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le blog d'Edmée - Page 150

  • Mort de Claude Brasseur, un grand du cinéma français amoureux du théâtre

    Grande figure du cinéma français, représentant la fin d’une génération,  Claude Brasseur, fils de Pierre Brasseur et Odette Joyeux qui se sont séparés après sa naissance, filleul d’Ernest Hemingway, est mort mardi. Il avait 84 ans. Parti rejoindre Jean-Pierre Marielle,  Jean-Loup Dabadie,  Guy Bedos récemment décédés, ainsi que Caroline Cellier qui nous a quittés le 15 décembre dernier, il reposera aux côtés de son père au cimetière du Père-Lachaise à Paris. 

    Dans une longue carrière riche de 110 films où il alternait les genres, cet acteur populaire au regard pétillant, bon vivant,  noctambule, bougon à l’occasion, dur à cuire au cœur tendre, gros amateur de sport automobile, a tout joué.de Sganarelle au vacancier Jacky Pic férocement accroché son emplacement dans Camping, en passant par empereur, chef de la police ou dentiste. Il a collaboré avec les plus grands, Georges Franju, Marcel Carné, Jean Renoir, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Costa-Gavras.   

    Remarqué en 1974 dans Les seins de glace, il remportait trois ans plus tard le César du meilleur acteur dans un second rôle pour Un éléphant ça trompe énormément d’Yves Robert et décrochait celui du meilleur rôle pour La guerre des polices de Robin Davis. Son nom restera par ailleurs associé à François Beretton, le père de Sophie Marceau dans La Boum de Claude Pinoteau. Il a tourné en 2018 son dernier long métrage, Tout le monde debout, réalisé par Franck Dubosc. 

    Claude Brasseur doit aussi sa notoriété à la télévision, incarnant en 1965 Rouletabille dans Le mystère de la chambre jaune et surtout, en 1971, Vidocq, qui a marqué des générations. Mais il était surtout un amoureux du théâtre. Une passion qui ne l’a jamais quitté depuis son début sur scène à l’âge de 19 ans dans Judas de Marcel Pagnol. 

    On le verra ensuite dans plus de trente pièces mises en scène par Roger Planchon, Jean-Pierre Grenier, Marcel Bluwal ou Bernard Murat. Pour lui ce n’était pas du travail. Et le théâtre était plus marrant que la réalité comme il l’avait confié lors d’une interview à Europe 1. «Ca peut paraître prétentieux, mais ça ne l’est pas, je vous jure. Je jouais déjà bien  la comédie quand j’étais enfant. Mais il a fallu que j’attende d’avoir 70 ans pour jouer la comédie comme un enfant... »

     

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  • Emotion mondiale après la mort de Diego Maradona, qui fut aussi un héros de cinéma

    Diego-Maradona.jpgUn génie éternel. Voici en résumé la teneur générale des hommages qui se sont multipliés partout dès l’annonce de la mort, à 60 ans, mercredi 25 décembre, de Diego Maradona. Le champion du monde 1986 a succombé à une crise cardiaque, dans la banlieue de Buenos Aires, alors qu’il récupérait chez lui de son opération d’un hématome à la tête début novembre. L’Argentine a décrété un deuil national de trois jours dans le pays en larmes, qui perd sa célébrité adorée.

    Mais l’icône a fasciné bien au-delà du ballon rond. A cet égard, on vous recommande Diego Maradona, d'Asif Kapadia, projeté aux festivals de Cannes et de Locarno et sorti en salles en août dernier. Le réalisateur se penche sur le destin hors norme, tumultueux, du footballeur le plus mythique de la planète. 

    La folle période du surdoué du crampon

    Pour mieux brosser le portrait de ce fils d'un bidonville de Buenos Aires qui n’a cessé d'alimenter la chronique avec son talent et ses triomphes, de faire le buzz entre provocations, excès et scandales, le cinéaste britannique se concentre plus particulièrement sur la folle période napolitaine du surdoué du crampon. Elle va de 1984, date à laquelle il débarque à Naples, et 1991, début de la décadence.

    Asif Kapadia évoque les rapports passionnels de Maradona avec des gens qui le vénéraient comme un dieu. Pas difficile d'en imaginer la raison. Pendant sept ans, le numéro 10 met le feu au terrain, menant son club, le SSC Napoli, en tête du championnat pour la première fois de son histoire. Sauvant ainsi l’honneur de cette ville pauvre et méprisée. Les tifosi chavirent, la fête dure encore et encore.

    Sexe, drogue et mafia

    Car le miracle se reproduit pour le nouveau roi de Naples qui, tant qu’il en accomplissait, pouvait tout se permettre. Mais s’il a connu l'apothéose, il a aussi vécu l'inverse, passant du statut de messie à celui de brebis galeuse, entretenant des relations troubles avec la mafia qui le fournit en filles et en drogue. Une addiction qui sera l’une des causes de la descente aux enfers de Diego, piégé par le star system.

    Bientôt tous se détournent de lui. La ville, le club, les tifosi et même la Camorra pour qui il devient gênant. Sans compter l’humiliation suprême infligée par le mythe, En 1990, l’équipe argentine emmenée par Maradona gagne contre l’Italie en demi-finale de la Coupe du monde. Un match programmé au stade San Paolo de Naples qui l’avait sacré six ans plus tôt. L’affront ne lui sera jamais pardonné.

    Oscillant entre le génie de Maradona, sa fantastique science du jeu, et les fêlures de Diego, le documentaire réalisé à partir de plus de 500 heures d’images inédites issues des archives personnelles du footballeur, est passionnant. Comme il sait si bien le faire, Asif Kapadia rend hommage à l’une des légendes alors vivantes du sport, à son parcours extraordinaire, en le montrant de l’intérieur. Un voyage propre à captiver tout le monde, du super spécialiste au béotien.

    A revoir aussi Maradona par Kusturica (2008). Il nous plonge dans une discussion entre  la légende argentine et le réalisateur serbe, l’un de ses plus grands fans.

     

     

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  • Festival de Locarno: Giona A. Nazzaro, nouveau directeur artistique

    unnamed.jpgGiona A. Nazzaro prend la direction artistique du Festival du film de Locarno. Il a été choisi à l'unanimité, a annoncé le président du Festival, Marco Solari, lors d'une conférence de presse jeudi.

    «Le Conseil d'administration a trouvé en Giona A. Nazzaro une personnalité qui reflète les contours artistiques du Locarno Film Festival. Des compétences solides, une connaissance pointue de la manifestation, un regard tourné vers l’avenir, en parfaite adéquation avec l’indispensable innovation numérique de notre Festival, et un profil international doublé d’un lien privilégié avec la Suisse et le Tessin », a déclaré Marco Solari.

    Bien connu dans le milieu, Giona A. Nazzaro succède à la Française Lili Hinstin, qui avait provoqué une grosse surprise en annonçant soudainement son départ le 24 septembre dernier, après deux ans seulement, en raison de «divergences stratégiques».

    A l’époque ni elle ni Marco Solari n’avaient souhaité commenter la chose. On n’en a pas appris davantage aujourd’hui, au-delà du fait que le président, tout en évoquant un "douloureux divorce", l'a remerciée pour avoir permis le développement artistique du festival. 

    Délégué général de la Semaine internationale de la Critique de la Mostra de Venise depuis 2016 et membre du comité artistique du Festival international du film de Rotterdam (IFFR), Giona A. Nazzaro est né à Zurich en 1965 et a étudié en Suisse. Il a toujours entretenu une relation étroite avec le festival, où il a déjà joué les modérateurs. Il a écrit et dirigé des ouvrages consacrés à de grands cinéastes comme Gus Can Sant, Spike Lee et Abel Ferrara.

    Diplômé en langue et littérature allemande et anglaise, le nouveau pilote du festival tessinois a été programmateur et membre du comité de sélection de Visions du Réel à Nyon de 2010 à 2020. Il a introduit la recherche sur le cinéma de Hong Kong et conduit une réflexion sur les nouvelles stratégies narratives des séries télévises. Passionné par l'influence des nouvelles technologies sur le cinéma et les arts, ce journaliste de formation collabore avec de nombreux médias italiens et internationaux. 

    Giona A, Nazzaro entrera en fonction le 1er janvier prochain, tout en travaillant dès maintenant aux côtés de Nadia Dresti, assurant par intérim la direction artistique jusqu’à la fin décembre et qui restera, dans l'immédiat responsable de la coordination de Locarno Pro. Annonçant qu’il habiterait désormais Locarno, Nazzaro a dit son émotion, son honneur et son bonheur d’être nommé à la tête d’un festival défenseur, dès sa création, du cinéma d’auteur et de qualité, oeuvrant tel un laboratoire d'idées d'une vitalité extraordinaire. Séduit par la magie de la Piazza Grande d'où tout doit repartir, il s’attellera à relever le défi consistant à créer un dialogue aussi large que possible avec tous les publics.

    La 74e édition du Locarno Film Festival se tiendra du 4 au 14 août 2021.

    Lien permanent Catégories : La griffe du léopard