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Sorties de la Semaine - Page 270

  • Cinéma: "Marie Heurtin" sauvée de son isolement par une religieuse

    un-film-sur-marie-heurtin-sourde-muette-et-aveugle[1].jpgInspiré de faits réels qui se sont déroulés en France à la fin du 19e siècle, le film raconte l’histoire de Marie Heurtin, née sourde, muette et aveugle en 1885. A 14 ans, elle est incapable de communiquer.

    Son père, un modeste artisan qui refuse de la faire interner dans un asile comme le lui conseille un médecin, la confie aux religieuses de l’institut de Larnay, près de Poitiers.

    Tandis que la Mère supérieure manifeste sa désapprobation et se montre très sceptique sur les chances de libérer l’adolescente emmurée, sœur Marguerite est persuadée du contraire. Elle décide de s’occuper de Marie et met au point une méthode, toujours utilisée aujourd’hui, basée sur le toucher.

    Commence alors un lent, long, frustrant et éprouvant apprentissage sur fond d'intense et violent combat, notamment physique, entre ce «petit animal sauvage» et l’infatigable sœur Marguerite. A la fois douce et énergique, elle fait preuve d’une infinie patience pour sortir son élève de son isolement total.

    On craignait le trop plein de bons sentiments dans ce drame émouvant. Certes le film n’en manque pas, mais son auteur Jean-Pierre Améris, à qui on peut reprocher une réalisation convenue, se montre le plus souvent sobre et pudique dans le traitement de son sujet. La réussite de Marie Heurtin tient toutefois d’abord à l’interprétation. Révélation, l’excellente Ariana Rivoire, jeune sourde non professionnelle, donne la réplique à une lumineuse Isabelle Carré.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 novembre.

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  • Cinéma: avec "Nightcrawler", Dan Gilroy offre à Jake Gyllenhaal le rôle de sa vie

    images[4].jpgEn train de voler du métal Louis Bloom, petit truand minable, se laisse surprendre par un gardien. Remarquant une montre clinquante qui lui plaît à son poignet, il assomme froidement le malheureux pour la lui prendre. Plus tard, il se retrouve au bord d’une voie rapide, où vient de se produire un accident mortel de voiture.

    Débarque alors sur les lieux un cameraman sans scrupule qui mitraille complaisamment les victimes pour revendre des images choc aux chaînes de télé avides de mettre du sang à la une. 

    Déclic dans le cerveau de Louis qui décide de se procurer une caméra. Dès lors branché sur les fréquences radio de la police qu’il pirate, il sillonne Los Angeles en traquant sans relâche le spectaculaire et le sordide, que lui achètent les TV locales. Ses prix ne tardent pas à grimper, allant de pair avec son irrésistible ascension dans ce milieu frelaté, tandis que la morale journalistique prend le chemin inverse. 

    Critique non pas nouvelle mais néanmoins acerbe de journaux télévisés ou tabloïds aux relents fétides, Nightcrawler qui égratigne également le mythe du self made man, est le premier long-métrage de Dan Gilroy, notamment coscénariste de The Bourne Legacy et de Michael Clayton.

    Pour ce polar intelligent à haute tension, immoral, féroce, noir sinon macabre, le cinéaste propose une réalisation parfois bluffante, telle une poursuite en voiture démente qui n’a pas tardé à lui valoir une comparaison flatteuse avec le cultissime Drive.

    Mais surtout Dan Gilroy offre à Jake Gyllenhaal le rôle de sa vie. Tout est vu à travers le regard un peu fou de l‘acteur à la peau pâle. Inquiétant, calculateur, sans états d’âme, presque désincarné, il est absolument parfait dans ce rôle de salaud, d’ordure, de vampire sociopathe à l’humour vache, d'ignoble chasseur prêt à tout pour décrocher un scoop.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 novembre.

     


     

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  • Cinéma: "Un illustre inconnu" ou la folie du double, avec Mathieu Kassovitz

    images[4].jpgAprès le gros succès du Prénom, Matthieu Delaporte et son complice Alexandre De La Patellière se sont attaqués au registre bien différent du phénomène de la dépersonnalisation dans Un illustre inconnu. Ils évoquent la quête effrénée d’identité d'un curieux individu prêt à tout pour exister.

    Solitaire, terne, taiseux, peu gâté par la nature, passant inaperçu sinon invisible, Sébastien Nicolas a une obsession: être un autre.

    Agent immobilier quelconque mais au grand talent de maquilleur, il profite des visites d’appartements qu’il organise pour entrer dans la vie de ses acheteurs et se l’approprier pour un temps. Mais comme il manque d’imagination, il recherche l’imitation parfaite avant tout, suivant ses «proies», les observant, s’exerçant à la copie vocale et physique bluffante.

    Car ce qui l’intéresse, ce sont ces existences par procuration qui lui donnent du plaisir. Une usurpation méthodique, minutieuse, ingénieuse, sans la moindre motivation criminelle, comme par exemple la falsification des papiers, le vol, ou pire, le meurtre. Du moins au début.

    C’est donc ce qui rend le personnage de Sébastien Nicolas à la fois fascinant et inquiétant. Jusqu’au jour où il croise un vieux violoniste autrefois célèbre. L'artiste déchu devient son chef d'œuvre, mais le film bascule dans le mélodrame, la police s’en mêle, et l'intrigue perd son côté machiavélique. En même temps on déplore quelques incohérences, quelques longueurs, ainsi que des approximations malencontreuses dans le grimage du héros. 

    Pas facile de surfer de bout en bout sans accroc sur le thème du double qui passionne le cinéma depuis toujours. A relever en revanche la performance d’acteur de Mathieu Kassovitz, (photo) excellent dans le rôle de cet illustre inconnu trouble, mythomane, schizophrène, pathologique et psychopathe.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 novembre.

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