Rugby et ski français: le complexe Poulidor... (23/10/2011)

article_blacks.OK[1].jpg«Chez les Français la star c’est leur âme et ils ont laissé entrer la lumière dans ce stade tant ils ont été exceptionnels», déclaraient en substance les spécialistes hexagonaux à l’issue de la finale du Mondial de rugby. Hélas, il ne suffit pas de brancher le courant pour s’assurer la victoire. Comme remarque doctement un sage, un match au sommet ne se joue pas, il se gagne.

En outre, en perdant d’un point d'un seul contre les All Blacks, désormais sur le toit du monde pour la deuxième fois de leur histoire, les ampoules de service ont simplement subi ce qu’elles ont fait endurer aux Gallois en demi la semaine dernière. Sans la moindre pitié.

Cela n’empêche évidemment pas leurs compatriotes de répéter à l’envi que la souffrance des Bleus est infiniment pire, dans la mesure où eux ont quasiment touché au paradis, au nirvana, bref au Graal. Amplement mérité de surcroît, n’eût-ce été, selon des fans blessés dans leur chair, l’ultralibéralisme un rien coupable de l’arbitre à l’égard de l’adversaire.

Preuve d’ailleurs de ce succès chichement acquis, assurent les meurtris, le triomphalisme logiquement retenu des Kiwis passés près de la correctionnelle. Morts de trouille même pendant toute la rencontre, à croire les déclarations des intéressés rapportées par les commentateurs tricolores.

Voilà qui ne pousse pas pour autant l’entraîneur néo-zed à bouder son plaisir. Dans l'euphorie, il a dû avoir la réaction de son collègue Lièvremont après le succès de ses troupes contre les Gallois. A savoir: Je m’en fous complètement que les Frenchies aient été meilleurs que nous, on a remporté la Coupe et c’est la seule chose qui compte…

Sauf qu’il ne l’a pas clamé haut et fort, vu qu’il n’a pas une aussi «grande gueule» que l’inénarrable Marc. Dixit en personne le coach. Je le rappelle à l’intention des esprits chagrins ayant bizarrement tendance à m’attribuer certains propos tenus par d'autres, ainsi que la responsabilité d’échecs sportifs des deux côtés de la frontière. Largement prévisibles la plupart du temps, ajouterais-je.

A l’image de la consternante prestation helvétique dans le premier géant de la saison sur le glacier de Sölden. Particulièrement de la part de la flèche des Bugnenets, incapable de rallier l’arrivée lors du second tracé. En revanche, suite à une manche initiale de feu, je songeais sérieusement, une fois n’est pas coutume, que les Français avaient les armes pour venger leurs malheureux rugbymen à terre.

Eh bien non. Là encore le jeune et «surhumain» Alexis Pinturault terminait deuxième, dompté par l’extraterrestre Américain Ligety.  A me demander si nos chers voisins n’auraient pas cultivé un petit complexe Poulidor au cours de ce douloureux week-end…

   

 

 

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