Grand écran: "Buoni a nulla"veut nous montrer qu'on a tous un peu de Gianni en nous... (03/03/2015)

Buoni-a-Nulla-Gianni-Di-Gregorio-foto-film-Bim-664[1].jpgComédie italienne dans l'air du temps portant un regard particulièrement sensible sur le monde, Buoni a nulla (Bons à rien) raconte l'histoire de gens modestes et timorés qui se font sans cesse marcher sur les pieds. A l'instar de Gianni, obligé de rempiler pour trois ans alors qu'il est à deux doigts de la retraite.

Muté de surcroît en banlieue, il se laisse brimer sans réagir par sa directrice et, à l’exception du gentil Marco encore plus vulnérable et pusillanime que lui, par ses collègues. Sans oublier une voisine exécrable ou encore son ex-femme constamment sur son dos et qui transforment son quotidien en petit enfer.

Seule solution, même si ce n'est pas simple, apprendre à se faire respecter. Et le réalisateur Gianni Di Gregorio de pousser son antihéros à la révolte, notamment à travers de voluptueuses gamineries thérapeutiques. Coller du chewing-gum sur une sonnette, traîner sur un passage piétons à rendre fous les automobilistes, taper sur la voiture qui l'empêche chaque jour de rentrer chez lui.

Avec cette satire à la fois absurde, émouvante, drôle, subtilement transgressive de notre société, où il dénonce le chacun pour soi pour exalter l’amitié et la tolérance, l’auteur, qui tient le premier rôle, nous tend une sorte de miroir. Histoire de nous montrer qu’on a tous un peu de Gianni en nous.

220887-thumb-social-play-interv_buoni_a_nulla_2_1[1].jpgOpus en grande partie autobiographique

Récemment de passage à Genève, l'exubérant et  sympathique intéressé acquiesce en riant. Né en 1949, acteur et scénariste passé derrière la caméra sur le tard en 2008 avec Le déjeuner du 15 août, puis en 2011 avec Gianni et les femmes, il nous confie en outre que son troisième film est en grande partie autobiographique.

"Le caractère du personnage et la manière dont il se comporte me ressemblent énormément. Je suis très timide, ce qui explique que j’ai eu de la peine à devenir réalisateur. On doit décider, avoir de l’autorité. Du moment que je n'y arrive pas, j’ai trouvé un système sans autorité".

-Votre personnage est incapable de dire non. Est-ce aussi votre cas ?

-En effet. Mais puis-je changer? J’ai essayé ici d’analyser la chose, de comprendre le problème et de tenter de répondre à la question. Je verrai si le traitement se révèle efficace… En réalité, je pense qu’il n’est pas possible de changer sa personnalité. En revanche, améliorer sa situation en faisant des efforts, oui.

-A l’image de Gianni, les personnes sans défense sont nombreuses.

-C’est vrai. Plus qu’on ne l’imagine. Même si on ne le voit pas toujours parce que beaucoup, ayant honte de leur faiblesse,  font tout pour ne pas le montrer.

-Comme dans vos deux premiers longs-métrages, vous tenez le premier rôle. N’en avez-vous pas assez ?

-Plutôt. Je joue si cela sert le film, mais c’est très fatigant de faire l’acteur, très exigeant. Je ne dois pas boire, pas fumer, éviter les cernes, tenir la forme, rester droit alors que j’ai des douleurs au dos...

-Mais pourquoi persistez-vous? Ne trouvez-vous personne d’autre?

Bien sûr. Je pourrais dénicher beaucoup d'alter ego, mais les producteurs me veulent et n’ont pas le courage de changer. Là pourtant j’ai un peu épuisé le personnage et pour mon prochain film, pas encore clair dans ma tête, je rêve de n’être que réalisateur.

-Une dernière question à propos de l’ignoble voisine de Gianni. J’ai entendu dire que c’était la plus grande avocate du cinéma italien et surtout celle de Marcello Mastroianni.

-Exact. Elle était aussi très amoureuse de Marcello. Selon moi, il y a eu plus, tellement elle en parlait. Mais je n’ai pas de preuve de la chose…

Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 4 mars.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 février.

 

  

 

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