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Sorties de la Semaine - Page 165

  • Grand écran: Frederick Wiseman célèbre le rôle capital de la bibliothèque au cours d'une passionnante visite

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaawiseman.jpgAuteur de 43 documentaires et d’un film de fiction La dernière lettre, Frederick Wiseman, 87 ans, se consacre depuis 50 ans aux diverses institutions culturelle, sociale, scientifique, policière, scolaire aux Etats-Unis et en France.

    Cette fois il a décidé de planter sa caméra à la Bibliothèque publique de New York qu’il n'avait pas encore explorée. Après avoir contacté son directeur Anthony Marx, ravi de la proposition, il a commencé le tournage, en septembre 2015, dans 17 des 90 annexes du grand établissement et nous en fait visiter treize.

    Procédant à son habitude sans aucune intervention, aucun ajout, aucune voix off, Frederick Wiseman nous invite ainsi, lors d’un passionnant parcours de plus de trois heures, à découvrir un lieu où on réfléchit, on apprend, on échange, on partage. S’y mêlent tous les âges, toutes les classes, toutes les communautés.

    On peut tout y faire, prendre des cours d’histoire, de littérature, de danse, s’initier aux nouvelles technologies, à la fabrication des robots… S’y croisent également des conférenciers, des essayistes, des musiciens, des représentants des services sociaux, voire des SDF en quête d’un abri. Un microcosme représentant en quelque sorte l’anti-trumpisme.

    «Chaque fois que je tourne je sais que je vais découvrir des choses intéressantes, car je ne connais rien à l’avance aux sujets que je choisis », raconte Frederick Wiseman. «C’est un grand voyage personnel. Je trouve la vie très étrange, fascinante Je suis curieux et j’aime savoir ce qui se passe. Pour moi c’est un privilège de passer du temps dans des situations différentes.»

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaabibliothèque.jpg-Dans Ex Libris: The New York Public Library, vous glorifiez le rôle essentiel de la bibliothèque en général.

    -Il est en effet capital. Elle contient les archives de l’histoire humaine. Les sagesses, les connaissances, ou l’inverse, tout est là. Ce n’est pas un dépôt de livres, mais un endroit dédié à l’éducation, à la formation, pour ceux qui veulent acquérir du savoir tout au long de leur vie. Et le but est de les aider

    -On apprend également que des centaines d’artistes ont puisé dans les collections. A commencer par Andy Warhol qui aurait piqué beaucoup de choses.

    -C’est juste. Il a demandé à d’autres de faire son œuvre et il l’a signée…

    -Vous montrez une Amérique qui n’est pas minoritaire. Du coup, on peut aussi voir Ex libris comme un antidote au discours de Donald Trump. Votre film devient alors politique.

    -Tous le sont d’une certaine manière. Mais je ne l’ai pas tourné dans ce but. J’ai terminé le montage deux jours après son élection. Et j’étais très loin de penser, à l’image de mes amis, qu’il serait président! Cela dit, il est vrai que le côté politique ressort davantage. Trump est contre tout ce que représente la bibliothèque. C’est un fasciste, un narcissique psychopathe. Il n’a aucune éducation. Un linguiste a déclaré qu’il a le vocabulaire d’un enfant de 5 ans. Mais heureusement, il n’est pas tout le pays et il ne durera que quatre ans. Contrairement à la bibliothèque!

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 29 novembre.

     

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  • Grand écran: Daniel Auteuil et Camélia Jordana s'affrontent dans "Le brio"

    collage_sans_titre_6_0.jpgLa rencontre entre un professeur réac et et une étudiante arabe rebelle issue de la banlieue ne pouvait être qu'explosive. Neïla Salah a grandi à Créteil et rêve de devenir avocate. Inscrite à la grande université parisienne d’Assas, elle se confronte dès le premier jour à Pierre Mazard, connu pour ses provocations et ses dérapages. Et qui profite de son statut pour l’humilier publiquement parce qu’elle est arrivée en retard.

    Du coup les réseaux sociaux se déchaînent et la faculté, pour redorer son image, impose à Mazard de préparer Neïla au plus prestigieux des concours d’éloquence. Tout les sépare, leur origine, leur âge, leur vision du monde. Deux héros enfermés dans leurs préjugés, chacun prisonnier de son propre discours mais que les mots vont finir par rapprocher, réconcilier .

    Tout en jouant sur l’art de la rhétorique, Yvan Attal évoque dans Le brio, la beauté de la langue, la transmission, la tolérance dans une farce sociale drôle, inspirée, aux dialogues percutants, évitant autant que possible la caricature de ces deux mondes qui s’opposent.

    Une jolie réussite à laquelle les deux comédiens, formant un duo inédit, contribuent largement en se donnant à fond. Daniel Auteuil séduit à la fois en mentor acariâtre poussant son élève à bout pour la faire progresser, et en ténor du barreau au verbe haut, sûr de lui clamant avec cynisme que «ce qui compte, c'est avoir raison. La vérité on s'en fout".

    La tchatche assumée face à cet expert des joutes verbales, Camelia Jordana est à la hauteur. Pleine de tempérament et de…brio, elle incarne avec justesse et spontanéité cette jeune femme impétueuse, comprenant que la langue est une arme pouvant l’amener à la réussite.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 22 novembre.

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  • Grand écran: "Battle Of The Sexes", avec Emma Stone et Steve Carell dans le match du siècle!

    battleofsex.jpgEmmené par Emma Stone et Steve Carell, excellent duo d’acteurs, Battle Of the Sexes revient sur le combat pour l’égalité de l’icône américaine de tennis Billie Jean King. En s’appuyant plus particulièrement sur l’histoire incroyable de son duel avec Bobby Riggs, ancien numéro un mondial. Le match du siècle suivi par 30.000 spectateurs et 50 millions de télespectateurs à travers la planète.

    Nous sommes en 1972. Alors que les Américaines revendiquent l’égalité des droits et l’équité salariale, le sexisme est profondément ancré dans toutes les couches de la société. Forte de son petit Chelem en simple, Billie Jean King, une battante de 29 ans, se démène pour que les femmes touchent des primes équivalentes à celles des hommes.

    Avide de retrouver une gloire perdue, l'adepte du show Bobby Riggs, 55 ans, incorrigible macho provocateur vivant de l’argent de sa femme, met la championne au défi de l’affronter et…de le battre. Dans un premier temps, elle refuse, mais après l’humiliante défaite de sa rivale australienne Margaret Court face à l’exaspérant Bobby, elle accepte et remporte ce bras de fer diffusé le 20 septembre 1973.

    Signé Jonathan Dayton et Valerie Faris, à qui l’on doit notamment Little Miss Sunshine, ce biopic réalisé de façon classique est assez parfait, qu’il s’agisse de la reconstitution soigneuse de l’époque, des décors, des costumes des musiques, du filmage très crédible de la rencontre, des dialogues savoureux. Ou encore de l’ambiance électrique et des comportements phallocrates jugés anodins par les hommes évidemment, mais également par beaucoup de femmes.

    L’intérêt de ce film féministe témoin qui n’a pas besoin d’en rajouter tant tout est vrai, c’est qu’il ne se cantonne pas aux domaines sportif et économique, mais étend son propos au niveau social et à l’homosexualité, sujet alors hautement tabou, en se penchant en alternance sur la vie personnelle et amoureuse de Billie Jean King. Mariée avec l‘avocat Larry King, elle découvre son attirance pour les femmes et entretient une liaison avec sa coiffeuse Marilyn Barnett (Andrea Riseborough). Elle deviendra d’ailleurs la première sportive à faire son coming out.

    aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaabillie.jpgDeux comédiens formidables

    Très convaincante, méconnaissable avec ses cheveux foncés et ses grosses lunettes, à la fois douce et intraitable, la talentueuse Emma Stone se coule merveilleusement bien dans la peau de Billie Jean King. Au-delà des revendications féministes de son personnage, elle en montre la complexité et la passion.

    Quant à Steve Carell, il est irrésistible en Bobby, vieux champion misogyne, flambeur sans scrupule, matamore bluffeur pour qui la place de la femme est dans la chambre à coucher et à la cuisine, et qui pensait ne faire qu’une bouchée de l'incontestable dominatrice de la petite balle jaune.

    Pour la petite histoire, avant l’échauffement, les deux adversaires s’étaient offert des cadeaux. Lui, une sucette géante, elle, un porcelet vivant. Avant de balancer sans ménagement son propriétaire!

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 22 novembre.

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