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Les pieds dans le plat - Page 95

  • Le déclic pour Djokovic. Mais y aura-t-il plusieurs photos?

    La symétrie hommes-femmes dont je vous parlais précédemment s’est poursuivie à Melbourne avec le sacre des deux numéros 3. A noter toutefois que Clijsters grimpe un échelon, tandis que Djokovic reste à sa place. Mais àdeux doigts de la légende, qui a intérêt à cravacher ferme pour éviter de se faire coiffer.

    Par ailleurs, l’histoire se répète pour Murray. En pire, le malheureux ayant eu encore plus de mal à exister face au Serbe que contre Rodgeur l’an passé, où il avait au moins forcé le Suisse à disputer un tie-break dans la troisième et dernière manche.

    Le plus grave, c’est que Novak n’a même pas eu à étaler toute sa science pour venir à bout de son adversaire, plus démuni que jamais. Si le Bâlois avait grandement facilité les choses à son dangereux rival en balançant quantité de revers dans le public, Andy, lui, s’est consciencieusement efforcé de mettre un paquet de balles dans le filet.

    Je me demande ce que Mats Wilander, que j’adore décidément entendre disséquer la substantifique moelle du tamis, va nous sortir sur l'Ecossais. Juste avant la rencontre des dauphins, il clamait qu’on aurait un Murray de choc. Comme on ne l’avait jamais vu... Remarquez, ce dernier lui a quelque part donné raison!

    Bref, à le regarder balbutier son tennis, je me dis qu’on est assez loin de cette nouvelle ère que les spécialistes ne cessent d'évoquer, avec une future rivalité à haut niveau entre les finalistes de Melbourne, style Borg-McEnroe, Sampras-Agassi  ou Nadal-Federer.

    Pour l’instant hélas, la belette de Dunblane ne talonne que Söderling, alors que l’express de Belgrade, auteur de son meilleur tennis dans cet Open, tient la dragée haute au duo de tête. Il le dit lui-même, il s’est produit un déclic. Reste à espérer que Nole ne sera pas l’homme d’une seule photo, comme en 2008 et les trois saisons suivantes…

    Pour en finir avec cette édition australienne 2011, je réitère mes félicitations à la TSR, qui a aussi mal terminé sa couverture australienne qu’elle l’avait commencée. La chaîne a en effet interrompu cavalièrement le match, le reprenant non seulement en différé, mais en l’amputant d’une moitié de set.

    Et cela pour privilégier la descente en live d’un supercombiné sans intérêt, qui aurait fort bien supporté un petit résumé juste avant le slalom. D’autant que l’épreuve comptait en tout trois vainqueurs potentiels, dont Silvan Zurbriggen qui a réussi à échouer à un misérable cinquième rang.

    Heureusement qu’il y avait la TSI. Qui a aussi transmis le ski, mais sans nous priver d’un seul coup de raquette. Merci  les Tessinois. Ça c’est  du sport!

     

     

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  • Federer voit son avenir en rose pétant!

    C’est fou la vitesse à laquelle les choses changent, en sport en général et en tennis en particulier. Au terme de la première semaine de l’Open d’Australie, le Suédois Mats Wilander tressait des couronnes à Federer, louant son incroyable capacité à s’en sortir en résolvant les doigts dans le nez tous les problèmes se posant à lui. Ce qui en fait le meilleur joueur de tous les temps, ajoutait le viking béat d’admiration.

    Funérailles, deux jours plus tard Amélie Mauresmo vilipendait notre gloire nationale, en insistant sur son manque total d’options face au Serbe… Scotchée, bluffée,  bref bouleversifiée par l’extraordinaire talent d’un Novak transcendé par une triomphale Coupe Davis, elle pense qu’il représente aujourd’hui  le top du top de la crème de l’élite. Et subséquemment donc, que les traditionnelles finales Nadal-Federer c’est quasiment fini. Tandis que l’Espagnol continuera à tenir le haut de l’affiche en compagnie de Djokovic, voire  de Murray,  le malheureux Rodgeur devra à son avis se contenter de jouer les guest stars.

    Remarquez, comme elle nous raconte également que les Français filles et garçons, sont pratiquement tous capables de briller en Grand Chelem, ses analyses sont un chouia sujettes à caution. D’ailleurs Djokovic et Federer ne partagent pas celle qui les concerne. Le jeune Nole pense qu’il a encore du pain sur la planche avant de rattraper le Bâlois, tandis que Sa Grâce, espérant  boucler 2011 aussi bien que 210, voit son avenir en rose pétant.

    Mais on le sait, la principale qualité du maestro, franchement en délicatesse à  Melbourne où il a failli se faire sortir par Gilles Simon au deuxième tour, n’est pas de se remettre en question. Certes, bien obligé, il a reconnu la nette supériorité de l’express de Belgrade en l’occurrence. En revanche, il n’a pu s’empêcher d’incriminer dans la foulée une surface un peu lente. Par ailleurs, piteusement battu en trois petits sets et auteur d’un nombre incalculable de fautes directes, notamment en revers, il estimait qu’il n’avait pas si mal joué. Décidément indécrottable, le Bâlois.

    Reste évidemment à  découvrir si le nouvel amour d’Amélie confirme dimanche en finale face à Murray. Possible dans la mesure où la belette écossaise s’est défaite dans la douleur de la sangsue David Ferrer, accroché à ses basques pire qu’une moule à son rocher.

    En attendant, j’ai d’autres soucis. Les hockeyeurs genevois. Pourtant, avant  leur misérable capitulation face à Bienne aux Vernets, j’imaginais  qu’ils avaient une bonne chance de conforter largement leur sixième place, McSornette ayant eu la bonne idée d'engager… Simek.  Ben oui, quoi. Autant de mecs d’un coup, ça devait leur donner des ailes, aux Aigles!

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  • Sans son rival historique, Federer aux fraises!

    Quelle symétrie chez ces messieurs-dames à l’Open d’Australie! Les deux numéros un au tapis et les numéros deux battus chacun par les numéros trois. Ce qui propulse en outre une Asiatique, en l’occurrence la Chinoise Na Li, pour la première fois de l’histoire en finale d’un Grand Chelem.

     

    Maigre consolation face au pincement de voir tomber la légende. Encore que la chute de Federer en demi était plus ou moins annoncée, tant il a fait preuve de dilettantisme coupable dans les quatre premiers tours.

     

    Du coup, on a hâtivement conclu à un tennis de rêve après sa rencontre express en quarts avec Wawrinka, qu’on prétendait capable de renverser des montagnes. A condition qu’elles soient à vaches! Il y a en effet un monde entre atomiser le Vaudois et affronter un redoutable Djokovic en superforme et sur un nuage depuis le début du tournoi. Rebelote exacte d'ailleurs de 2008.

     

    L’ennui, c’est qu’avec ce revers mortifiant, la légende perdra un paquet de points au classement, diminuant dangereusement la distance qui le sépare du Serbe et creusant dramatiquement l'écart avec Nadal. C'est l'Espagnol qui doit jubiler. C'est de surcroît sa faute si le pauvre Rodgeur s’est montré aussi impuissant sur le court. Eh oui, laminé par son compatriote Ferrer suite à une malencontreuse blessure, le pitbull avait capitulé la veille. Privant ainsi Sa Grâce de son surplus d’adrénaline à l’idée de le battre.

     

    Contrairement à ce que prétendait l’envoyé spécial de la TSR, qui l’imaginait libéré par l’absence de son rival historique. La séparation des «couples» en sport peut se révèler parfois fatale à celui qui reste en course.  En ski, par exemple, vous enlevez Lindsey Vonn à Maria Riesch et l’Allemande risque de se mélanger les spatules. Il y a quelques années, la Suédoise  Anja Paerson avait sombré dans la poudreuse après la retraite de sa meilleure ennemie, la Croate Janica Kostelic. Pareil en Suisse avec Marc Berthod, inexistant depuis le terrible accident de son «jumeau» Daniel Albrecht.

     

    Cela n’empêche pas les spécialistes, après avoir ululé au génie retrouvé du Bâlois contre le malheureux Stanislas, de recommencer à nous abreuver d’analyses sur son déclin. Ils parlent déjà de passage de témoin, pire de la fin d’une époque, se basant sur le fait que le roi du tamis ne détient plus aucun titre majeur depuis 2003. Ce qui a considérablement énervé le phénix, dont la ferme intention est évidemment de renaître de ses cendres à Roland Garros.  

     

    Pour en revenir au héros du jour, c’est désormais lui qui passe pour le maître. A l’image de Guy Forget, les experts impressionnés jugent extraordinaire le fait que Djokovic pointe en finale après avoir gagné la Coupe Davis. Un brin exagéré, j’estime, dans la mesure où cela se déroulait il y a sept semaines. En tout cas, si c’est un exploit surhumain, pour un garçon du niveau du jeune Novak, d’envisager enfin remporter son deuxième Grand Chelem en huit ans, après s’être tourné les pouces pendant près de deux mois, il n'a plus qu'à tirer l'échelle. Et oublier ses prétentions à régner sans partage sur le petit monde de la raquette.

     

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