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Sorties de la Semaine - Page 327

  • Cinéma: "Diaz, un crime d'Etat", un film coup de poing qui vous met au tapis

    diaz_police[1].jpgAlors que le sommet du G8 vient de s’achever en Irlande du Nord, sort sur les écrans Diaz, un crime d’Etat. Signé de l’Italien Daniele Vicari, il revient sur la tragique réunion du groupe des huit plus grandes puissances mondiales à Gênes en 2001.

    Tout avait commencé par des danses et des chansons, avant de basculer dans une inouïe explosion de violence policière. Causant notamment la mort d’un jeune manifestant de 22 ans et en blessant très grièvement des dizaines d’autres. 

    Pendant la dernière journée du sommet, un peu avant minuit, plus de 300 policiers prennent d’assaut l’école de Diaz utilisée comme lieu d’hébergement, base logistique et centre des médias alternatifs. Ils sont à la recherche de militants du Black Bloc. Dans l’établissement se trouvent quelque quatre-vingt dix activistes, étudiants européens pour la plupart, ainsi que des journalistes étrangers.

    Acculés, n'offrant aucune résistance, ils lèvent les bras en signe de reddition. Les flics n’en ont cure, frappant aveuglément les hommes, les femmes, les vieux, les jeunes. Des scènes très dures, très longues, difficiles à regarder tant le réalisateur s’attarde sur la brutalité des coups, sur les corps meurtris, ensanglantés, les gémissements de douleur.

    Tout comme sur celles de la caserne de Bolzaneto transformée en local de garde à vue, où les victimes interpelées passeront trois jours à subir d’autres violences, des traitements dégradants et des humiliations à connotation sexuelle. Un déferlement sauvage qui vous met au tapis.

    Tentant de comprendre ce qui a pu conduire à cette effrayante escalade, Daniele Vicari a rencontré les protagonistes de l’époque, activistes et policiers, étudié des heures et des heures d’archives audiovisuelles. Il se livre à une reconstitution rigoureuse, sobre et clinique des faits, donnant à Diaz une indéniable valeur documentaire. Servi par de bons acteurs, son film sous tension dramatique extrême rappelle, par son ambiance lourde, les heures sombres de la dictature et de la torture au Chili et en Argentine.

    On pourrait reprocher au cinéaste, dans ce film choc où il multiplie les points de vue en suivant différents personnages, d’avoir choisi uniquement ceux des activistes. Faisant ainsi preuve d’un certain manichéisme. Mais la justice a tranché en sa faveur en condamnant, plusieurs anées après, 74 policiers pour cette monstrueuse bavure, sans précédent en Italie.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 juin.

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  • Cinéma: Brian De Palma déçoit avec "Passion"

    images[5].jpgEn soi, le remake n’est pas la meilleure des idées cinématographiques. D’autant moins quand l’original ne soulève pas l’enthousiasme. Toujours est-il que Brian de Palma a cru bon de s’inspirer de Crime d’amour, le dernier film d’Alain Corneau pour réaliser Passion.

    Travaillant dans une multinationale, la brune Isabelle apparemment sage et sans éclat, est fascinée par sa supérieure, la glamourissime et blondissime Christine. Celle-ci profite de son pouvoir pour entraîner son employée, entre domination et servitude, dans un jeu de séduction et de manipulation.

    Résultat, un thriller psychologique mâtiné de fantastique qui se veut sulfureux, sur fond de romance lesbienne où Rachel McAdams et Noomi Rapace (photo) s’entredéchirent dans l’univers impitoyable de la finance. Possession, ambition, angoisse, en principe tous les ingrédients du genre étaient là sont là pour scotcher le spectateur à son fauteuil.

    Hélas, peu inspiré, l’ héritier hitchcockien revendiqué se contente d’un polar à l’ancienne, sorte de retour aux sources décevant où tout sonne faux, à commencer par l’affrontement pervers entre les deux femmes et la sensualité prétendument débordante qui s’en dégage.

    Multipliant les rebondissements, abusant de ses penchants pour les doubles et le voyeurisme, Brian de Palma propose une intrigue inutilement tarabiscotée, aux frontières du rêve et de la réalité. Avec une mise en scène qui agace par un excès de sophistication, de maniérisme, ainsi qu’un recours sans intérêt au gadget du split-screen. Du coup il perd de vue cette passion meurtrière, censée être le moteur de l’histoire… Dommage

    Araf, quelque part où l'espoir l'emporte 

    araf[1].jpgEn turc, Araf signifie purgatoire ou limbes. Une sorte d’entre eux, d’attente, d'univers parallèle, que symbolise cette station-service sur l’autoroute où travaillent deux jeunes gens à peine sortis de l’adolescence: Zehra magnifiquement interprétée par la ravissante Neslihan Atagul (photo) et Olgun.

    Joyeux, rêvant de devenir riche, Olgun est amoureux de Zehra. Mais tout en redoutant de la quitter, celle-ci imagine une autre vie avec Mahul, un chauffeur routier habitué à s’arrêter pour manger un morceau à la cafeteria. Il est plus âgé, grisonnant, peu bavard, constamment agrippé à son chapelet. Mais contrairement à Olgun qu’elle considère comme un compagnon de jeu, Mahul est l’homme qui pourrait l’emmener ailleurs, loin de cette bourgade désolée où sévit le sombre hiver anatolien...

    Film d’atmosphère parfois sublimé par de belles scènes d'amour pudiques et quelques plans superbes, Araf évoque un quotidien rude où l’espoir l’emporte sur le froid et la tristesse. Il est signé de la réalisatrice turque Yesim Usaotoglu, qui avait remporté un joli succès à la dernière Mostra de Venise.

    Nouveaux films à l'affiche dans les salles de Suisse romande.

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  • Cinéma: Avec "The Bling Ring", Sofia Coppola nous embarque chez les stars de Beverly Hills

    MV5BMTMzOTgyMjM2OV5BMl5BanBnXkFtZTcwMzY1MDI2Mg@@._V1._SY314_CR18,0,214,314_[1].jpgLion d’or à la dernière Mostra de Venise pour Somewhere, Sofia Coppola revient avec The Bling Ring, son cinquième long-métrage qui avait ouvert en mai dernier la section d’Un Certain Regard à Cannes. Le thème a de quoi intéresser. Inspiré de faits réels qui se sont déroulés entre 2008 et 2009, le film raconte les cambriolages répétés, chez  les stars de Beverly Hills, d’un gang de cinq ados, quatre  filles et un garçon, surnommé par les médias "The Bling Ring".

    Issus d’un quartier résidentiel, ces gosses de riches fascinés par les peoplle,  dingues de fringues et d’accessoires de marque, traquent l’agenda des vedettes sur le net et profitent de leur absence pour s’introduire  dans leurs somptueuses résidences. Dans la réalité, ils ont dans raflé un  butin estimé à plus de trois millions de dollars, qui les a conduits devant la justice.

    Très attirant dans sa représentation prometteuse d’une société obsédée par la célébrité, de teen-agers biberonnés à Facebook, Twitter et la téléréalité, The Bling Ring, mêlant Emma Watson à des débutants, a hélas tendance à se perdre au fil de l’intrigue. Sofia Coppola tourne rapidement en rond, sans porter de véritable regard, se contentant en gros de multiplier les scènes de cambriolage.

    Notamment chez la fameuse héritière Paris Hilton, qui mettait simplement  la clé… sous le paillasson avant de s’en aller, et où on découvre un amoncellement  inouï, indécent et hors  de prix composé de vêtements, de sacs, de chaussures, de bijoux, de  lunettes de soleil de coussins brodés à son effigie, ainsi qu’un night-club au sous-sol. A côté la caverne d’Ali Baba passerait pour un souk minable.

    "Tout est vrai, nous n’avons rien changé, » explique Sofia Coppola rencontrée à Cannes. «J’avoue que l’univers de Paris est excitant et incroyablement exotique… "  A noter que c’est la seule villas où la cinéaste américaine a été autorisée à poser sa caméra. Les autres, comme celles de Lindsay Lohan  ou de Megan Fox ont été imaginées. 

    First_Look_Sofia_Coppola_The_Bling_Ring_Starring_Emma_Watson_1338236963[1].jpgSofia Coppola a eu l’idée du film en découvrant un article dans Vanity Fair. "Plus j’en apprenais et plus j’étais passionnée par cette histoire d’ados proches du monde hollywoodien glamour et qui tournent mal en voulant en faire partie.  J’ai rencontré l’auteur du papier, la journaliste Nancy Joe Sales.  Nous avons longuement discuté et elle m’a beaucoup aidée. J’ai lu  d’autres récits de journaux, des rapports de police, consulté des avocats. J’ai aussi vu deux de ces teen-agers incriminés. Ils ne pensaient pas avoir mal agi et ne s’intéressaient qu’à la gloire que les vols leur avaient apportée."Observatrice du phénomène, tout en se plaçant d’abord du côté de ses protagonistes, la réalisatrice ne juge ni n’excuse. 

     "Je suis plutôt dans la mise en garde. Pour moi cette affaire est révélatrice de l’inculture qui se répand aux Etats.Unis,  excerçant son  influence sur une jeunesse dorée et superficielle. Mon film est une expérience et j’aimerais qu’on le voie ainsi."

    Fim à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 12 juin.

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