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Sorties de la Semaine - Page 268

  • Cinéma: "Exodus: Gods And Kings", l'histoire de Moïse pauvrement revisitée

    Exodus-Gods-and-Kings[1].jpgAprès le succès mitigé de Prometheus et du thriller Cartel, Ridley Scott s’est attaqué à un célébrissime mythe religieux, proposant Exodus: Gods and Kings. Dans son nouveau péplum, il revisite librement l’histoire de Moïse, leader insoumis qui défia le pharaon Ramsès, entraînant 600.000 esclaves hébreux dans un long périple pour fuir l’Egypte. Avec bien sûr le fameux passage de la Mer Rouge.

    L’opus, qui passait pour l’un des films les plus attendus de l’année, cartonne au box-office nord-américain. Mais voilà qui n’est pas une garantie de qualité. Encore une fois, on attendait beaucoup mieux de Ridley Scott.

    Et non parce qu’il fait de Moïse, qui osa braver puissance de tout un empire, un chef de guerre fanatique et violent, joué par Christian Bale. Mais parce qu’il ne montre finalement pas grand-chose dans sa fresque, en-dehors de scènes de bataille qui se veulent grandioses ou des dix plaies d’Egypte expédiées en trois coups de cuillères à pot numériques. 

    En voyant Exodus: Gods And Kings, on ne peut s’empêcher de penser à l’adaptation de Cécil B. DeMille Les dix commandements, en 1956, avec sa spectaculaire approche et ses effets spéciaux qui vous clouent autrement au fauteuil. Par exemple l’extraordinaire partage des eaux permettant à Moise et son peuple de passer avant qu’elles ne se referment sur leurs poursuivants.

    Scott, lui opte pour le tsunami certes monumental, mais dans le fond banal. Et que dire du buisson ardent? Là où DeMille misait sur une aveuglante incandescence, on se retrouve près de soixante après face à un arbuste riquiqui, chichement éclairé à la LED. 

    En fait, il y a surtout du ridicule dans la relecture de cette légendaire épopée biblique. A l‘image de la représentation de Dieu, certains la qualifiant abusivement d’osée, sous forme d’un garçonnet de 11 ans que Moïse est le seul à voir. On se pince carrément lorsque le créateur de poche prépare du thé au sauveur de tout un peuple, en train de plancher sur les tables de la loi…

    ngkrctjpxxfy7xlzbixs[1].jpgEcrite avec les pieds, cette saga religieuse, qui va de surcroît sans doute déplaire aux fervents adeptes des trois religions concernées (juifs, chrétiens et musulmans), bâclée en 74 jours de tournage au Mexique, pèche également côté interprétation. Si Christian Bale fait à peine le poids en Moïse, Joel Edgerton, alias Ramsès (photo), manque totalement de charisme, apparaissant tel un petit prétentieux colérique alors qu’il se glisse dans le costume du pharaon des pharaons!

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 décembre.

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  • Cinéma: "Still Life", la valeur de la vie pour un héros très discret

    4v7i3333[1].jpgVêtu d’une gabardine grise, ne se déplaçant jamais sans sa serviette brune, John May est un petit fonctionnaire secret, vivant dans l’austérité, passionné par son travail qu’il exerce dans une banlieue londonienne. Lorsqu’une personne solitaire décède, c’est lui qui part à la recherche de ses éventuels proches, ses investigations le faisant voyager dans le pays. 
     
    Mais il est toujours seul aux obsèques et s’occupe de l’éloge funèbre des défunts, qu’on ne voit jamais. Ils nous sont révélés à travers leurs objets, leurs bijoux, leurs vêtements, leurs photos, des cartes postales que John May classe minutieusement. Jusqu’au jour où cet homme entièrement  dévoué à sa cause perd son travail. Il décide alors de quitter Londres pour une ultime mission, au cours de laquelle il rencontre Kelly, la fille du disparu sur lequel il enquête. Un rayon de soleil en forme de brève ouverture au monde. 

    Still Life, qui pour son auteur Uberto Pasolini  n’est pas un film sur la mort mais sur la valeur de la vie des gens, n’en évoque pas moins un isolement social de plus en plus fréquent dans une société en crise,  où les inégalités gagnent du terrain et où le sens du voisinage a pratiquement disparu, en même temps que les notions de solidarité ou d’entraide.
     
    Pour jouer ce héros très discret d’une rare humanité, le réalisateur italien a choisi le comédien britannique Eddie Marsan, connu pour ses rôles de méchant notamment chez Martin Scorsese, mais qui se retrouve pour la première fois tout en haut de l’affiche dans un long-métrage.

    Il se révèle parfait, proposant un jeu précis, sobre, minimaliste, avec parfois une touche d’humour à la Buste Keaton. Une interprétation qui s’accorde parfaitement avec la mise en scène subtile,  les décors un peu figés et la caméra presque toujours immobile du cinéaste.
     
    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 décembre.

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  • Cinéma: avec "Eden", on n'est pas vraiment au paradis...

    eden_51[1].jpgAprès Tout est pardonné, Le père de mes enfants, Un amour de jeunesse, la cinéaste Mia Hansen-Love tente de faire revivre l’euphorie musicale des années 90 dans son quatrième long-métrage.

    Elle raconte l’histoire de son frère Sven, DJ de la French Touch -l’électro française qui allait conquérir le monde- , resté finalement et malheureusement pour lui dans l’ombre des mythiques Daft Punk. On les voit de loin en loin, interprétés par Vincent Lacoste et Arnaud Azoulay.

    Le récit, qui veut évoquer la fête sous toutes ses formes, se déroule sur quinze ans et se fait l’écho du parcours de Sven, organisateur de soirées, co-scénariste et alias Paul dans le film, qui crée avec son meilleur ami le duo Cheers. Ces passionnés jouent dans les plus grands clubs parisiens et connaissent une ascension aussi fulgurante qu’éphémère entre musique, potes, drogues. Et amours bien sûr.

    Parallèlement, la réalisatrice évoque en effet la vie sentimentale particulièrement agitée du jeune homme qui accumule les aventures. On a droit à une véritable succession de filles (Greta Gerwig, Golshifteh Faharani, Pauline Etienne, Laura Smet) rejoignant sous les draps pour en ressortir aussitôt, le héros, ou plutôt l’anti-héros qui ne les tombe pas moins aussi sec. Un type doué mais trop dilettante pour réussir vraiment ce qu’il entreprend, retourné dans l’ombre après être à peine entré dans la lumière.

    Nostalgique, assez déprimant, d’un intérêt dramaturgique et romanesque quelconque, Eden, évocation d’un moment, d’une époque, propose le portrait intimiste et plat d’une jeunesse à travers des personnages trop creux et trop fades pour qu’on s’y attache et qu’ils nous fassent vibrer. Par ailleurs le manque de rythme  rend la durée, plus de deux heures, pesante. Passé le milieu de l'opus, on n’est pas loin d’en éprouver chaque minute…

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 10 décembre.

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