Depuis le début du tournoi londonien, Marc Rosset et son pote Pascal Droz n’avaient pas de mots assez durs pour fustiger les piètres performances des prétendus cadors du tamis.
Piaffant d'impatience, ils attendaient donc The rencontre de l’épreuve, qui devait enfin mettre aux prises deux vrais as, se craignant l’un l’autre de surcroît.
Une finale avant la lettre, salivaient nos comiques de la RTS, avec un Wawrinka complètement retrouvé face à Berdych et qui avait toutes les chances de flanquer la pâtée à Djokovic. Tirant même des plans sur la comète à partir de sa victoire virtuelle, ils évoquaient carrément la présence du Vaudois en finale!
Personnellement, je vous disais hier que j'espérais juste voir ce dernier marquer quelques jeux, suite à la démonstration de son adversaire face à Cilic. Taratata. Pour le duo de choc, tous les ingrédients étaient réunis pour assister à un match fantastique.
Et celui-ci avait à peine commencé que nos deux comiques, sûrs de leur analyse, se frottaient déjà les mains en voyant le Suisse prendre le service du Serbe. Pourtant depuis le temps, ils devraient le connaitre, ce brave Stanislas. Dracula ne tardait en effet pas à se reprendre pour remporter facilement le premier set, et continuait à fesser impitoyablement son rival d'opérette pour boucler l’affaire en deux petites manches tricotées de main de maître.
Du coup nos fanfarons gênés aux entournures n’avaient plus qu’à rabattre leur caquet devant l’inexistence crasse de leur idole, largement en-dessous de mes pronostics les plus pessimistes. Le grand blond tentait juste encore de se justifier, en nous racontant soudain que Wawrinka étant en pleine reconstruction de son tennis, on ne pouvait guère s’attendre à autre chose... Tandis que Droz noyait le poisson en regardant ailleurs, parlant du programme sportif et des réjouissances de la Coupe Davis.
Mais le cœur n’y était plus. Car inutile de se le cacher. Rien n’a changé au pays du rosbif. On a simplement vécu, pour plagier un quotidien sportif français, une autre rencontre aussi excitante qu’une réunion Tupperware. Ou plutôt nettement moins sexy...
D’accord, les Suisses ont jusqu’ici fait parler la poudre à Londres. A commencer par Wawrinka qui a atomisé ce malheureux Berdych, errant sur le court le moral en mille morceaux. Mais cela ne signifie pas que c‘est dans la poche pour le Vaudois.
Bref, inutile de préciser que ces rodomontades m’inquiètent un chouïa. D’autant qu’il y en a encore davantage pour les fabuleux exploits du maître des maîtres. Et notamment dans L’Equipe, lyrique à souhait en évoquant la défaite, contre le king, de la Mistinguette canadienne aux gambettes interminables, qui "s’est pris les yeux dans les phares de la limousine suisse".
Dans les journaux de France Info, on parlait étourdiment de la sensation du jour, à savoir Federer éliminé en quarts de finale par le Canadien Raonic à Bercy. Alors que c’était plutôt chronique d’une défaite annoncée! Car si le maestro alignait les victoires depuis l’US Open, elles n’étaient pas toutes très convaincantes.