C’est l’histoire de Bettie, une sexagénaire fantasque soudain éprise de liberté. Abandonnée par son amant, elle plaque tout sur un coup de tête. Au volant de sa voiture, elle se lance à l’aventure sur les chemins de France. Une traversée propice à la découverte du pays profond et à quelques rencontres qui se veulent plus singulières les unes que les autres. Sans oublier un gala d’ex-Miss France pour le moins étonnant !
Ce road movie est signé Emmanuelle Bercot. Cinéaste des relations transgressives entre adultes et ados, coscénariste du Polisse de Maïwenn, elle reste dans la différence d’âge. Mais évidemment sans le côté sulfureux puisqu’elle met face à face une grand-mère fugueuse et son petit-fils rebelle dont la présence lui est imposée au cours de son escapade. Tous eux se connaissent à peine mais s’apprivoisent sans surprise, avant que Bettie voie s’ouvrir de nouveaux horizons au bout du voyage.
Il y a de jolis moments dans Elle s'en va, mais ils sont trop rares en raison de l’admiration sans borne que l’auteur voue manifestement à son actrice. Voulant nous montrer le désir d’aventure d’une femme simple, chaleureuse, amoureuse de la nature et de vastes paysages, loin du mythe et de l’image sophistiquée véhiculée par Catherine Deneuve, Emmanuelle Bercot gâche son propos. En se contentant de livrer un récit confiné et assez plat à la gloire exclusive de son héroïne, qui prend de l'âge avec grâce et légèreté.
Certes l’icône du cinéma français se révèle juste, à son habitude. Mais voilà qui ne suffit pas à faire un film convaincant de ce conte familial au scénario peu original, où l’auteur se disperse de surcroît en courant trop de lièvres à la fois.
Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 18 septembre.