Ces Bleus que le drapeau transcende (04/03/2011)

Ce n’était pas du tennis, mais une exécution. De la part des Espagnols en Belgique bien sûr, mais surtout de celle des Français, auteurs du crash autrichien sur l’aéroport de Vienne. Bref comme prévu, en dépit des jérémiades du roi de l’intox Guy Forget prétendument privé de ses trois meilleurs joueurs (rien n’est moins sûr), les Bleus sont donc venus à bout sans coup férir d'adversaires fantoches, emmenés par un Jürgen Melzer usurpant honteusement son dixième rang à l’ATP.  

Bref, pas vraiment de quoi pavoiser outre mesure pour les Tricolores dans ce premier tour de Coupe Davis. Juste se demander pourquoi ils végètent tous à ce point au classement. Peut-être se disent-ils que c’est tellement plus beau lorsque c’est inutile. Ou plus certainement, farouchement nationalistes, sont-ils simplement transcendés par le drapeau, qui leur produit carrément l’effet de la cape sur le taureau.

Du coup ils foncent et se subliment dans ce genre d’épreuve. A l’image de leurs potes skieurs qui, après avoir collectionné les médailles à Garmisch, ont également glané de l’or en Norvège. Damant le pion aux Helvètes, dont on moque pourtant facilement le patriotisme exacerbé.

Alors que je croyais avoir vu le pire aux Mondiaux alpins, les fondeurs se sont ingéniés à creuser encore pour tomber plus bas du côté d’Oslo. A commencer par le tsar Cologna, qui a touché le fond du trou de la mine en deux courses. Et qui, sauf miracle, devrait récidiver dans le 50 kilomètres, vu qu’il n’a pas le bon matériel. Alors qu’il n’a que ça à faire, s’en préoccuper, de son matos. Franchement on se pince.

Pas autant, je l'admets, qu’en lisant ce titre: «Simon Ammann libère la Suisse». Galvauder un si grand mot juste pour avoir récolté du bronze par les poils au grand tremplin! Heureusement que le ridicule ne tue pas.

Remarquez, nos «cracks» de la latte alpine et nordique n’ont pas été les seuls sportifs du cru à nous décevoir ces temps.  Eh oui, Sa Grâce, qui a lamentablement paumé sa finale de Dubai. Mais inutile de se perdre en conjectures pour en découvrir la raison. Elle est on ne peut plus évidente.

Comme à l’US Open en 2009 où il avait laissé la victoire à Del Potro , se privant ainsi d’un sixième titre consécutif dans le tournoi new-yorkais, le maestro a privilégié la star au champion. Et plutôt que s’entraîner dur, a préféré prendre la pose debout, couché, à la piscine ou dans un hamac devant l’objectif du célébrissime photographe des beautiful people Mario Testino, pour la nouvelle campagne de pub du Credit Suisse.

Ce  look superglam de jeune premier de cinéma permet certes à Rodgeur de rivaliser dans le domaine avec Nadal, la chemise ouverte sur ses plaquettes de chocolat, cheveux au vent à la barre d’un hors-bord dans les Baléares. Il se révèle en revanche nettement insuffisant face à la rage de vaincre du redoutable Djokovic. Mais d’ci à ce que la légende en prenne acte…

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