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le blog d'Edmée - Page 583

  • Festival de Locarno: ambiance Croisette avec Harrison Ford et Daniel Craig

    craig.jpgBallet d’hélicoptères et de voitures, ambiance Croisette au Forum de Locarno avec caméras qui flashent, portables qui enregistrent, journalistes qui se bousculent pour dénicher un fauteuil, curieux qui s’agglutinent autour du Forum dans l’espoir d’apercevoir les célébrités du jour.

     

    Entre deux trombes d’eau, Locarno a pris des airs hollywoodiens pour la conférence de presse de Harrison Ford et de Daniel Craig, flanqués de leur réalisateur Jon Favreau et de leur partenaire féminine, la belle Olivia Wilde. Tout près de leur voler la vedette d’ailleurs, l’héroïne de Dr House.

     

    Deux heures plus tard rebelote dans le glamour sur la Piazza Grande, où Harrison Ford s'est vu récompensé d'un Léopard pour l’ensemble de sa carrière. «Je suis très fier de la chance que j’ai eue de travailler avec des acteurs et des réalisateurs très talentueux. Et je suis extrêmement reconnaissant au festival de m’offrir ce prix très honorifique.»

     

    Improbable mélange de genres

     

    Mais autant le dire tout de suite, l’effervescence fut inversement proportionnelle à l’intérêt de Cowboys & Aliens, où James Bond et Indiana Jones se partagent l’affiche. C’est même l’un des moins bons longs-métrages vus jusqu’ici. Et  pas seulement parce que le grand Harrison Ford se fait un peu vieux pour les chevauchées fantastiques.

     

    Improbable mélange de genres, le film produit par Steven Spielberg rend un hommage laborieux au western classique avec débarquement, dans la ville d’Absolution, d’affreux monstres extraterrestres pour kidnapper les pauvres. Et surtout augmenter la rentabilité de l’opus en séduisant les ados férus de SF.

     

    Content de son œuvre et de la possibilité d’avoir pu «mettre deux générations ensemble pour «créer une dynamique particulière», Jon Favreau reconnaît volontiers la motivation commerciale. «70% des recettes provenant de l’international, les extraterrestres nous facilitent les choses. Avec eux les méchants le sont toujours, quel que soit le pays.»

     

     « Le cinéma, c’est mieux qu’un vrai boulot!»

     

    De son côté, Harrison Ford, qui s’emmêle un poil  les pinceaux dans sa filmographie en confondant les auteurs,  regrette de ne pas avoir plus souvent incarné un héros de western. «La dernière fois c’était en 1979 dans The Frisco Kid. Et comme je ne suis pas un très grand cinéphile, j’en ai visionné plusieurs pour me familiariser avec le genre.»

     

    Interrogé sur son envie de continuer à faire du cinéma, il déclenche les rires. «C’est mieux qu’un vrai boulot! J’adore  l’atmosphère du plateau, la camaraderie, le processus de réalisation des problèmes. Là, j’ai aimé monter à cheval. En fait je me suis rarement autant amusé.»

     

    Passer derrière la caméra ne l’a jamais tenté. «J’ai observé de nombreux metteurs en scène. Ils travaillent plus que moi et gagnent moins d’argent. Je ne tiens pas à contrôler les choses, avoir des responsabilités. Juste travailler avec un groupe de personnes en faisant l’acteur. Je continuerai aussi longtemps que je pourrai et que ma santé le permettra.»

     

    Une première pour Daniel Craig

     

    En ce qui concerne Daniel Craig, qui tient le rôle principal et dont l’impeccable arrondi fessier, encore mieux mis en valeur par ses jambières de garçon vacher  n’a échappé à aucune spectatrice, c’était son premier western.

     

    «J’apprécie cet équilibre entre réalisme et recherche historique. Gamin je voulais être un cowboy. Comment je me suis préparé ? Eh bien  je l’ai (Harrison donc) regardé. Ce qui me plaît c’est la lutte entre les bons et les méchants, la touche moralisatrice. Notamment en ce qui concerne mon personnage en quête de rédemption après avoir commencé dans la mauvaise voie. Mais je suis loin d’être aussi coriace et dur dans la vie!»

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  • Festival de Locarno: Melgar en route pour un Léopard

    fernand.jpgAccueil critique enthousiaste et ovation lors de la projection publique de Vol Spécial, le nouveau documentaire de Fernand Melgar. Une première à laquelle a finalement décidé d’assister la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey.

     

    Trois ans après La forteresse traitant des conditions d’accueil des requérants d’asile en Suisse et qui lui avait valu un Léopard d’or dans la section «Cinéastes du présent », le réalisateur vaudois, aligné en compétition officielle, a de bonnes chances de décrocher un nouveau Léopard. Reste à savoir de quel métal il sera fait.

     

    Dramatique fin du parcours

     

    Cette fois, il boucle la boucle en évoquant l’autre bout de la chaîne. La fin du parcours migratoire C’est en effet au centre genevois de détention administrative de Frambois, l’un des ving-huit à travers le pays où se joue définitivement le sort des demandeurs déboutés ou des clandestins, que Melgar a planté sa caméra.

     

     Invisible, discrète, elle montre des gens qui, comme des milliers d’autres chaque année, sont emprisonnés sans procès ni condamnation dans l’attente du  renvoi inéluctable. Un attente stressante et sous tension qui peut durer jusqu’à vingt-quatre mois. Le crime de ces étrangers dont certains vivent en Suisse depuis des années, ont des enfants, travaillent, paient des impôts: résider illégalement sur le territoire.

     

    Immergé pendant neuf mois à Frambois où on lui a laissé toutre liberté, Fernand Melgar raconte le drame de chacun, suivant le parcours tragique de Serge, Alain, Ragip ou Geordry. Pour  mieux nous laisser pénétrer avec lui dans cet univers carcéral, il filme à hauteur d’homme, qu’il s’agisse des détenus ou de leurs gardiens.

     

    L’humiliation de l’entravement

     

    Jusqu’à l’expulsion fatale, se tissent entre eux des liens. D’amitié, de haine, de gratitude, de respect, d’amertume. Des relations qui se terminent le plus souvent dans le désespoir. Car aucun détenu  ne veut quitter volontairement la Suisse. Et ceux qui refusent finissent par subir l’humiliation de l’entravement. Une pratique d'une rare brutalité qui a déjà causé la mort de trois personnes  

     

    Menottés, ligotés à une chaise, casqués, munis de couches- culotte, ils sont installés de force dans les avions. C‘est ce que l’on appelle les vols spéciaux qui peuvent durer jusqu’à quarante heures. Des scènes que Melgar n’a pas été autorisé à filmer. Pour lui c’est évidemment là que le bât blesse.   

     

    Profondément humain, son documentaire n’en est pas moins intense et bouleversant, donnant à voir sans jugement ni commentaire. C’est sa force. Melgar se défend de faire un film militant. «Mon cinéma est là pour mettre un visage sur les choses, pour rappeler des destins brisés par des lois infâmes».

     

    En salles dès le 21 septembre. A noter aussi que Fernand Melgar et son équipe ont suivi les expulsés chez eux et ont continué à les filmer. Ces portraits feront l’objet d’un webdocumentaire coproduit par la RTS et Arte, début 2012.  

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  • Festival de Locarno: passion, science-fiction et sexe à l'américaine

    amourjeune.jpgSi la course au Léopard d’Or n’avait pas trop bien commencé, elle s’est arrangée au troisième jour du Festival. Outre Vol Spécial de Fernand Melgar sur les requérants d’asile expulsés dont nous parlerons demain en compagnie du cinéaste, deux  autres films se font remarquer. A commencer par Un amour de jeunesse, qui clôt une trilogie de la jeune et talentueuse réalisatrice française Mia Hanson-Love.

     

    Elle propose une oeuvre en trois actes aux accents rohmériens, qui commence en 1999. C’et l’hiver à Paris. Camille, 15 ans, romantique et possessive, voue une folle passion à Sullivan, 19 ans. Il dit l’aimer, mais alors que personne d’autre n’existe pour la jeune fille, il  refuse d’être tout pour elle. Il décide de partir en Amérique du Sud, promettant d’écrire. Les lettres s’espacent, puis cessent. Désespérée, Camille fait une tentative de suicide au printemps.

     

    Trois ans plus tard, elle a changé de look, coupé ses cheveux et suit un cours d’architecture. Plongée dans son travail pour se libérer de Sullivan, elle tombe  amoureuse de Lorenz, son  professeur. Il est plus âgé qu’elle mais ils semblent avoir une relation solide. En 2007 pourtant, Camille croise Sullivan réapparu par hasard. Ils deviennent amants avant que Camille se décide enfin à tourner définitivement la page.

     

    Un film à la fois léger et profond, plein d’originalité et de grâce en dépit d’un sujet rebattu sur la passion adolescente et le triangle amoureux. Inspiré, nourri et habité de sentiments vécus par son auteur, il montre une héroïne qui se transforme et évolue au contact de deux hommes qui ne jouent pas l’un contre l’autre.

     

    Tout en donnant une importance singulière à l’architecture, une discipline qui la stimule, Mia Hansen-Love a choisi Lola Créton (photo)pour le rôle de Camille. Bouleversante et solaire, elle donne la réplique à Sebastian Urzendowsky, étonnant dans une interprétation un peu fausse et décalée.

     

    Science-fiction atypique 

     

    Toujours en compétition mais un poil en-dessous, Another Earth, premier long-métrage de l’Américain Mike Cahill, co-auteur du scénario avec son actrice principale Brit Marling. Alors que la Terre se découvre une planète jumelle, les chemins de Rhoda Williams, jeune étudiante prometteuse au MIT et John Burroughs, compositeur au sommet de sa carrière, se croisent à l’occasion d’une tragédie qui va modifier leurs vies.

     

    Ce film atypique et déroutant, sans effets spéciaux, joue à la fois sur la science fiction avec l’apparition d’une deuxième Terre laissant supposer que nous existerions parallèlement, ainsi qu’une histoire d’amour compliquée entre un homme en morceaux et la jeune fille qui a détruit sa vie en quête de pardon. Un mélo qui séduit en dépit de son côté moralisateur et de quelques scènes franchement nazes.

      

    Pas autant toutefois que sur la Piazza Grande, qui  joue la futilité avec Friends With Benefits. Une daube américaine de Will Gluck qui se laisse pourtant voir malgré Justin Timberlake. Une chasseuse de têtes newyorkaise et son principal candidat débarqué de San Francisco sont immédiatement attirés l’un par l’autre. Mais ils définissent aussitôt une règle stricte. Du sexe, rien que du sexe pour le fun et surtout pas de sentiments. A d’autres, comme vous pouvez l’imaginer…   

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