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Les pieds dans le plat - Page 93

  • Ces Bleus que le drapeau transcende

    Ce n’était pas du tennis, mais une exécution. De la part des Espagnols en Belgique bien sûr, mais surtout de celle des Français, auteurs du crash autrichien sur l’aéroport de Vienne. Bref comme prévu, en dépit des jérémiades du roi de l’intox Guy Forget prétendument privé de ses trois meilleurs joueurs (rien n’est moins sûr), les Bleus sont donc venus à bout sans coup férir d'adversaires fantoches, emmenés par un Jürgen Melzer usurpant honteusement son dixième rang à l’ATP.  

    Bref, pas vraiment de quoi pavoiser outre mesure pour les Tricolores dans ce premier tour de Coupe Davis. Juste se demander pourquoi ils végètent tous à ce point au classement. Peut-être se disent-ils que c’est tellement plus beau lorsque c’est inutile. Ou plus certainement, farouchement nationalistes, sont-ils simplement transcendés par le drapeau, qui leur produit carrément l’effet de la cape sur le taureau.

    Du coup ils foncent et se subliment dans ce genre d’épreuve. A l’image de leurs potes skieurs qui, après avoir collectionné les médailles à Garmisch, ont également glané de l’or en Norvège. Damant le pion aux Helvètes, dont on moque pourtant facilement le patriotisme exacerbé.

    Alors que je croyais avoir vu le pire aux Mondiaux alpins, les fondeurs se sont ingéniés à creuser encore pour tomber plus bas du côté d’Oslo. A commencer par le tsar Cologna, qui a touché le fond du trou de la mine en deux courses. Et qui, sauf miracle, devrait récidiver dans le 50 kilomètres, vu qu’il n’a pas le bon matériel. Alors qu’il n’a que ça à faire, s’en préoccuper, de son matos. Franchement on se pince.

    Pas autant, je l'admets, qu’en lisant ce titre: «Simon Ammann libère la Suisse». Galvauder un si grand mot juste pour avoir récolté du bronze par les poils au grand tremplin! Heureusement que le ridicule ne tue pas.

    Remarquez, nos «cracks» de la latte alpine et nordique n’ont pas été les seuls sportifs du cru à nous décevoir ces temps.  Eh oui, Sa Grâce, qui a lamentablement paumé sa finale de Dubai. Mais inutile de se perdre en conjectures pour en découvrir la raison. Elle est on ne peut plus évidente.

    Comme à l’US Open en 2009 où il avait laissé la victoire à Del Potro , se privant ainsi d’un sixième titre consécutif dans le tournoi new-yorkais, le maestro a privilégié la star au champion. Et plutôt que s’entraîner dur, a préféré prendre la pose debout, couché, à la piscine ou dans un hamac devant l’objectif du célébrissime photographe des beautiful people Mario Testino, pour la nouvelle campagne de pub du Credit Suisse.

    Ce  look superglam de jeune premier de cinéma permet certes à Rodgeur de rivaliser dans le domaine avec Nadal, la chemise ouverte sur ses plaquettes de chocolat, cheveux au vent à la barre d’un hors-bord dans les Baléares. Il se révèle en revanche nettement insuffisant face à la rage de vaincre du redoutable Djokovic. Mais d’ci à ce que la légende en prenne acte…

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  • Les Suisses continuent à se bourrer de chocolat!

    Je croyais les skieurs nordiques plus soucieux de leur ligne que les alpins. Figurez-vous que non. Suivant le mauvais exemple de ses compatriotes à Garmisch, Simon Ammann tape à son tour dans le cacao à Holmenkollen. Et cela ne me surprendrait guère que Dario Cologna ait également du mal à distinguer les marches ces prochains jours.  

    Bref, on a l’air malin avec les atouts maîtres dont on se gargarise. Et comme si cela ne suffisait pas à notre malheur, Federer se retrouve pareillement chocolat, à nouveau renversé par l’express de Belgrade en finale du tournoi de Dubai.

    Ce qui en fait n’est pas étonnant si j’en juge par les prestations très moyennes du mythe un rien écorné au cours de la semaine. Mais vous pensez bien que cela ne l'a pas empêché de se montrer fort satisfait de son niveau avant d’affronter Djokovic! Ce dernier abonde d'ailleurs dans son sens, déclarant qu'il devait être au sommet de son art pour battre le Bâlois. Ben voyons! C'est juste pour donner un surcroît d'éclat à sa victoire. Parce que très franchement, n’importe qui eût pu venir à bout de ce Rodgeur-là sans trop forcer son talent. Richard Gasquet doit s’en mordre les doigts.   

    Ce match est même devenu tellement vilain dans la deuxième manche à cause des errements coupables de la légende, qu’en désespoir de cause je me suis rabattue sur les dames à Doha. Mais il faut croire que les mieux classés des deux sexes s’étaient donné le mot, car dans la foulée de Sa Grâce, Caroline Wozniacki n’a pas non plus su tenir son rang.

    La numéro un mondiale s’est en effet elle aussi inclinée en deux sets face à la troisième du classement la Russe Vera Zvonareva. J’admets toutefois que la Danoise a lutté avec plus de conviction et d’acharnement avant de lâcher prise, que le Suisse littéralement étrillé par Djokovic en à peine plus d’une heure. Carrément la honte.   

    Enfin, heureusement que le maestro a joué pire qu’un pied, au point que certains imaginent une vague gêne physique, sinon il aurait sérieusement de quoi s’inquiéter pour la suite. A l’instar de Stanislas Wawrinka qui a plongé en quarts déjà à Acapulco, en l’absence pourtant de tous les cadors du circuit.

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  • Guy Forget fait de l'intox avant la Coupe Davis

    Vu qu’il affrontait le numéro 2 mondial en demi-finale à Dubai, Gasquet allait pouvoir définitivement se situer, lisait-on sur le site d’Eurosport après la victoire du Biterrois sur son compatriote Gilles Simon en quarts.

    Un rien radical comme analyse je trouve et qui risque de donner de faux espoirs au «surdoué» de la raquette hexagonale. D’autant qu’il a caressé l’espoir, l’espace d’un jeu, de pousser Sa Majesté Rodgeur à un troisième set.

    Hélas pour Richard, Federer se reprenait pour finalement enlever le morceau un brin laborieusement. Comme dans les tours précédents. Car à l’exception de quelques coups fumants contre des troisièmes couteaux, le mythe n’a pas franchement peaufiné très glorieusement sa légende jusqu’ici dans l’émirat.

    Au point qu’il devra véritablement hausser son niveau s’il veut venir à bout du Serbe Djokovic en finale. Parce que cela sent franchement l’exécution en deux petits sets si le Bâlois ne se remue pas un peu le popotin en finale.

    Pour en revenir à Richard, sa défaite assez sèche en dépit des apparences doit déstabiliser encore plus Guy Forget. Le malheureux ne cesse de se lamenter sur les chances très hypothéquées de ses troupes à quelques jours du premier tour de la Coupe Davis à Vienne, avec les forfaits de Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils.

    A se demander pourquoi il porte ces deux joueurs aux nues. Il devrait au contraire s’estimer heureux de ne pas avoir à compter sur ce tandem outrageusement surévalué, qui ne parvient pas à jouer trois tournois de suite sans se blesser.

    Bref, le capitaine des Bleus fait de l’intox pour sublimer une future victoire. Gasquet et Simon, flanqués de Benneteau et Llodra devraient en effet largement suffire à battre des Autrichiens qui n’ont réellement que Jürgen Mezler pour les faire vibrer. Plutôt court, même si l'as du cru pointe à la dixième place du classement.

    Mais on n’en est pas encore là. Pour l’instant place aux as de la spatule nordique, ces champions qui se défoncent du côté d’Oslo, pour ne pas dire qu’ils en bavent dans le vrai sens du terme. Il suffit, pour s’en convaincre, de les voir s’écrouler épuisés à l’arrivée, plus écumants qu’un pitbull salivant sur son nonos.

    Et je ne vous raconte pas les sauteurs, qui ont intérêt à ne pas se louper dans les airs, sinon gare à la casse. Certes, chuter en dévalant une pente à plus de cent à l’heure ou s’emmêler les pinceaux dans des piquets, cela peut également se révéler douloureux. Mais au moins vous connaît-on, vous encense-t-on et vous plaint-on au cas où. Tandis que ces championnats de ski au pays des trolls et des elfes se déroulent dans l’indifférence quasi générale.  

    Remarquez, c’est aussi bien qu’ils n’intéressent que les Norvégiens, dans la mesure où cela nous évite une éprouvante resucée  de la folklorique émission «Etoile des neiges» avec laquelle la TSR nous a bassinés tous les jours pendant les Mondiaux alpins. En dépit des performances catastrophiques de nos as d’opérette, dont six au moins devaient atteindre les sommets, selon les déclarations logorrhéiques des experts en la matière.

    Avec Dario Cologna et Simon Ammann, on peut en revanche compter sur quelques médailes sans le crier sur les toits. Ce sera toujours ça de pris. Surtout pour les Genevois qui se sentiront très suisses pour l’occasion. Ils n’auront en effet pas grand-chose à espérer du côté des Aigles de Mc Sornette,  qui vont sans doute aller de faire essorer les plumes à Zoug, à grands coups de roulement de tambour…

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