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Sorties de la Semaine - Page 324

  • Cinéma: "Elle s'en va", road trip à la gloire de Catherine Deneuve

    19536241_20130712131513933.jpg-c_640_360_x-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgC’est l’histoire de Bettie, une sexagénaire fantasque soudain éprise de liberté. Abandonnée par son amant, elle plaque tout sur un coup de tête. Au volant de sa voiture, elle se lance à l’aventure sur les chemins de France. Une traversée propice à la découverte du pays profond et à quelques rencontres qui se veulent plus singulières les unes que les autres. Sans oublier un gala d’ex-Miss  France pour le moins étonnant !

    Ce road movie est signé Emmanuelle  Bercot. Cinéaste des relations transgressives entre adultes et ados, coscénariste du Polisse de Maïwenn, elle reste dans la différence d’âge. Mais évidemment sans le côté sulfureux  puisqu’elle met face à face une grand-mère fugueuse et son petit-fils rebelle dont la présence lui est imposée au cours de son escapade.  Tous eux se connaissent à peine mais s’apprivoisent sans surprise, avant que Bettie voie s’ouvrir de nouveaux horizons au bout du voyage. 

    Il y a de jolis moments dans Elle s'en va, mais ils sont trop rares en raison de l’admiration sans borne que l’auteur voue manifestement à son actrice. Voulant nous montrer le désir d’aventure d’une femme simple, chaleureuse, amoureuse de la nature et de vastes paysages, loin du mythe et de l’image sophistiquée véhiculée par Catherine Deneuve, Emmanuelle Bercot gâche son propos. En se contentant de livrer un récit confiné et assez plat à la gloire exclusive de son héroïne, qui prend de l'âge avec grâce et légèreté.  

    Certes l’icône du cinéma français se révèle juste, à son habitude. Mais voilà qui ne suffit pas à faire un film convaincant de ce conte familial au scénario peu original, où l’auteur se disperse de surcroît en courant trop de lièvres à la fois.

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 18 septembre.

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  • Cinéma: "Les Grandes Ondes (à l'Ouest)", une comédie politique frondeuse signée Lionel Baier

    les-grandes-ondes-----l---ouest--2-112278_0x440[1].jpgOn avait déjà eu l’occasion de le dire lors de la projection du film en août dernier sur la célèbre Piazza Grande locarnaise et on ne se privera pas de le répéter. Avec son dernier film Les Grandes Ondes (à l’Ouest), le réalisateur vaudois livre une petite comédie historico-politique jubilatoire. Elle nous ramène à avril 1974, où une équipe de la radio romande est envoyée au Portugal pour un reportage sur l’aide économique suisse.

    Elle est composée de Julie la féministe, de Cauvin, ancien reporter de guerre prétentieusement bavard et de Bob, un technicien proche de la retraite qui ne quitte pas son bus VW pour mieux veiller sur son précieux matériel. Sur place la tension monte et rien ne se déroule comme prévu. Décidé à rentrer à Lausanne, le tio infernal (photo) se trouve plongé en pleine révolution des Œillets à la faveur d’une rencontre avec des collègues belges. Une scène irrésistible qui fait vraiment décoller l’opus.

    L’idée est venue au talentueux Lionel Baier lors de sa participation à une série d’émissions commémorant les 20 ans de la chute du Mur de Berlin. Il a ensuite nourri son scénario en se penchant sur la couverture médiatique en Suisse du soulèvement portugais. S’appuyant sur des faits rééls pour mieux les réinventer, il propose une œuvre pleine d’humour à la mise en scène très maîtrisée et portée par d’excellents comédiens.

    Valérie Donzelli et Michel Vuillermoz, sociétaire de la Comédie française partagent l’affiche avec l’inénarrable Patrick Lapp, à qui il suffit pratiquement d’apparaître pour séduire. Il l’a prouvé lors du festival de Locarno, amusant la galerie en décrivant un tournage infernal, dirigé par un mégalomane doublé d’un tyran…

    Comédie enlevée Les Grandes Ondes  plaît également par son ton. Une sorte de liberté frondeuse que le cinéaste restitue à travers sa reconstitution des années 70, époque marquée par une révolution qui s’est étendue à d’autres pays.  D’où une dimension politique renvoyant à ce qui se passe aujourd’hui, notamment sur le Vieux Continent.

    Choqué par le refus de la Suisse d’adhérer à l’Europe en 1992, Lionel Baier s’avoue profondément angoissé par la situation de crise qui prévaut depuis quelques années, la façon dont on humilie les Portugais, les Grecs, les Italiens, les Espagnols. "Je ne suis pas un auteur engagé, mais ce film est pour moi une piqûre de rappel". Il en prévoit deux autres  en poursuivant dans son idée de tétralogie. Après Comme des voleurs (à l’Est), Les Grande Ondes  (à l’Ouest) il nous emmènera au Nord (Grande-Bretagne et Danemark) et au Sud en Italie. 

    Film à l'affiche dans les salle romandes dès mercredi 18 septembre. 

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  • Cinéma: "Gabrielle", une histoire d'amour pour s'ouvrir à la différence

    get[2].jpgLe deuxième long-métrage de la Québécoise Louise Archambault (à droite sur la photo avec Gabrielle Marion-Rivard et Alexandre Landry) a cartonné sur la Piazza Grande au récent festival de Locarno. Raflant logiquement le Prix d’un public qui lui avait réservé une standing ovation de dix minutes.

    Il raconte l’histoire de Gabrielle, une jeune femme atteinte du syndrome de Williams, affection associant retard mental et malformation cardiaque.
    Voilà qui ne l'empêche pas de mener une existence presque normale. D’une gaieté communicative, très douée pour la musique, elle rencontre Martin à la chorale du centre de loisirs. Ils tombent follement amoureux.
      
    Lui non plus n’est pas vraiment comme tout le monde. Mais peu importe. Inséparables, ils sont déterminés à affronter les préjugés, les fortes réserves de leur entourage et à tester leurs propres limites pour vivre leur amour. Alors que le groupe se prépare pour un important festival de musique, où Robert Charlebois paie de sa personne, Gabrielle tente tout pour gagner son indépendance.
     
    Rien à redire sur l’interprétation. Si à l’image d’autres protagonistes Gabrielle Marion-Rivard joue avec conviction son propre rôle, le débutant Alexandre Landry (Martin), qui est l’un des seuls comédiens professionnels, s’en sort particulièrement bien face à ses partenaires handicapés. 

    On reprochera pourtant à Gabrielle, dégoulinant quasi inévitablement de bons sentiments étant donné son thème, de trop tirer sur la corde pour faire pleurer dans les chaumières. Ce n’est évidemment pas l’avis de Louise Archambault rencontrée à Locarno et qui s’est beaucoup démenée pour trouver un producteur.

    "Ce n'est pas un sujet sexy"

    "J’ai craint de ne pas en trouver. Je n’arrivais pas avec un sujet sexy, mais avec une héroïne qui n’a pas toutes ses chances et qui doit se battre pour être acceptée. Dans nos sociétés, on aime le beau, la perfection. Le contraire fait peur. D’où une tendance au rejet".
     
    La réalisatrice, qui a fait de nombreuses recherches et interviewé des parents d’enfants souffrant de déficience intellectuelle ou autre pathologie, a-t-elle envie de laisser passer un message? «"Pourquoi pas. Mais je n’ai pas la prétention de changer le monde. Simplement de permettre aux spectateurs de s’ouvrir à la différence".
     
    La musique, révélant le côté spontané et naturel des acteurs, tient une part fondamentale dans Gabrielle. C’est ce qui a poussé Robert Charlebois à s’investir en chantant avec la chorale lors du Festival mondial de Montréal. "Le scénario lui a beaucoup plu. Il a été d’une grande générosité. En fait, il a adoré ça".

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 11 septembre.

     

     

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