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le blog d'Edmée - Page 97

  • Grand écran: Jean-Louis Trintignant, la mort d'une légende

    Il était entré dans l’histoire du cinéma avec Un homme et une femme de Claude Lelouch, Palme d’or à Cannes en 1966 et lauréat de deux Oscars. Jean-Louis Trintignant, l’homme aux 160 films, né dans le Vaucluse d’un père industriel maire et conseiller général, est mort entouré de ses proches, le 17 juin 2022. Se battant contre un cancer de la prostate qu’il refusait de faire soigner, il avait 91 ans,  

    Discret, énigmatique, taiseux , solitaire, magnétique excellant aussi bien dans les rôles de jeune premier romantique et de personnage cynique, cet homme à la voix reconnaissable entre toutes était une figure légendaire du septième art et du théâtre français. Etudiant en droit à Aix-en-Provence il se tourne vers la scène à 19 ans, après avoir assisté à une représentation de l’Avare. Il monte à Paris pour suivre des cours d’art dramatique et de mise en scène. Il débute au théâtre avec A chacun selon sa faim et commence à courir les castings.  En 1956 après quelques apparitions à l’écran, il  obtient le rôle principal dans Et Dieu créa la femme de Roger Vadim, aux côtés de Brigitte Bardot, avec qui il a une liaison «scandaleuse» pendant le tournage. . 

    Immédiatement reconnu, il est malheureusement freiné dans sa carrière par le service militaire. Il devient photographe pour l’Express pendant deux ans, avant de  remonter sur les planches dans Hamlet, puis de collaborer à nouveau avec Roger Vadim au cinéma en 1959 dans Les liaisons dangereuses.  

    Les années fastes

    C’est un succès et la décennie qui suit se révèle faste. Trintignant tourne beaucoup en Italie, refuse des propositions de Spielberg et Coppola, avant de connaître une consécration internationale avec Un homme et une femme Après Ma nuit chez Maud d’Eric Rohmer et  Z de Costa Gavras qui lui a valu le prix d’interprétation sur la Croisette en 1969, les longs métrages s’enchaînent dans les années 70, où on le voit dans différents registres, L'attentat, Le train, L'argent des autres, … Il s’essaye même à la réalisation  dans deux films Une journée bien remplie et Le maître- nageur. Sans grand succès.

    Fin 70, ce féru d’automobile oublie un peu l’actorat pour  se consacrer à sa passion et participe à plusieurs rallyes. Au début 80, il travaille avec  Claude Berri,  Michel Deville, François Truffaut. En 1986, il retrouve Lelouch pour une suite à Un homme et une femme : 20 ans déjà.. 

    En 2003, sa vie est dramatiquement marquée par la mort de sa fille Marie, tuée sous les coups de son  compagnon, le chanteur  Bertrand Cantat. Il ne s’en remettra jamais. Même si, en 2012, après seize ans d'absence, il tourne avec Emmanuelle Riva dans Amour, de Michael Haneke (photo), qui remporte la Palme d'or au Festival de Cannes. Et lui, le César du meilleur acteur. En 2016, il fait sa dernière apparition au cinéma  dans Happy end, également signé du réalisateur allemand et pour lequel il a monté les marches du Grand Théâtre Lumière l’année d’après.  

    Côté vie privée, Jean-Louis Trintignant a été marié trois fois. En 1954, avec Stéphane Audran dont il divorce deux ans plus tard, Puis avec la réalisatrice Nadine Marquand en 1961 dont il a eu trois enfants, Marie, Pauline et Vincent.  En 2000, il épouse Marianne Hoepfner, pilote automobile rencontrée lors d’une course.

    Programmes TV bousculés

    Dès l’annonce de sa mort, les témoignages se sont succédé et les chaînes de télévision ont bousculé leurs programmes pour rendre hommage à l’emblématique et incontournable comédien. Consultez les horaires. 

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  • Grand écran: Tony Gatlif peine à convaincre avec "Tom Medina", un western camarguais

    Absent du grand depuis 2017, Tony Gatlif, réalisateur du célèbre Gadjo Dilo  revient installer sa caméra en Camargue, ile nous emmène dans une famille d’accueil pour gamins meurtris, délinquants ou exclus, en mal de repères. Sur décision d’un juge pour mineurs, un rebelle récidiviste est envoyé auprès du tuteur Ulysse, un père de substitution intransigeant et respectueux des lois, par ailleurs gardien de taureaux et de chevaux. Il s’agit de Tom Medina, qui est aussi le titre du film. On ne sait trop  d’où il vient, qui il est vraiment. Se rêvant torero, il a toujours fantasmé sa vie et aimerait devenir un garçon bien. Mais on ne lui facilite pas les choses

    Tony Gatlif, sauvé par un éducateur qui lui a transmis sa passion pour les chevaux, s’est inspiré de sa propre adolescence chaotique pour cette tragi-comédie effervescente, survoltée, comme la plupart de ses films. Mais, en dépit de belles images et de quelques fulgurances, ce western camarguais aussi généreux que touffu, pèche par un scénario décousu et confus, où se mêlent mysticisme, fantastique, hallucinations visuelles,  vols d’oiseaux,  folles cavalcades et jeune mère cherchant sa fille. Le tout sur fond de musique gitane et de rock hurlé. 

    Petit problème également concernant l’acteur principal qui tente de nous transpercer scène après scène de son regard noir et de nous séduire par un sourire qu’il veut ravageur. Tom Medina est en effet incarné par le trentenaire belge David Murgia, virevoltant de plan en plan. >Non seulement il surjoue, mais il peine ferme à nous laisser croire, en dépit de sa souplesse et de son énergie débordante,  à un jeune d’à peine 18 ans...  

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 juin.

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  • Grand écran: "Les passagers de la nuit", lumineuse chronique familiale avec une bouleversante Charlotte Gainsbourg

    Quatre ans après Amanda, film hanté par le terrorisme  où un homme de 24 ans, dont la sœur aînée meurt dans un attentat,  doit s’occuper de sa nièce de sept ans,  Mikhaël  Hers nous plonge dans le Paris des années Mitterrand avec Les passagers de la nuit. Un film porté de bout en bout par Charlotte Gainsbourg, qui y trouve l’un de ses meilleurs rôles. 

    Elle incarne Elisabeth., la petite cinquantaine, mère de deux grands  ados, qui habite Paris. Son mari vient de la laisser tomber pour emménager ailleurs avec une autre. Elle n’a jamais travaillé de sa vie et se sent perdue, désemparée. Mais il faut bien qu’elle trouve un job pour entretenir sa famille.. Elle tente sa chance à la radio, comme assistante dans l’émission de nuit de Vanda (Emmanuelle Béart), genre dragon au quotidien. Le contraire d’Elisabeth, la douceur incarnée en toute circonstance.

    Mais les deux femmes s’entendent et Elisabeth peut commencer sans attendre. En quittant son travail elle tombe sur Talulah, ravissante et troublante jeune SDF droguée, qui la bouleverse et qu’elle ne peut s’empêcher de recueillir. Magnifique, émouvante, passionnée, Charlotte Gainsbourg apporte là sa générosité, sa tendresse, son besoin de rendre les gens heureux.     

    Mikhaël Hers procède à une reconstitution soignée du Paris des années 80, tout en proposant un beau drame romanesque, nostalgique, intense, léger, pétri d’humanité, où il sait tirer sur la corde sensible avec délicatesse. Evitant les pièges du pathos et de la mièvrerie, il propose une chronique familiale fragile, lumineuse, faite de petites touches, évoquant à la fois la séparation, la rupture, la réparation. Le tout sur des images d’archives, des références musicales (Joe Dassin)  et cinématographiques (Les nuits de la pleine lune, de Rohmer...) En résumé, on est sous le charme.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 juin.

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