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le blog d'Edmée - Page 51

  • Grand écran: Avec "Killers Of The Flower Moon", Martin Scorsese dévoile un pan très sombre de l'histoire américaine

    Il avait logiquement fait l’événement à Cannes en mai dernier.  Entre western, film noir, enquête policière, suspense et grand spectacle,  Martin Scorsese en pleine forme nous offre une formidable et exaltante fresque historico-politique. Adapté du best-seller de David Grann  La note américaine, le film revient sur un pan sombre et méconnu de l’histoire des Etats-Unis, les meurtres sordides commis dans l’Oklahoma des années 20, dont furent victimes les Indiens Osages.

    Dépossédés de leurs terres, ils ont été parqués dans une réserve aride. Mais ils vont  découvrir qu’ils sont assis sur une fortune colossale grâce au pétrole, qui fait bientôt d’eux le peuple le plus riche du monde par habitant. De quoi attiser la cupidité sans borne des Blancs, avides de mettre la main sur ce fabuleux pactole. jaillissant à flots continus.  

     Edgar Hoover entre en scène

    Seul moyen pour y parvenir, couper les têtes. L’un après l’autre les membres les mieux nantis de la tribu disparaissent, tués par balle, empoisonnés, victimes de l’incendie ou de l’explosion de leur maison. Face à cette situation dramatique, Washington se décide à agir. Sous la direction de jeune Edgar Hoover, le FBI mène sa première enquête importante pour arrêter les serial killers.  Mais le futur grand manitou du célèbre bureau doit s’associer aux Indiens en vue d’élucider cette abominable affaire criminelle.   

    Les recherches s’orientent rapidement vers William  «King» Hale (Robert De Niro), un influent éleveur paternaliste et mielleux, qui a mis sur pied un redoutable système de mariages entre Blancs et Osages cousus d’or noir, pour mieux spolier ces derniers dont il se prétend le grand ami .

     Un trio  de choc  

    Fraîchement débarqué, son neveu Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio), un vétéran de la Première Guerre mondiale fauché, vil et veule, lui prête volontairement et docilement main forte. Sur les conseils du tonton, ce loser épouse la belle Mollie (Lily Gladstone), qui ne tarde pas à tomber gravement malade. Sous le charme d’Ernest, elle refuse pourtant de voir en lui une crapule.

    Réunis pour la première fois chez Scorsese, les deux acteurs fétiches du cinéaste portent magistralement Killers Of The Fkower Moon. DiCaprio excelle en salaud de la pire espèce sous ses airs de brave gars démentis par une lippe amère. De son côté, De Niro se montre particulièrement convaincant en dangereux mentor raciste jusqu’à la moelle, aux tendances génocidaires et mû par un incommensurable appât du gain. Quant à Lily Gladstone, elle leur tient la dragée haute, dans son rôle de femme courageuse, amoureuse, empoisonnée par son mari, mais dans le déni.

    Récit, mise en scène, interprétation , photographie, reconstitution, tout concourt à la réussite de cette fresque de facture classique. Epique, crépusculaire, captivante, sous tension permanente, elle nous tient en haleine pendant près de 3h30 en dépit, petit bémol, de quelques longueurs dans la première partie.

    A l’affiche dans les salles de Suisse dès mercredi 18 novembre. 

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  • Grand écran: "Marie-Line et son juge", une comédie dramatique convenue avec Michel Blanc et Louane

    Cheveux roses, jupe  hyper courte, blouson  à paillettes et baskets à fleurs, Marie-Line (Louana Emera), 20 ans, est une jeune fille un poil vulgaire, mais attachante,  dynamique et joyeuse. Tout en s’occupant  de son père dépressif, handicapé suite à u accident de travail et qui répugne à se lever de son canapé (Philippe Rebbot), elle gagne sa vie en servant des cafés en chantant, dans un bar du Havre.

    Parmi les clients il y a un juge d'instruction ronchon et coincé (Michel Blanc) qui me veut que du whisky japonais sans glaçon. San oublier le joli Alexandre (Victor Belmondo), étudiant en cinéma au sourire irrésistible qui rêve de monter à Paris. Marie-Line craque, mais leur petite aventure passionnée ne dure pas. Influencé par ses potes qui se moquent de ses lacunes culturelles, Alexandre la laisse tomber. En plus, elle perd son emploi et se retrouve dans l’impossibilité de régler une dette de 1500 euros. 

    Momentanément privé de son permis de conduire pour une raison qu’on découvrira plus tard, le juge propose à Marie-Line de l’engager comme chauffeur . En la payant bien sûr. Dans la déche, elle accepte. Convenue, la suite  est prévisible. Dur, ,intransigeant, toujours en colère, le juge va s’adoucir tandis que Marie-Line va elle aussi faire des efforts et changer à son contact. 

    Cette comédie dramatique pleine de bons sentiments, adaptée par Jean-Pierre Améris du roman de Muriel Magellan, est censée tenir sur son casting. Mais si le jeune Louane Emera se montre plutôt convaincante, Michel Blanc déçoit un peu- Il a en effet tendance à en faire des tonnes dans son rôle de magistrat acariâtre. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 octobre..

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  • Grand écran: "Le ravissement" raconte l'histoire d'une jeune femme qui s'enfonce dans le mensonge. Original et captivant

    Premier long métrage de la Française Iris Kaltenbäck, Le ravissement suit  Lydia (Hafsia Herzi), une jeune sage-femme très investie dans son travail et dont le grand professionalisme rassure les parturientes. Un jour, en rentrant chez elle, son compagnon lui annonce qu’il l’a trompée. Malgré ce coup brutal, elle tient à fêter l’anniversaire de Salomé (Nina Meurisse), sa meilleure amie,. qui lui apprend, au cours de la soirée, qu’elle est enceinte. 

    Déboussolée, Lydia erre dans les rues la nuit s’endort dans un bus et a une brève histoire avec le conducteur, Milos (Alexis Manenti). Est-ce la  rupture soudaine?, La grossesse de Salomé? La rencontre avec Milos? Toujours est-il que la vie de Lydia part en vrille, quand elle le revoit à l’hôpital, le bébé de Salomé dans les bras. 

    Le mensonge qui fait tout basculer

    De façon incompréhensible, Lydia suggère à Milos (par ailleurs le narrateur du film) que cet enfant est le sien. Dès lors, tout bascule. Elle s’enfonce dans le mensonge et l’auteure nous emmène vers le drame, inexorablement mais subtilement annoncé.  

    Dans cette œuvre en forme de thriller intime, où elle questionne la maternité et l’amitié, Iris Kaltenbäck. s’est inspirée d’un fait divers brièvement relaté dans un quotidien, pour raconter cette histoire  triste, singulière, originale et captivante. 

    Le ravissement, un titre qui évoque à la fois un roman de Marguerite Duras et l’extase, l’idée de s’oublier, de se perdre, est porté par d’excellents acteurs. A commencer par Hafsia Herzi qu’on sent habitée par son personnage. De tous les plans elle se révèle formidable en sage femme dont la réalisatrice a choisi de documenter la pratique, et surtout dans le rôle ambigu de cette femme à la dérive, complexe, mystérieuse, hors-la-loi,  en mal d’amour et en désir d’enfant. 

    De passage à Genève, Iris Kaltenbäck, fan d’ HItchcock et de Truffaut,  nous explique ce qui l’a poussée à s’emparer de ce fait divers pour construire son film. « J’ai trouvé beau l’idée qu’un mensonge vienne bouleverser une amitié et soit à l’origine d’une histoire d’amour. Ma meilleure amie a eu un bébé, ce qui a provoqué un bouleversement. Beaucoup d’amitiés se sont délitées autour de cet événement.  Quand on écrit de la fiction, on fait appel au lien entre le personnage et soi,  pour passer d’une situation à l’autre. 

    Y a-t-il donc une part autobiographique?

    Je ne suis pas Lydia. J’avais déjà un enfant avant. Mais outre la question de  l’amitié, cela m’a permis d’approfondir le rapport à la maternité, à la paternité, au couple, de m'interroger à propos de l’injonction qui pèse sur les femmes. De les regarder d'une nouvelle manière.   

    Quel est l’élément déclencheur du premier mensonge de Lydia, qui se mue en spirale infernale?

    Je n’essaye pas d’y répondre. Il y a différents points de vue. J’assemble des pièces. Au départ, Lydia n’est pas obsédée par le fait d'avoir un bébé. Elle a juste un besoin fou d’être aimée. C’est une sage-femme qui dérape, passant du soin médical à un soin qui la dépasse, qui grandit. Elle se surprend à s’attacher à ce petit être  et se crée une fausse famille basée sur un mensonge mais des sentiments vrais.

    Une dernière remarque. Vous parlez aussi beaucoup de solitude.  

    Oui, il y en a trois qui se côtoient. Très active, Lydia vit à contre-courant. Issu de l’immigration, Milos est également un peu en marge. Quant à Salomé,, son existence était toute tracée, mais elle va se confronter à la solitude du post partum. 

    "Le ravissement, à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 octobre. 

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