous les tamis avec Söderling. Certes le Bâlois, qui n’a pas perdu une seule manche lors de leurs douze confrontations, se réjouit follement de la treizième. Mais, os dans le caviar, Robin me paraît autrement plus dangereux que lors de la finale de 2009, où il s’était lamentablement  écrasé, après avoir déjà largement contribué au succès annoncé de Rodgeur, en écartant opportunément  Nadal  de son chemin.  

    Du coup, il n’est pas exclu que le Suédois, qu’on a vu atomiser brutalement ses opposants un à un Porte d’Auteuil, parvienne également à surclasser le roi. Qui dès lors risque de tout paumer. Le match, sa couronne et, subséquemment,  sa possibilité de battre le record de  Sampras avec ses 286 semaines au sommet de la raquette mondiale.  L’horreur absolue quand on sait à quel point le maestro aime ça.

    Vous me rétorquerez que le taureau de Manacor doit encore remporter le tournoi pour qu’on assiste à ce sinistre scénario. Mais (et là je persiste en signe en dépit des comment aires peu flatteurs que m’a valu cette prise de position vulgairement commune), l’Ibère ayant eu la voie encore plus royale que celle de l’Helvète jusqu’en quarts, c’est quasiment dans la poche.

     En effet, où sont tous ses compatriotes qui, selon les experts, devaient lui barrer la route le couteau entre les dents ? Un seul finalement se dresse devant lui et pas le plus redoutable  puisqu’il s’agit d’Almagro. La victoire du pitbull me paraît donc tellement inéluctable qu’à la limite, je me demande quel est l’intérêt de faire jouer le match !

    Un mot encore sur les malheureux Français. Déjà qu’ils ne sont pas bien doués, si en plus ils se blessent. A l’instar de Jo-Wilfried Tsonga, que ses compatriotes voyaient atteindre le dernier carré les doigts dans le nez.En compagnie d’Aravane Rezai suite à son triomphe madrilène.  En réalité, plus acharnés que jamais à exhiber leur s lacunes, les Bleus nous ont rejoué le Cid à leur manière. Ce qui nous donne ceci.

    Ils partirent plus de trente mais manquant de ressort,
    ils plongèrent  hélas tous  à mi-chemin du port
    Mais il faut dire que face à tant de cafouillage,
    Ce n’est guère étonnant qu’il y ait eu naufrage…

     

     

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  • Et Federer risque de tout perdre contre Söderling

     

    A Roland Garros, ça va se jouer entre Nadal, la terre et moi, avait déclaré en substance Federer avant le début des hostilités sur l’ocre parisien. Un rien présomptueux, je trouve, même si jusqu’ici  Sa Grâce n’a pas tremblé, se qualifiant même très gracieusement pour les quarts. Notamment dimanche contre Wawrinka. Mais force est de reconnaître qu’avant Stanislas, porté aux nues par certains ingénus, le phénix n’avait pas d’adversaire et que ce fut rebelote face au Vaudois qui s’est surtout montré performant dans le fracassage de sa raquette en galvaudant le deuxième set.  

    D’où mon inquiétude grandissante à quelques heures de la rencontre du tsar de tous les tamis avec Söderling.  Certes le Bâlois, qui a remporté haut la main leurs douze confrontations, se réjouit follement de la treizième. Mais, os dans le caviar, Robin me paraît autrement plus dangereux que lors de la finale de 2009, où il s’était lamentablement  écrasé, après avoir  largement contribué au succès annoncé de Rodgeur, en écartant opportunément  Nadal  de son chemin.  

    Du coup, il n’est pas exclu que le Suédois, prompt à atomiser brutalement ses opposants un à un Porte d’Auteuil, parvienne également à surclasser le roi. Qui dès lors risque de tout paumer.  Le match, sa couronne et, subséquemment,  sa possibilité de battre le record de  Sampras avec ses 286 semaines au sommet de la raquette mondiale.  L’horreur absolue quand on sait à quel point le maestro aime ça.

    Vous me rétorquerez que le taureau de Manacor doit encore gagner le tournoi pour qu’on assiste à ce sinistre scénario. Mais (et là je persiste en signe en dépit des commentaires peu flatteurs que m’a valu cette prise de position vulgairement commune), l’Ibère ayant eu la voie encore plus royale que celle de l’Helvète jusqu’en quarts, c’est quasiment dans la poche.

     En effet, où sont ses compatriotes qui, selon les fines analyses des experts, devaient lui barrer la route le couteau entre les dents ? Un seul finalement se dresse devant lui et pas le plus redoutable puisqu’il s’agit d’Almagro. La victoire du pitbull me paraît donc tellement inéluctable qu’à la limite je me demande quel est l’intérêt de faire jouer le match!

    Un petit mot pour terminer sur les malheureux Français. Déjà qu’ils ne sont pas bien doués, si en plus ils se blessent. A l’instar de Jo-Wilfried Tsonga, que ses compatriotes voyaient atteindre le dernier carré les doigts dans le nez. Ainsi qu'Aravane Rezai chez les filles suite à son triomphe madrilène. En réalité, plus acharnés que jamais à exhiber leurs lacunes, les Bleus nous ont rejoué le Cid à leur manière. Ce qui nous donne ceci:

    Ils partirent plus de trente mais manquant de ressort,
    ils plongèrent hélas tous  à mi-chemin du port
    Mais il faut dire que face à tant de cafouillage,
    Ce n'est guère étonnant qu'il y ait eu naufrage...

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  • Un jury audacieux pour une première Palme d'Or thaïlandaise

    J’en avais émis l’hypothèse sans trop y croire. Et pourtant, ça y est. L’ovni d’Apichatpong Weerasethakul a décroché la première Palme d’Or thaïlandaise, face à l’ennuyeux «Another Year» de Mike Leigh, encensé par la critique, mais seul  hyperfavori finalement reparti les mains vides. Preuve qu’il fallait faire davantage confiance à l’audacieux Tim Burton.

    Logique dans le fond. Le cinéaste qui nous a enchantés  avec «Edward aux mains d’argent» ne pouvait qu’être sensible aux scènes parfois délirantes du beau, surnaturel et poétique «Oncle Boonmee celui qui se souvient de ses vies antérieures» . Le genre d’opus exigeant et non commercial qu’on s’attend à découvrir dans le plus important festival de cinéma du monde. Cannes avait d’ailleurs déjà donné un prix à Weerasethakul en 2004 pour «Tropical Malady». Reste désormais à espérer qu’ "Oncle Boonmee »  délie le portemonnaie des acheteurs…

    Autre première avec le prix du jury attribué au Tchadien Mahamat-Saleh Haroun pour "Un homme qui crie". Dans un pays dévasté par la guerre civile, le réalisateur évoque la relation père-fils en plein conflit. Une fable intemporelle et universelle à la mise en scène épurée.

    Binoche, Beauvois, Amalric, les Français cartonnent

    Le reste du palmarès est conforme aux prévisions.  «Des hommes et des dieux» de Xavier Beauvois, racontant les derniers jours de sept moines trappistes français massacrés en Algérie en 1996, a obtenu le Grand Prix du jury. L’auteur n’en revenait toujours pas une demi-heure après. « C’est un tel bonheur que je vais vous dire n’importe quoi. Je ne suis pas dans mon état normal. J’ai peur de me réveiller… »

    Quant à «Biutiful» d’Alejandro Gonzales Inarritu, également dans les préférés, il est récompensé à travers Javier Bardem, sacré meilleur acteur. Ex-aequo et j'en suis ravie, l’Italien Elio Germano pour «La Nostra Vita» de Daniele Luchetti. Détruit par la mort de sa femme, Claudio va rageusement affronter l’injustice intime et sociale qui le touche.  Elio Germano a dédié son prix à l’Italie et aux Italiens qui font tout pour améliorer le pays malgré la classe dirigeante. Berlusconi ne lui dit pas merci…

    Côté féminin, c’était  du tout cuit pour Juliette Binoche, juste menacée par Lesley Manville, l’héroïne dépressive et hystérique de Mike Leigh. Emue aux larmes,  comme toujours, l’actrice française de «Copie conforme» réalisé par Abbas Kiarostami a affirmé croire à l’amour, remercié du fond du cœur les hommes qui l’ont aimée et su la supporter, avant de montrer une pancarte au nom de Jafar Panahi, le cinéaste emprisonné en Iran.

    J’avais aussi un peu misé sur le délicat "Poetry" de  Lee Chang-dong et sa craquante mamie passionnée de vers. Il emporte le prix du scénario. Enfin, Mathieu Amalric, que j’avais oublié dans mes pronostics en raison de son passage en tout début de festival, a gagné celui de la mise en scène pour «Tournée». Derrière et devant la caméra, il revisite l’univers du striptease avec des filles aussi déjantées que plantureuses et décomplexées. Un spectacle «new burlesque extravagant» qui devait à l’évidence titiller Tim Burton et se complices.

    N’oublions pas Carlos

    Toutes ces médailles ne doivent pas occulter le fait que Cannes 2010 n’a pas décoiffé la Croisette. Honnête mais un rien mou. Du moins en ce qui concerne la compétition. Et comme d’habitude, quelques perles méritant amplement d’y être, se nichaient dans les sections parallèles.

    Sans oublier l’un des plus formidables moments du marathon cannois, la présentation de «Carlos», signé Olivier Assayas. Une époustouflante fresque de 5h33 sur les traces du terroriste international, magnifiquement interprété par Edgar Ramirez, que seuls les festivaliers ont eu la chance de voir intégralement sur grand écran. Ce passionnant film politique a été bêtement mis hors concours pour cause de «produit télé». C’eût pourtant été une belle Palme d’Or.

     

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