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Sorties de la Semaine - Page 194

  • Grand écran: "Brice 3", l'éloge calamiteux de la vacuité cérébrale

    aaabrice.jpgPlus de dix ans après, Brice revient. Le monde a changé, mais pas lui, éternel ado végétant misérablement sur sa plage entre fartage et cassage, servant d’attraction aux touristes asiatiques. Jusqu’au jour où les autorités locales lui démolissent sa baraque.

    Aussi n’hésite-il pas à répondre à l’appel au secours de son meilleur ami Marius, et s’embarque pour une grande aventure parsemée de hauts faits. Le tout est raconté par un vieux Brice chenu à des gamins dont il se moque abondamment..

    Voici qui n’augurait rien de bon, ni de drôle. La confirmation de la chose ne s’est pas fait attendre. Disons-le tout de suite, la seule idée un peu rigolote de l’histoire, c’est d’avoir cassé Brice 2 pour passer directement à Brice 3 signé James Huth. En ce qui concerne le reste, bonjour les dégâts. Un scénario famélique, une mise en scène pataude, un montage hystérique, des scènes éculées remplaçant l’absurde et l’incongru par le ridicule, des gags aussi bêtes que puérils et répétitifs.

    En résumé une comédie calamiteuse, indigeste, indigente, désolante de médiocrité qui veut lutter contre la pensée unique à coups de répliques prétendument cassantes et politiquement incorrectes. Mais le pire, c‘est quand même le pauvre Dujardin. Le comédien, à qui Clovis Cornillac vole en plus la vedette, s’incarne tellement dans ce débile analphabète asexué, qu’il a tendance à devenir à la ville le personnage dont il ne cesse de louer la vacuité cérébrale.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 octobre

     

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  • Grand écran: "Ma vie de courgette" cartonne partout où il passe


    acourgette.jpgAprès avoir fait pleurer la Croisette en mai dernier lors de sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs, Ma vie de courgette a raflé des prix aux festivals d'Annecy, d’Angoulême, de San Sebastian, de Zurich. Il représente également la Suisse dans la course aux Oscars de la meilleure animation et du meilleur film étranger.

    Bref un petit phénomène. Tout le monde craque en découvrant les touchantes aventures de Courgette. Un curieux nom de légume sous lequel se cache Icare, un garçon courageux de 9 ans qui, depuis que son père est parti avec une "poule", vit seul avec sa mère alcoolique. Elle lui flanque régulièrement de sacrées raclées. Un jour il la tue accidentellement pour échapper aux coups. Alors Raymond, le sympathique et compatissant policier qui s’occupe de son cas, l’emmène dans un foyer.

    Réalisé par le Valaisan Claude Barras sur un scénario de Céline Sciamma, Ma Vie de courgette est inspiré d’Autobiographie d'une courgette, un roman de Gilles Paris, qui a lui-même connu le sort de son petit héros, Il raconte ainsi la vie d’Icare qu’il faudra désormais appeler Courgette, le sobriquet auquel il s’accroche, sa mère le lui ayant donné. .

    A l’orphelinat ressemblant à une colonie de vacances, le gamin qui se croit seul au monde rencontre la petite bande de Simon, Ahmed, Jujube, Alice et Béatrice. Ils ont chacun leur histoire. Toutes sont aussi tristes que celles de Courgette. Et pourraient être réelles.

    aacougette.jpgDécouverte de l'amitié et de la solidarité

    Au début, ce n’est pas simple de se faire accepter. Mais peu à peu ils vont s’apprivoiser et réussiront ensemble à retrouver une joie de vivre en découvrant l’amitié, la générosité, la solidarité. Surtout avec l’arrivée de l’adorable Camille, dont Courgette tombe amoureux et qu’il sauvera des griffes de sa sorcière de tante.

    Claude Barras a déclaré avoir eu un coup de foudre en lisant le livre de Gilles Paris, qui lui a rappelé ses premiers émois de spectateur devant des films comme Rémi sans famille, Belle et Sébastien, Heidi ou Bambi. Ce film est surtout pour lui un hommage à tous les enfants maltraités qui tentent de survivre à leurs blessures.

    Si l’émotion domine à l’évocation de sujets douloureux, on rit également dans ce film en stop-motion qui ne tombe jamais dans le pathos, le larmoyant, les bons sentiments à la louche qu’on aurait pu craindre avec un tel sujet. Et on admire les prouesses techniques. Les personnages qui parlent avec de vraies voix d’enfants, sont des figurines aux grands yeux ronds animées image par image. Le film a ainsi nécessité dix-huit mois de tournage, une centaine de techniciens et un budget de six millions d’euros.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 19 octobre.

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  • Grand écran: "L'Odyssée" évoque la légende Cousteau, star narcissique et militant écolo

    aodyssee.jpgEn ces temps difficiles, la France a besoin de héros. Le cinéma lui en offre un sur mesure avec le commandant Jacques-Yves Cousteau, iconique aventurier au bonnet rouge, du moins pour les plus de vingt-trente ans, à qui Jerôme Salle rend hommage dans L’Odyssée. Un biopic incarné par Lambert Wilson, Pierre Niney et Audrey Tautou, porté aux nues par la quasi-totalité de la presse hexagonale.

     Vivant au sud de la France dans une maison surplombant la Méditerranée avec sa femme Simone, ses deux fils Jean-Michel et Philippe "JYC" ne rêve que d’aventures. En 1949, il invente un scaphandre autonome et découvre un nouveau monde dont il n’a alors de cesse de sonder les profondeurs à bord de la Calypso, fameux navire et futur symbole de son œuvre.

    Grand admirateur du lauréat d'une discutable Palme d’or cannoise en 1954 pour Le monde du silence, Jerôme Salle se penche sur sa personnalité complexe et contradictoire. Un portrait qui se veut sans fard, dévoilant les zones d’ombre d'un homme sec, dur et autoritaire, n'hésitant pas, à ses débuts d'explorateur, à capturer des otaries pour les étudier ou à jeter sans scrupule des tas d’ordures à la mer. Et qui surtout, touchant à la célébrité, se transforme en star narcissique, âpre au gain et impénitent coureur de jupons,

    Parallèlement à cette course effrénée à la reconnaissance et aux contrats, le réalisateur construit sa dramaturgie à travers les relations conflictuelles que ce père dominateur entretenait avec son second fils Philippe, casse-cou avide de son amour et de son admiration, mort dans un accident d’hydravion en 1979. C’est d’ailleurs avec cette tragédie que le film commence.

    Jerôme Salle évoque également les rapports acrimonieux avec sa femme Simone, épouse trompée et délaissée, rongée par les infidélités de son mari et noyant sa jalousie dans l’alcool à bord de la Calypso, dont elle avait fait sa maison après l’avoir payée en vendant des bijoux hérités de sa mère.

    Mais, comme débarrassé de l’hagiographie en stigmatisant l’égoïsme du séducteur dévoré d’ambition dans sa
    première partie, le film s’emploie à son rachat tout au long de la seconde. En insistant longuement sur la conversion de l’infidèle paternel écrasant à l’égo surdimensionné en ardent défenseur des océans, grâce à Philippe qui lui avait opportunément ouvert les yeux sur l’importance de la chose.

    C’est ainsi qu’en dépit de bons acteurs, à commencer par Lambert Wilson (photo) en Cousteau plutôt bluffant et souvent plus vrai que nature, de superbes images de fonds marins, de spectaculaires ballets de requins et de baleine, ce biopic reste finalement ce qu’il prétend ne pas être: un film essentiellement à la gloire du commandant, précurseur sur le tard pourtant de l’écologie moderne.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 octobre.

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