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Les pieds dans le plat - Page 79

  • Retour sur terre des extraterrestres de la raquette

    afeder.jpgToujours aussi sensible, Federer n’a pu s’empêcher de verser une larmichette en recevant le trophée de Bâle pour la cinquième fois. Ce qui n’a pas manqué de déclencher une nouvelle vague d’admiration béate des Dupond-Dupont à l’œuvre sur la TSR, eux aussi submergés par l’émotion.  

    Ce qu’il n’a pas fallu subir de la part du duo infernal Dupuis-Rosset au cours de la semaine. Faisant  assaut de commentaires éclairés et d’analyses fines, il atteignait des sommets à l’occasion du match entre Djokovic et le jeune Nishikori.

    Quand on sert moins fort on marque moins de points sur son service clamait le grand Marc, se demandant dans la foulée pourquoi diable le Japonais ne balançait pas des premières deuxièmes pour se mettre à l’abri...

    De son côté la perruche, frétillant d’aise lors d’une fulgurante attaque gagnante du Serbe, trouvait absolument fou la façon dont les meilleurs parviennent à serrer le jeu dans les moments importants. Eh bien oui, c'est logique, banane! Bref, du coup Rosset surenchérissait avec force et conviction. Je dirais même plus, mon cher Pierre-Alain. Il est numéro un et il va tout donner pour n’avoir aucun regret.

    On connaît l'issue de la chose, Nole se répandant lamentablement, nettement plus fringant dans son rôle de clown que sur le court depuis le début du tournoi. Et inutile de préciser que le ton du tandem de choc changeait brutalement lors des deux sets suivants.

    Dédaigneusement qualifié d’apprenti  à des années lumière du maître, le Nippon se voyait soudain élevé en trois revers et quatre coups droits au rang de top ten. Pour retomber évidemment dans la fosse commune lors de son élimination peu glorieuse le lendemain en finale par Sa Grâce helvétique.

    A cet égard d’ailleurs, j’imagine que les fans de Djokovic ulcérés vont profiter de cet écrasant succès express pour démontrer la réalité et l’étendue de la souffrance de leur idole, qui a pourtant courageusement décidé d’aller jusqu’au bout de son calvaire.

    Sans doute était-il un chouia diminué. Sauf qu’à le regarder caracoler fièrement et sans problème au cours de la première manche, j’ai quelques doutes sur l’extrême gravité de la blessure. Encore heureux donc qu’il ait daigné continuer le combat, histoire de ne pas gâcher une troisième fois la victoire de son adversaire... 

    Bref, c’est un peu le retour sur terre pour le cador du circuit. Parce qu’à le voir aligner 67 victoires pour seulement trois défaites dont deux sur abandon, les aficionados avaient tendance à le considérer comme un surhomme. Lui-même n'en était  pas très loin....

    Tout comme Andy Murray, certes un poil moins flamboyant mais assez exceptionnel ces derniers temps, se permettant en sus de reléguer impitoyablement notre gloire nationale au quatrième rang. Hélas, la belette écossaise déclarait forfait pour les Swiss Indoors, en raison d’une contracture musculaire au fessier. Voilà une gêne triviale qui vous humanise drôlement un extraterrestre, je trouve.

    De son côté Nadal vient de renoncer à l’Open de Bercy. Non seulement il reste traumatisé par ses échecs successifs face au vampire qui l’a saigné à six reprises en finale, mais son corps n’est que plaie béante à chaque rencontre. Etant donné l’état des deux autres, il y a de quoi rêver à un second triomphe du maestro en chef. Surtout s’il se retrouve seul en lice…

     

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  • Le crampon mondial sous la menace... du FC Sion

    1262006370_0[1].jpgSi le championnat suisse de foot ne fait pas beaucoup de vagues sur la pelouse, hors du terrain il provoque carrément la tempête. Logique, avec Xamax au bord de la faillite ­-même si Boulette Chagaev a fini par payer les salaires de ses joueurs- et la sulfureuse course de chars entre le FC Sion et l’UEFA. Cette dernière commençant apparemment  à avoir les chocottes puisque Messala Platini a invité Ben Hur Constantin à venir discuter le bout de gras.

    J’avoue que ça m’éclate. En plus, à l'image de José Mourinho et Alberto Contador, le pétulant boss valaisan se paie l’avocat de Bosman (photo), un ténor du barreau européen, pour défendre ses intérêts. Du coup certains hurlent au chaos dans le crampon mondial en cas de cause gagnée par le club sédunois, comme on l’avait seriné lors de la fameuse affaire Bosman.

    Ce que Me Dupont balaie d’un revers de manche. Cela entraînera simplement un rééquilibrage nécessaire aujourd’hui, déclare-t-il en substance. En fait il est comme moi Jean-Louis. Il se pince un peu lorsqu'il entend dire que le FC Sion va tuer le foot à lui tout seul.

    En revanche, Il y en a qui ne sont pas loin d’avoir un pied dans la tombe. Je parle de ces malheureux hockeyeurs servettiens qui, à de rares exceptions près, se font plumer par tout le monde. Mais voir ses Aigles prêts pour la casserole n’inquiète absolument pas Mc Sornette.

    Le coach des Vernets aura rarement aussi bien mérité son surnom. A l’entendre, il n’a jamais eu une aussi bonne équipe. Il a même pompeusement déclaré à la télévision que ses joueurs ignoraient jusqu’à la signification du mot «play out».

    Et ce n’est pas la victoire acquise par les poils et in extremis contre les Fribourgeois qui poussera notre fanfaron à changer d’avis. Quand bien même son équipe risque, ce soir, de se retrouver à la dernière place du classement après son duel contre Berne.  

    Un petit mot de tennis avec Federer qui revient sur les courts à Bâle. Et qui fascine toujours autant en dépit de son quatrième rang à l’ATP. Non seulement 132 personnes ont voté pour lui aux dernières élections fédérales dans sa bonne ville de Schwyz, mais il est numéro un sur Facebook avec ses neuf millions de fans.

    Mieux, il y a un mois souvenez-vous, une enquête le classait deuxième personnalité planétaire la plus respectée, admirée et digne de foi derrière Nelson Mandela. D’où un journaliste s’est demandé s’il était possible, pour un sportif, d’avoir une telle influence sur l’Histoire en particulier et nos vies en général.

    Quelque part, il semblerait que oui. En résumé, le sport érigé en art à la manière de Federer (qui par ailleurs nous renvoie au divin tant il se situe loin du commun des mortels...) peut en effet changer la réalité ou nous en fournir l’illusion, explique l’auteur de cette question existentielle. Et comme il nous a donné une nouvelle définition du beau dans la raquette, ajoute-t-il, dans cent ans on admirera encore les vidéos de ses matches, comme on se rend au musée pour revoir un Renoir.

    Mince alors, moi qui croyais vouer une admiration sans borne à Sa Grâce, je suis loin du compte! Pour ne rien vous cacher, à considérer la peine qu’éprouve la légende à bousculer la hiérarchie mondiale actuelle, je suis déjà en train de regarder ses anciens matches. Comme je vais au musée.

    Et ce n’est pas la présence de Djokovic et Murray au Davidoff Swiss Indoors qui va me remonter le moral. Ces deux là n’en ont hélas pas que dans le cigare...

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  • Rugby et ski français: le complexe Poulidor...

    article_blacks.OK[1].jpg«Chez les Français la star c’est leur âme et ils ont laissé entrer la lumière dans ce stade tant ils ont été exceptionnels», déclaraient en substance les spécialistes hexagonaux à l’issue de la finale du Mondial de rugby. Hélas, il ne suffit pas de brancher le courant pour s’assurer la victoire. Comme remarque doctement un sage, un match au sommet ne se joue pas, il se gagne.

    En outre, en perdant d’un point d'un seul contre les All Blacks, désormais sur le toit du monde pour la deuxième fois de leur histoire, les ampoules de service ont simplement subi ce qu’elles ont fait endurer aux Gallois en demi la semaine dernière. Sans la moindre pitié.

    Cela n’empêche évidemment pas leurs compatriotes de répéter à l’envi que la souffrance des Bleus est infiniment pire, dans la mesure où eux ont quasiment touché au paradis, au nirvana, bref au Graal. Amplement mérité de surcroît, n’eût-ce été, selon des fans blessés dans leur chair, l’ultralibéralisme un rien coupable de l’arbitre à l’égard de l’adversaire.

    Preuve d’ailleurs de ce succès chichement acquis, assurent les meurtris, le triomphalisme logiquement retenu des Kiwis passés près de la correctionnelle. Morts de trouille même pendant toute la rencontre, à croire les déclarations des intéressés rapportées par les commentateurs tricolores.

    Voilà qui ne pousse pas pour autant l’entraîneur néo-zed à bouder son plaisir. Dans l'euphorie, il a dû avoir la réaction de son collègue Lièvremont après le succès de ses troupes contre les Gallois. A savoir: Je m’en fous complètement que les Frenchies aient été meilleurs que nous, on a remporté la Coupe et c’est la seule chose qui compte…

    Sauf qu’il ne l’a pas clamé haut et fort, vu qu’il n’a pas une aussi «grande gueule» que l’inénarrable Marc. Dixit en personne le coach. Je le rappelle à l’intention des esprits chagrins ayant bizarrement tendance à m’attribuer certains propos tenus par d'autres, ainsi que la responsabilité d’échecs sportifs des deux côtés de la frontière. Largement prévisibles la plupart du temps, ajouterais-je.

    A l’image de la consternante prestation helvétique dans le premier géant de la saison sur le glacier de Sölden. Particulièrement de la part de la flèche des Bugnenets, incapable de rallier l’arrivée lors du second tracé. En revanche, suite à une manche initiale de feu, je songeais sérieusement, une fois n’est pas coutume, que les Français avaient les armes pour venger leurs malheureux rugbymen à terre.

    Eh bien non. Là encore le jeune et «surhumain» Alexis Pinturault terminait deuxième, dompté par l’extraterrestre Américain Ligety.  A me demander si nos chers voisins n’auraient pas cultivé un petit complexe Poulidor au cours de ce douloureux week-end…

       

     

     

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