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le blog d'Edmée - Page 474

  • Cinéma: Léa Seydoux et Tahar Rahim contaminés dans "Grand Central"

    grand-central-tahar-rahim-lea-seydoux[1].jpgGary, un ouvrier dégourdi qui accumule les petits boulots, tombe amoureux de Karole. Jusque là rien de bien nouveau. Sauf que leur relation se déroule sur fond de radioactivité, Gary trouvant du travail dans une centrale nucléaire et d’interdit mêlé de clandestinité, Karole étant mariée avec son collègue Toni qui le chapeaute dans son nouveau boulot. Entre danger et passion, chaque jour devient une menace pour le jeune homme progressivement soumis à des irradiations de plus en plus fortes des deux côtés.

    Dans Grand Central, qui fait écho au chef d’œuvre d'Alain Resnais Hiroshima mon amour, la réalisatrice Rebecca Zlotowski dresse ainsi un parallèle entre l’attirance à laquelle succombent inéluctablement les amants sous les yeux soupçonneux du mari, et le travail des décontamineurs, ouvriers les plus exposés aux radiations dans leurs combinaisons blanches qui leur donnent des airs de cosmonautes. Nous laissant ainsi découvrir un monde inconnu, sournoisement terrifiant, où des hommes côtoient la mort en permanence.

    Œuvre politique et histoire d’amour

    Tout en décrivant les conditions de travail inhumaines et apparemment à la limité de l’illégalité des employés, la cinéaste ne propose pas pour autant un documentaire sur les centrales nucléaires, mais revendique une œuvre politique, nécessaire selon elle après la catastrophe de Fukushima. Tournée dans une installation désaffectée en Autriche qui donne l’illusion de la réalité, elle raconte avant tout une folle passion encore renforcée par la proximité d’un danger où se mêlent les effets d’un désir irrépressible et ceux du réacteur.  

    Parallèle mais aussi contraste entre cet intérieur confiné menaçant et un extérieur paisible presque idyllique en comparaison où Gary et Karole font l’amour (photo). Pour les illustrer, Rebecca Zlotowski retrouve Léa Seydoux, sublime palme d’or avec La vie Adèle et qui fut la protagoniste de son premier long-métrage Belle épine. Elle partage l’affiche avec Tahar Rahim, autre comédien parmi les lus beaux et les plus talentueux du moment.

    Attachants, émouvants, ils donnent tout dans Grand Central. Avec une sensualité, une sensibilité et une justesse qui contribuent largement à la grande réussite de l’opus.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dés mercredi 28 août.

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  • Cinéma: "Jeune & jolie", Marine Vacth se prostitue chez Ozon

    young-beautiful[1].jpgA l’évidence, Fançois Ozon aime enchaîner les films. Sept mois après la sortie de Dans la maison, il était déjà en lice pour la Palme d’Or au dernier Festival de Cannes avec Jeune & jolie. Un film qui dévoile la beauté et la plastique de rêve de Marine Vacth (photo), passée de mannequin à actrice. Elle incarne Isabelle, une étudiante de 17 ans  qui se prostitue. Le tout sur fond d’internet et des facilités offertes par la toile pour débusquer le client.

    Loin pourtant de l’idée de François Ozon de faire œuvre documentaire, sociologique, psychologique  ou générationnelle en abordant les nouveaux moyens de communication particulièrement actifs dans l’éveil de la sexualité. S’il a mené son enquête, rencontré des policiers de la brigade des mineurs ou des psy spécialisés, c’est pour nourrir l’oeuvre en dominant la matière, de façon à mieux s’en éloigner par la suite.

    Brossant le portrait d'Isabelle dans une approche impressionniste à travers quatre saisons et quatre chansons de Françoise Hardy, qui n’aime pas son choix dixit le cinéaste, celui-ci tient d'abord à raconter l'histoire d’une jeune fille particulière qui se cherche. Elle ne se prostitue ni par plaisir (il suffit de voir le look de la plupart des objets de ses passes pour s’en convaincre), ni par nécessité dans la mesure où elle vient d’une famille bourgeoise et n’a pas besoin d’argent. Mais pour se trouver.

    Petite plongée dans l'univers des ados

    Ozon suit donc le parcours d’Isabelle, qui commence par se débarrasser de sa virginité pendant les vacances en couchant avec un jeune Allemand de passage qu’elle jette aussi sec. Puis il se lance dans la description répétitive et assez lassante des 5 à-7 quotidiens et crapuleux de la lycéenne qui fait la pute sans états d’âme, se tapant n’importe qui contre de l’argent, même si ce n’est pas son moteur. Jusqu’au drame qu’on vous laisse découvrir.

    Le sujet peut éventuellement étonner, mais il n’est en principe pas destiné à choquer, son auteur souhaitant avant tout se plonger dans l’univers des ados et leurs tourments, ce qu’il n’avait pas fait à partir de Sous le sable. C’est également dans le but de démythifier une adolescence idéalisée souvent montrée à son avis dans le cinéma français. "Je garde un souvenir plutôt douloureux de la mienne, raison pour laquelle j’ai eu envie d’en parler avec une certaine distance", remarquait-il lors de sa conférence de presse sur la Croisette.

    François Ozon a rencontré de nombreuses comédiennes avant de craquer pour Marine Vacth, déjà vue chez Klapisch et Arcady et aux côtés de Vincent Cassel pour un parfum d’Yves Saint-Laurent. Jeune et jolie elle porte…  Jeune & jolie sur ses épaules avec une conviction qui n’emporte pas toujours l’adhésion.

    Indifférent, introverti, mal à l’aise, secret dans son désir de se vendre, son personnage manque de chair et de sang. A l’image d’un opus certes bien mené, à la mise en scène élégante mais qui se contente trop de surfer sur l’activité se voulant scandaleuse et perverse de son héroïne pour titiller le spectateur.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 août.

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  • Cinéma: "Jobs" évoque un génie dans un biopic...sans génie

    ashton-kutcher-as-steve-jobs[1].jpgSteve Jobs disparu, on imaginait bien qu’un film sur sa vie ne tarderait pas à voir le jour. Le cinéma indépendant s'y est immédiatement attelé pour nous livrer la chose même pas deux ans après sa mort, survenue le 5 octobre 2011. Jobs est signé Joshua Michael Stern, qui s’est emparé du génie planétaire d’Apple pour nous livrer un biopic… sans génie hélas.

    Il a confié au "geek" Ashton Kutcher (photo), comme il le revendique, le soin de se glisser dans la peau du grand homme dont il s'applique, après avoir regardé des centaines d'heures de vidéos sur lui, à reproduire la démarche, la gestuelle et la diction. Le réalisateur en rajoute d'ailleurs lourdement, histoire de nous montrer à quel point son protagoniste s’en tire bien…  

    En fait, on se demande quelle est la réelle utilité de l’opus. Sinon de prendre de court Hollywood en se consacrant le premier au parcours et à l’ascension extraordinaires de cet innovateur hors du commun, qui a révolutionné notre manière de vivre et de percevoir le monde. Sony planche en effet également sur le sujet avec Steve Wozniak, l’autre père de la marque à la pomme. Ce qui l’a poussé à émettre des réserves sur Jobs, où son personnage est interprété par Josh Gad.

    C’est aussi le cas des critiques et du public aux Etats-Unis qui ont largement boudé le film à sa sortie. Joshua Michel Stern y retrace vingt ans de l’existence de Steve Jobs, de la création d’Apple dans un garage californien à son retour triomphant à la tête de l’entreprise qu’il avait créée avant d’en être écarté. Pour en faire un formidable succès.

    L'homme derrière l'icône

    Tout en glorifiant l’inventeur visionnaire, le cinéaste s’attache aussi à révéler l’homme derrière l’icône. Et en dresse un portrait peu flatteur, le dépeignant comme un personnage froid, dur avec ses collaborateurs, égocentrique, asocial. Fuyant également lâchement ses responsabilités si on se réfère à sa rupture avec sa petite amie enceinte et à son refus initial de reconnaître l’enfant.

    Très bien tout ça, sauf que les choses s’arrêtent au moment de la relance d’Apple, avec la sortie de l’iPod en 2001. Laissant le spectateur sur sa faim en ce qui concerne les dernières avancées technologiques de la compagnie et la maladie de son géniteur. Pour cela il faudra attendre la biographie de Sony, basée sur le bouquin à succès de Walter Isaacson et dont on doit le scénario à Aaron Sorkin.

    Ce dernier avait déjà écrit celui de The Social Network consacré à Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook et qui avait rapporté 200 millions de dollars. C’est dire si Jobs aura affaire à la plus rude des concurrences.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 21 août.

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