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Sorties de la Semaine - Page 331

  • Cinéma: Robert Redford se met "Sous surveillance"

    Après l’échec aux Etats-Unis de La conspiration, un film politiquement engagé sur l’assassinat d’Abraham Lincoln où il s’interrogeait sur la démocratie et la justice dans son pays, Robert Redford revient avec Sous surveillance, évoquant le conflit du Vietnam.  Souvent porté à l’écran, il a la plupart du temps été traité à travers ses combattants. Le gardant en toile de fond, Redford en fait une autre lecture, centrant son propos sur les militants contestataires de l’époque. Plus précisément sur les Weathermen.

    0415-lrainer-rainer-movie-film-Company-You-Keep_full_600[1].jpgEn 1969, ce groupe de radicaux revendiquait une série d’attentats sur le territoire américain pour protester contre la guerre. Beaucoup furent emprisonnés, mais d’autres se volatilisèrent dans la nature. Jusqu’à l’arrestation, en 2012,  de l’une des activistes, Sharon Solarz. L’affaire titille Ben Schulberg, un jeune reporter dévoré d'ambition. Sa petite enquête le conduit à Jim Grant, avocat septuagénaire apparemment sans histoire, mais qui disparaît brusquement. Ben se lance alors sur ses traces, bien décidé à coiffer au poteau le FBI où il a ses entrées. 


    L’une des dernières légendes vivantes hollywoodiennes, Robert Redford n’est pas un aussi grand réalisateur qu’un Clint Eastwood ou un Woody Allen. Mais il s’attaque le plus souvent à des sujets passionnants qu’il  cherche à exploiter sous un angle original. Sous surveillance est de ceux-là. Malheureusement, l’opus pêche au niveau d’une mise en scène qui manque singulièrement de vigueur, de dynamisme et de rythme. Du coup, la chasse à l’homme haletante attendue se transforme en une poursuite plan-plan qui se traîne plus ou moins pendant deux heures. 

    Côté comédiens, Robert Redford qui de son propre aveu ne se trouve jamais très bon, a eu l’idée discutable de se donner le rôle principal, aux côtés de Nick Nolte et Julie Christie. On lui en veut aussi  d’avoir abandonné après quelques scènes et sans explication Susan Sarandon, toujours aussi impecccable. De même, il ne laisse pas Shia Labeouf jouer à fond son rôle de journaliste carriériste, insolent et peu scrupuleux, en introduisant dans son enquête une amourette sans intérêt. 

    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 8 mai.

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  • Cinéma: "Viramundo-un voyage musical avec Gilberto Gil"

    viramundo[1].jpgMondialement connu, c’est une superstar dans son pays. Personnage passionné, sincère, attachant et empathique, chanteur populaire maître de Bossa Nova et premier ministre noir de la Culture dans le gouvernement du président Lula de 2003 à 2008, Gilberto Gil aujourd'hui retiré de la politique a repris sa guitare. Pour entreprendre un périple spirituel et musical à travers l’hémisphère sud.

    Toujours animé de sa passion de promouvoir la diversité culturelle dans notre monde de plus en plus globalisé, l’homme est parti de Bahia, sa ville natale pour aller, des territoires aborigènes d’Australie au cœur de l’Amazonie en passant par les townships sud-africaines, à la rencontre des peuples autochtones.

    Avec eux il parle bien sûr de la musique qui relie continents et générations, de leur héritage culturel, mais aussi de leurs conditions de vie, de leurs rêves et de leurs espoirs, dans ce documentaire du réalisateur et vidéaste suisse Pierre-Yves Borgeaud.

    Très réussi sur le plan musical, notamment, ce qui ne surprendra personne, lors des concerts en public d'un Gilberto Gil inspiré, de ses duos en compagnie d’une chanteuse aborigène ou d’un musicien africain, l’opus ne pourra qu’enthousiasmer, sinon enflammer, les fans de ce chantre du pluriculturalisme.

    Emouvant, plein d'humanité et de messages de paix, il laisse pourtant sur sa faim cinématographiquement et politiquement. On peine en effet à adhérer à l’accumulation de témoignages de ces gens blessés et réduits à l’état de minorités, dont le cinéaste ne tire finalement pas grand-chose. A l’image de cette évocation rapide de crimes racistes en Afrique du Sud, ou de cet échange assez stérile entre Gil et l’Australien Peter Garrett, qui fut comme lui un musicien-ministre déterminé à faire avancer les choses.  Dommage...

    Nouveau film à l'affiche dans les salles romandes.

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  • Cinéma: "La fleur de l'âge", "Mohamed Dubois", "Win Win", la comédie dérape

    7760908865_pierre-arditi-et-jean-pierre-marielle-sont-comme-pere-et-fils-dans-la-fleur-de-l-age-au-cinema-a-partir-du-1er-mai[1].jpgPetite semaine pour les amateurs de pellicule du côté de la comédie où il n'y a pas grand-chose à sauver, quelle que soit la provenance. A commencer par La fleur de l’âge, premier long-métrage de fiction du documentariste de télévision Nick Quin, réunissant Pierre Arditi et Jean-Pierre Marielle.  

    Vieux beau de 63 ans déterminé à oublier son âge en coursant les jupons trentenaires et grand producteur de télévision sur le déclin, Gaspard Dassonville doit soudain recueillir chez lui son père, vieillard indomptable et capricieux qui a perdu son autonomie. Genre Tatie Danielle au masculin, mais en nettement moins bien. L’arrivée d’une aide-soignante  délurée aux méthodes particulières (Julie Ferrier) complète le tableau. Elle fascine les deux hommes qui, grâce à elle, sont censés se retomber dans les bras.

    Scénario et dialogues boiteux pour une laborieuse comédie sur la vieillesse qui se veut un hymne à la vie, à l’amour et à la famille, mais qui peine lourdement à convaincre. En dépit de son trio d’acteurs dont a priori on pouvait attendre mieux, de quelques scènes touchantes et d’un ou deux jolis moments de  tendresse.  

    Mohamed Dubois, entre clichés et caricature

    20531965.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgPas de quoi se réconcilier avec la comédie française en découvrant Mohamed Dubois d'Ernesto Ona. Le rôle principal revient à l’humoriste Eric Judor (photo) qui joue Arnaud, héritier de la banque Berthier. Sauf qu’il ressemble davantage à Saïd, l’ex-prof de tennis de sa mère, ou à la cuisinière arabe de la maison qu’à ses parents blancs. Bref autant dire qu’il a plutôt une tête à se nommer Mohamed.

    Suite à une dispute avec son paternel qui lui refuse un poste de cadre, il croise la route de Mustafa. Ce dernier lui présente sa sœur Sabrina dont il tombe évidemment amoureux. Pour la séduire, Arnaud lui laisse croire qu’il est beur comme elle et s’appelle donc Mohamed. Il s’installe alors dans sa cité, déterminé à s’intégrer. La chose n’ira pas sans mal, mais sans surprise tout finira par s’arranger.

    Ramassis de clichés, personnages caricaturés des deux côtés de la banlieue, quiproquos plus téléphonés les uns que les autres, rien ne nous est épargné dans cette histoire d’une rare platitude que contribuent encore à plomber de mauvais acteurs, s’évertuant à tenter de nous amuser. Sans succès. 

    Win Win avec losers à la clé

    901f68e585[1].jpgOn ne comptait pas sur Win Win, signé Claudio Tonetti, pour nous tirer de la morosité. Pari tenu. Fausse bonne idée par excellence, le film met en scène Paul Girard, le maire de Delémont rêvant de représenter son canton au parlement bernois et son ami Liu, un horloger chinois installé dans le Jura. Ils décident d’organiser la demi-finale de Miss Chine en Suisse. Les participantes seront notamment accompagnées dans leurs pérégrinations en terre helvétique par des équipes de télévision.

    De quoi répondre aux ambitions nationales de Paul et ouvrir à Liu le juteux marché de la montre de luxe, grâce à la retransmission de toute l’opération, dont l'élection, suivie par au moins 300 millions de téléspectateurs de l'Empire du Milieu. Virée des deux complices à Shanghai, où le contrat est passé avec Chang, PDG du petit écran du cru.  

    Convaincus de l’originalité de leur projet, Paul et Liu ne parviennent pourtant à intéresser personne que ce soit au niveau des sponsors, des politiques ou des milieux touristiques. Et au lieu de se promener de stations chics en hôtels cinq étoiles, les Miss dorment dans la paille, rendent visite aux militaires  et prennent des kilos en mangeant du boudin. A Shanghai, Chang se bouffe les ongles. Mais la ténacité de Paul et Liu finira par payer…

    Mondialisation, glamour, médias  argent, mixité culturelle, autant de thèmes traités avec une légèreté voulue et assumée, revendiquent en substance les scénaristes de cette intrigue inspirée d’une "histoire vraie". Mais il n’était pas pour autant nécessaire d’en faire une farce aussi bouffonne qu’inconsistante à la réalisation pataude, aux dialogues balourds et aux comédiens en roue libre qui peinent à nous arracher un sourire. Sans oublier quelques accents qui le disputent sauvagement aux produits du terroir...

    A oublier enfin Dead Fucking Last, évoquant trois amis qui ont fondé à Zurich une compagnie de coursiers à vélo. Tout baigne jusqu’au jour où, après vingt ans de bons et loyaux services, ils doivent affronter la redoutable concurrence des jeunes et belles Girls Messengers. Encore une comédie qui se veut enjouée, badine et désinvolte, mais qui rate son but après quelques images.

    Films à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 1er mai.

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