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  • Festival de Cannes: une 76e édition entre nouveaux venus et vétérans. Et un record avec six réalisatrices en compétition

    Plus de 2000 films vus pour une sélection officielle forte pour l’instant de 52 films, dévoilée jeudi matin par le délégué général du Festival Thierry Frémaux et sa présidente Iris Knobloch, qui succède à Pierre Lescure. Cette 76e édition s’ouvrira avec Jeanne du Barry, le drame en costume de Maïwenn. déjà confirmé avant la conférence de presse, tout comme Killers Of The Flower Man, de Martin Scorsese et Indiana Jones, Le cadran de la destinée de James Mangold.  Et on n'oubliera pas Pedro Almodovar avec Strange Way Of Life un court métrage façon western queer, ou encore Wes Anderson (Asteroid City) qui débarquera avec une équipe XXL sur le tapis rouge!

    Insistant sur l’extraordinaire tremplin que représente la Croisette pour les films choisis, qu’il a qualifiés de véritables objets de cinéma (petite pierre dans le jardin des plateformes...), Thierry Frémaux a annoncé une sélection renouvelée. Ponctuée de grands auteurs, elle est élargie géographiquement à l’Italie et aux Etats-Unis, deux pays historiques très présents cette année, à la Mongolie et à une plus forte représentation du continent africain. Par ailleurs, rappelle le délégué général, « après deux ans d’une certaine générosité en raison de la pandémie, nous sommes revenus à un étiage de films».  

    Mais passons au programme avec la compétition internationale, pilier du prestigieux rendez-vous cannois, comptant actuellement (elle peut s'étoffer) 19 prétendants, dont six réalisatrices, un record.  Parmi elles les Françaises Catherine Breillat et Justine Triet. Rappelons que seules deux femmes, Jane Campion et Julia Ducournau ont décroché la Palme d’or.  Enfin les jeunes cinéastes se mêlent aux vétérans dans ce concours où figurent plusieurs détenteurs du Graal, dont Nanni Moretti, Ken Loach, Kore-Eda Hirokazu, Wim Wenders. A signaler encore le retour du documentaire avec Jeunesse, du  Chinois  Wang Bing.

    Voici la liste  des oeuvress qui seront soumises au jury présidé par Ruben Ostlund, double vainqueur avec The Square et l’an dernier avec Sans filtre
    Club zero par Jessica Hausner
    The zone of Interest par Jonathan Glazer
    Fallen Leaves par Aki Kaurismaki
    Les filles d’Olfa (Four daughters) par by Kaouther Ben Hania
    Asteroid City par Wes Anderson
    Anatomie d’une chute par Justine Triet
    Monster par Kore-Eda Hirokazu
    Il sol dell’avvenire par Nanni Moretti
    La Chimera par Alice Rohrwacher
    Kuru otlar ustune (Les herbes sèches / About dry grasses) par Nuri Bilge Ceylan
    L’été dernier par Catherine Breillat
    La Passion de Dodin Bouffant par Tran Anh Hung
    Rapito par Marco Bellocchio
    May December par Todd Haynes
    Firebrand par Karim Aïnouz
    The Old Oak par Ken Loach
    Banel et Adama par Ramata-Toulaye Sy (Premier film)
    Perfect Days par Wim Wenders
    Jeunesse par Wang Bing

    Un certain regard:
    Film d’ouverture: Le règne animal, de Thomas Caillet avec Adèle Exarchopoulos et Paul Kircher
    Los delincuentes par Rodrigo Moreno
    How to have sex de Molly Manning Walker Walker (premier film)
    Goodbye Julia par Mohamed Kordofani (Premier film)
    Kadib Abyad (La mère de tous les mensonges par Asmae El Moudir
    Crowrã (The Buriti Flower) par João Salaviza et Renée Nader Messora
    Simple comme Sylvain par Monia Chokri
    Los colones (les colons) par Felipe GÁLVEZ (Premier film)
    Augure (Omen) par Baloji Tshia
    The Breaking Ice par Anthony Chen.
    Rosalie par Stéphanie Di Giusto
    The new boy par Warwick Thornton
    If only I could hibernate, par Zoljargal Purevdash (Premier film)
    Hopeless par Kim Chang-hoon (Premier film)
    Terrestrial Verses par Ali Asgari et Alireza Khatami
    Rien à perdre, par Delphine Deloget (Premier film)
    Les meutes par Kamal Lazraq (Premier film)
     
    Séances spéciales:
    Retratos fantasmas (Portraits fantômes/Pictures of Ghosts) par Kleber Mendonça Filho
    Anselm (Das rauschen der Zeit/Le bruit du temps, Anselm Kiefer) par Wim Wenders
    Occupied City par Steve Mcqueen
    Man in Back par Wang Bing

    Cannes Premières :
    Le temps d’aimer par Katell Quillévéré
    Cerrar los ojos (Fermer les yeux) par Victor Erice
    Bonnard, Pierre et Marthe, par Martin Provost

    Séances de minuit
    Omar la Fraise, par Elias Belkeddar
    Kennedy par Anurag Kashyap
    Acide par Just Philippot

    Hors compétition:
    Killers of the Moon  Flower par Martin Scorsese
    The Idol par Sam Levinson
    Cobweb par Kim Jee-woon
    Indiana Jones et le cadran de la destinée (Indiana Jones and the Dial of Destiny) par James Mangold.

    Cannes, du 16 au 27 mai.

     

     

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  • Grand écran: "Burning Days", la loi du plus fort entre corruption, violence et homophobie. Brillant

    Emre, jeune procureur gay à l’idée bien ancrée du bien et de la justice est muté à Yaniklar, ville fictive reculée d’Anatolie en butte à de graves pénuries d’eau. A peine débarqué, il doit faire face aux redoutables et manipulateurs notables locaux, qui ne tardent pas à le trouver un peu louche. D’autant plus qu’il va nouer une relation ambiguë avec le mystérieux Murat, propriétaire du journal du coin.. 

    Mordus de chasse au sanglier, ces brutes enragées n’hésitent pas à poursuivre leurs proies jusque dans les rues en tirant des coups de feu tous azimuts. A l'image du maire autoritaire et populiste, ce sont eux qui dirigent la région et ont la mainmise sur l’approvisionnement en eau. Inutile de dire qu’ils sont déterminés à défendre leurs privilèges par tous les moyens.

    A l’approche des élections municipales, Emre accepte leur invitation à dîner et, tandis que le raki coule à flots, l’atmosphère s’alourdit. la tension monte, les dialogues se durcissent et on passe de l’humour gras au profond malaise. Bien qu’on ne parle pas ouvertement d’homosexualité,  le procureur est incité à prouver sa virilité pour faire taire les rumeurs à son sujet. Par ailleurs il lui est fortement conseillé de s’intégrer au mieux, de ne pas faire de vagues et de ne pas rechigner à toucher des pots de vin...  

    Ambiance glauque et anxiogène

    Sans manichéisme ou jugement péremptoire, Emin Alper propose un thriller politique noir sous haute tension, mâtiné de néo-western, porté par d’excellents acteurs. Créant une ambiance glauque et anxiogène, il brosse le portrait d’un pays plongé dans un système ancestral machiste, populiste, traditionnaliste, où règnent la corruption, l'intolérance, l’homophobie, la haine de l’autre et la violence.  

    Le tout sur fond de cratères béants menaçants, prêts à vous engloutir et sur l’un desquels s’ouvre le film. Un gouffre vertigineux, symbole d’un sentiment d’impuissance et de la difficulté de s’ériger en justicier dans un milieu où, cédant à la peur, la majorité obéit à la loi du plus fort.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 avril.

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  • Grand écran: "Je verrai toujours vos visages" nous apprend comment mettre des mots sur les maux. Passionnant

    La justice restaurative, vous connaissez? Pas vraiment. C'est normal, elle est méconnue. Complémentaire au traitement pénal d’une infraction, promue en Suisse par l'Association AJURES et dans la loi en France depuis 2014, elle consiste à mettre face à face des victimes et des auteurs d’une infraction (qu’il s’agisse des parties concernées par la même affaire ou non) et de les faire dialoguer.  Pour les agressés il s’agit de chercher l’apaisement, de trouver les moyens de se réparer, de se reconstruire et pour les agresseurs de prendre pleinement conscience de leurs actes, de leur répercussion et éviter de récidiver. Les discussions sont encadrées par des animateurs et médiateurs professionnels ou bénévoles. 

    Basée sur le volontariat, n'entraînant pas de remise de peine, cette pratique a inspiré Jeanne Herry, auteure des excellents Pupille et Elle l’adore. Elle en a fait le sujet de son dernier film Je verrai toujours vos visages. Réunissant un casting cinq étoiles, la réalisatrice propose deux cas de figure dans une mise en scène au cordeau.  

    Décor austère, reflet exact de la réalité, pour le premier. Il se passe en prison dans un cercle de parole composé de trois hommes condamnés pour vols avec violence (Dali Benssalah, Birane Ba, Fred Testot) et trois personnages interprétées par Gilles Lellouche, Leïla Bekhti et Miou- Miou (la mère de Jeanne Herry), victimes du même style de crimes. Ils ne se connaissent pas et vont échanger en présence de deux personnes (Jean-Pierre Darroussin, Suliane Brahim), formées donc pour les accueillir, comme cité plus haut,. 

    Parallèlement et en-dehors, on découvre Chloé (Adèle Exarchopoulos), violée par son grand frère pendant son  enfance. Apprenant qu’il est sorti de prison  et vit dans la même ville, elle craque et demande l’aide d’une médiatrice  (Elodie Bouchez) avant de le revoir. Ces deux dramaturgies avec des pics différents où les comédiens se donnent à fond dans des confrontations sous haute tension,  révélateurs par ailleurs du fonctionnement de cette justice, donnent une œuvre passionnante et prenante, loin du dossier ou de la thèse.  

    Trois formations pour la réalisatrice

    Jeanne Herry s’impose brillamment avec ses dialogues et son cadre serré. Elle nous en parle plus longuement à l’occasion d’une rencontre, nous éclairant tout d’abord sur le titre Je verrai toujours vos visages. «ll y a deux versants, l’un un peu traumatique dans la mesure où la victime est marquée à vie par celui de l’agresseur et l’autre côté réparateur, suite à ceux découverts lors de rencontres qui peuvent changer la vie». 

    Ce film a exigé une grosse documentation. Voire une formation.

    En effet. Pendant quatre mois je me suis entretenue avec des animateurs et des médiateurs et après deux mois, j’ai rencontré des victimes et des auteurs. J’ai également suivi trois formations. 

    C’est donc la parole comme remède, comme pansement sur les plaies. Un procédé par lequel les mots atténuent les maux en quelque sorte.

    Effectivement. C’est libérateur. Les victimes peuvent dire leur souffrance être entendues par les criminels, tandis que ces derniers prennent plus largement conscience de leur acte, se mettent aussi à évoquer leur parcours. Chaque victime y a droit, mais ce n’est malheureusemeas assez proposé. Alors que ça marche bien. 

    L’idée est avant tout de s’écouter, ce qui  se fait de moins en moins.

    C’est vrai, il, existe un manque flagrant en politique à l’Assemble nationale, sur les réseaux. On privilégie le clash et l’affrontement, l’insulte. 

    Un mot sur les médiateurs et médiatrices et l’importance de leur présence.

    Le principal est de garder une bonne distance, de laisser la place aux protagonistes, anticiper, comprendre, ne pas intervenir, se mettre en retrait. Le gros du travail est de préparer en amont ceux qui prennent la parole. Les gens vont animer leur propre débat. Mais tout cela s’apprend en formation. 

    « Je verrai toujours vos visages », à l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 5 avril.  

     

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