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Les pieds dans le plat - Page 92

  • Le premier match de la dernière chance

    Tout le gratin du crampon sur le pont pour la série qualificative à l’Euro 2012. Avec en ligne de mire, côté helvétique, le premier match de la dernière chance des Suisses contre la Bulgarie. Absolument interdits de défaite donc, les Rouges.

    Hélas, avec Saint-Ottmar à la barre désespérément à la recherche de son auréole,  un nouvel échec n’aurait rien d'étonnant. Cela n’inquiète pourtant guère les pontes de l’ASF qui, après quelques vagues hésitations, ont reconduit Hitzfeld à son poste pour deux ans. Soit jusqu’au Mondial brésilien.

    Notez qu’ils n’ont peut-être pas forcément tort. Son poste confirmé, le sélectionneur motivé comme jamais a déclaré pouvoir se concentrer désormais pleinement sur la rencontre de Sofia. Et œuvrer avec acharnement à une réussite éclatante. Formidable! Je me demande juste pourquoi il ne s’est pas défoncé de la sorte lors des duels précédents…

    C’est ce que pensent  les fans scandalisés par la confiance qu'on vient de lui témoigner. Le brave homme n’a en effet pas franchement la cote, hormis chez quelques supporters égarés, l’espoir chevillé au corps. En cause ses calamiteux ratages successifs mais également, vu le piteux rapport qualité-prix, son exorbitant salaire à six chiffres.

    Mais les aficionados des Rouges peuvent s’estimer heureux que les responsables s’en tirent à si bon compte, puisqu’ils ne verseraient au sélectionneur «que» la bagatelle de trois millions jusqu’en 2014. Gottmar ayant affirmé qu’il n’était pas intéressé par l’argent, imaginez un peu le montant vertigineux, si d’aventure il s’était montré âpre au gain!

    Autre équipe à fasciner le pékin, l’EDF. Et pour cause, le feuilleton continue. Notamment grâce à la ministre des Sports du cru, toujours plus avide de mettre son grain de sel dans le casting. Chantal Jouanno, s’attirant quelques foudres, a donc relancé la polémique. Jugeant dans un premier temps inadmissible la réintégration de Franck Ribéry et Patrice Evra. Une opération propre à cochonner, selon elle, le maillot hexagonal.

    Vox clamat in deserto. L’envoyant poliment sur les roses, Laurent Blanc, n’ayant cure de cette ingérence gamine dans les affaires internes des Bleus, a persisté sans surprise dans son choix. Du coup, Madame de quoi je me mêle a exigé des excuses de la part des mutins de Knysna et les a vivement encouragés à se montrer exemplaires et irréprochables. Pas trop coton contre... le Luxembourg.

    Pendant ce temps, à Miami, Federer devrait se préparer à récupérer sa place de dauphin de Nadal, paumée à Indian Wells au profit de Djokovic. Encore que ce soit mal parti, le Bâlois estimant que numéro 2 et numéro 3, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Sans doute. Mais Majesté, que voilà un état d’esprit bien velléitaire pour espérer vous rasseoir un jour sur le trône!

     

     

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  • Cuche et son cinéma, ça cartonne au box-office!

    Le monde de la latte en ébullition, trois cents journalistes qui se bousculent à la conférence de presse, suspendus aux lèvres de l’orateur de service, le suspense qui dure, intolérable… Jusqu’à la délivrance de l’assistance, la larme à l’œil, applaudissant à tout rompre Didier Cuche, qui les a bassinés pendant un bon quart d’heure avec des futilités avant de lâcher enfin le morceau.

    Franchement, quel cirque de la part du skieur helvétique pour annoncer une simple poursuite de sa carrière! Se vantant de surcroît d’avoir gardé le secret et laissé planer le doute, vu qu’il avait déjà pris sa décision à Garmisch.

    C’est là que la flèche des Bugnenets a d’ailleurs confirmé son goût immodéré pour le cinéma, s’illustrant presque autant en-dehors que sur les pistes. Dans des films de série Z, je précise. Lors des Mondiaux, il avait chipoté sur la qualité d’un revêtement indigne de son talent. Militant pour que les meilleurs, dont lui naturellement, puissent choisir leur numéro de dossard. Histoire de ne pas être trop tributaires des éventuelles mauvaises conditions et se retrouver ainsi plus proches du podium.  

    Il a continué en exigeant de Günther Hujara, directeur des courses masculines de la Coupe du monde, l’abaissement d’un saut qui ne lui convenait pas à Kvitfjell. Demande satisfaite, pour quelques centimètres. Mais comme le Neuchâtelois avait menacé l’arbitre des neiges, déclarant qu’il n’hésiterait pas à l’attaquer en public s’il ne rabotait pas cette fichue bosse, le vindicatif a écopé d’un carton jaune de 5000 francs pour conduite antisportive.

    L’amende maintenue, Sa Majesté ulcérée a claqué avec fracas, dans une dernière scène écrite avec les pieds, la porte de la commission des athlètes. Soutenu évidemment par les médias compatissants, non seulement affolés que cette affaire compromette l’intérêt des finales grisones, mais surtout que le champion, blessé dans sa chair, tire définitivement sa révérence.

    A commencer évidemment par le grand, l’immense, Monsieur Jaton, qui ne pensait pas avoir autant de grain à moudre pour nourrir ses intenses réflexions à l’antenne. Sa Logorrhée s’est défoncée, salivant toute seule à l’extraordinaire idée d’assister au choc des géants. Cuche et Walchhofer, donc.   

    Manque de pot, l’Autrichien plongeait dans le classement, tandis que le Suisse se retrouvait à nouveau chocolat. Les titans au tapis, je me vois forcée de qualifier de SuperCronos le Français Théaux, vainqueur de l’épreuve pour cause, ses compatriotes enragent à cette mesquinerie, d’éclaircie temporaire.

    Je sais, l’héroïque Didier a gagné le super-G en Norvège avant de rafler in extremis le globe de la descente devant «Walchi». Et alors? Le contraire eût été un comble pour celui dont l’inénarrable Fabrice ne cesse de vanter semaine après semaine l’exceptionnel talent dans les disciplines de vitesse. Lindsay Vonn en a remporté la bagatelle de trois en trois jours, pourrait dans la foulée s’adjuger le cristal du général et on n’en fait pas un tel fromage. D’accord c’est une fille, mais quand même…   

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  • Federer peut-il continuer à jouer le Guillaume Tell du tennis?

    Tout ça pour ça, comme dirait Claude Lelouche. Parvenir à égaliser deux fois par les poils mais se retrouver le bec dans l’eau, c’est moche. Et quelle frustration! J’ai pourtant suivi la chose en essayant de ne pas voir, imaginant que si je regardais ailleurs je n’aurais pas le mauvais œil. Mais cela n’a servi à rien, les malheureux Aigles se retrouvent prématurément en vacances.

    En même temps, en entendant Louis Matte déclarer avant la rencontre que l’un des détails non réglé, posant en quelque sorte un problème aux Servettiens, c’était la gestion du puck, j’en étais interdite. Il me semblait que la base du hockey consistait justement à le gérer, ce puck. A moins que McSornette ait subrepticement et soudainement décidé de laisser évoluer ses ouailles avec autre chose qu’une rondelle…

    Enfin, Big Mac se consolera peut-être de cet amer revers avec l’espoir de pouvoir régner bientôt sur une patinoire digne de ce nom. A l’image de son collègue du crampon Pishyar, mieux loti, qui vient de recevoir les clés de la Praille. Du coup, Magic va créer sa crèche, son musée, son restaurant et sa boîte de nuit. Il reste à souhaiter que ces lieux seront un peu plus fréquentés que le stade… mais pas trop par les joueurs, surtout le dernier.

    De la musique d’avenir pourtant. Pour l’instant, le présent se nomme Indian Wells, où les choses sérieuses recommencent côté tennis, deux mois après l’Open d’Australie. Avec une question qui taraude les esprits du petit monde de la raquette: Federer est-il capable de continuer à jouer les Guillaume Tell en transperçant ses adversaires de ses flèches acérées ?

    La réponse est assez clairement négative de la part de la plupart des experts, pour qui Djokovic est prêt à briser le mythe helvétique dans le désert californien suite à ses deux victoires indiscutables à Melbourne et à Dubai. Le Serbe est d’ailleurs le premier persuadé de se placer aisément en dauphin de Nadal dans quelques jours.

    Et je croyais que le Suisse pensait pareil puisqu’il a annoncé son retour en Coupe Davis aux côtés de Wawrinka contre les Portugais en juillet prochain. Histoire de gagner facilement quelques lauriers qu’il aurait désormais du mal à cueillir sur le circuit.

    Eh bien figurez-vous que le phénix a au contraire la ferme intention de redevenir numéro un mondial. Un paradoxe de taille pour celui qui a toujours affirmé haut et fort que (re)coiffer la couronne était incompatible avec sa présence en Coupe Davis. Provoquant ainsi la vindicte populaire.

    Certes, Rodgeur se prétend actuellement dans une forme éblouissante, enthousiaste et plus frais qu’une rose. Précisant qu’il ne joue pas très bien, mais très très bien. A mon avis, le compliment vient de Mirka qui veut simplement plaire à son homme. Car franchement, la légende avait l’air totalement absente à Dubai, particulièrement lors de la finale.

    Il y a une autre raison qui me pousse à douter de la faculté du maestro à se réinstaller sur le trône. Il a en effet déclaré qu’il avait retenu les leçons de ses défaites contre le redoutable Novak. Une telle humilité de sa part, ce serait vraiment une grande première…

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