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  • Grand écran: Tout est question de désir dans "Chronique d'une liaison passagère". Avec les irrésistibles Sandrine Kiberkain et Vincent Macaigne

    Charlotte (Sandrine Kiberlain), mère célibataire et Simon (Vincent Macaigne), marié, n'osant quitter son foyer, se rencontrent dans une soirée. Ils papotent, boivent un verre, se plaisent et rentrent ensemble chez Charlotte. L’accord parfait d’une première nuit les pousse à se revoir. Tout en promettant de s’engager… à ne pas s’engager, Juste pour le plaisir. Vont-ils respecter le contrat ?

    Au départ, cela semble possible. Au fil de leurs rendez-vous, on verra pourtant que ce n’est pas si évident, comme nous le laisse découvrir Emmanuel Mouret. Cinéaste de la confusion des sentiments, des rapports complexes entre les sexes et de la pulsion amoureuse, l’auteur de l’irrésistible "Mademoiselle de Joncquières", revient avec  «Chronique d’une liaison passagère», son onzième long métrage.

    Un voyage joyeux et plein de fantaisie

    Léger, grave, profond, magnifiquement écrit et mis en scène il est formidablement  porté par Sandrine Kiberlain, femme pratique jouant l’efficacité,  et Vincent Macaigne, personnage maladroit, peu sûr de lui.  Amants attachants, attendrissants, ils ont également un sens inné du comique. Sans cesse en mouvement, ils s’embarquent pour un voyage joyeux et plein de fantaisie s’efforçant toujours de se montrer élégants l’un envers l’autre, se retenant pour ne pas être en demande. Une délicatesse qui finit par leur peser, dans la mesure où ils sont de plus en plus surpris par une complicité imprévue.     

    Dans un clin d’œil à Bergman avec des scènes d’une vie extra-conjugale, cet héritier de Woody Allen, de Rohmer, voire de Truffaut, propose une façon de s’aimer à la fois physique et intellectuelle avec cette aventure à suspense. Rythmée par  la parole, elle oblige les deux protagonistes dans le déni d’une relation plus intense et durable qu’ils ne l’imaginaient, à quelques contorsions linguistiques jouissives.   

    Lors d’un entretien téléphonique, Emmanuel Mouret nous en dit plus sur ce film lumineux, adapté d’une ébauche de scénario de Pierre Giraud, alors que le réalisateur animait un atelier d’écriture. Très séduit par la situation de départ, il dit évoquer davantage le désir que l’amour, y compris lorsqu’il aborde le genre dans la dernière partie du film, Charlotte se laissant tenter par une relation lesbienne. « Tout commence par le désir qui nous envoie dans le questionnement. Et les relations quelles qu’elles soient y sont sans cesse ramenées. »

     -Vos deux personnages se déplacent constamment, mus par leurs interrogations et les sentiments qu’ils s’interdisent de s’avouer.  

     -En effet. Je voulais donner de l’ampleur à cette histoire intimiste, à cette liaison cachée, qui en fait n’est évidemment pas passagère... Loin de moi l’idée d’en faire un huis-clos dans une chambre à coucher. Il fallait de l’aventure, du suspense. Je suis parti du principe qu’ils seraient rarement assis. Du coup, ils marchent, déambulent, se retrouvent dans des tas d’endroits différents. Leurs déplacements donnent une allure aux questions qu’ils se posent.

     -Et ils échangeant énormément à la faveur de dialogues ciselés. Pour vous, le langage est primordial.

     -C’est vrai J’aime l' idée que parler leur procure autant de plaisir que faire l’amour. Je suis surpris que les films soient parfois si taiseux. Pour moi, la parole est très cinématographique. Elle révèle les émotions. Il faut mettre des mots sur ce que l’on vit.

    -Il y a un côté philosophique dans vos films. Mais vous préférez dire qu'ils donnent à penser

     -Je pose des questions et je tente de faire résonner ces questions, auxquelles on n’a d’ailleurs pas besoin de répondre, avec les contradictions, les paradoxes. Il ne faut pas aimer les choses telles qu’elles sont, ne pas craindre la complexité. Il n’existe pas de solution simple.

    -Vous avez trouvé en Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne  le tandem idéal pour exprimer tout cela.

    -La recherche fut assez longue. J’avais fait un film avec Vincent et j’avais envie de retravailler avec lui. Nous avons des affinités et sa maladresse me touche. J’ai alors pensé à sa partenaire et Sandrine s’est imposée. Sa façon d’être, sa nature amusante, sa fantaisie qui complète celle de Vincent m’ont plu. Et tous deux ont ce point commun d’être drôles. C’était un bonheur de les regarder jouer ensemble.

    Ce l'est aussi pour nous. Et on se réjouit de voir ce qu’Emmanuel Mouret nous réserve dans son prochain opus. Il ne veut rien en dévoiler, sinon qu’il va essayer de prolonger des questions et des situations.  

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 14 septembre. 

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  • Federer, la Rolls de la raquette, raccroche. Le choc est planétaire. A la mesure de l'icône...

    On s’y attend, on se demande quand il va l’annoncer, on n’y pense plus et puis c’est le choc. Planétaire. A la mesure de l’icône. Trahi, par son corps à 41 ans, Federer, modèle de suissitude, raccroche. Il va encore disputer la Laver Cup à Londres la semaine prochaine. Ensuite bye, bye, alors que certains spécialistes, l’espoir chevillé au corps à l’image de Rosset, étaient plus ou moins en train d’imaginer que Rodgeur, pourrait éventuellement gagner un autre  Grand Chelem. 

    Que nenni, donc sans grosse surprise, il faut bien le dire, en dépit du talent de notre mythique gloire nationale, Il ne reste plus désormais qu’à rappeler, la larme à l’œil, son palmarès vertigineux, ses 20 Majeurs, ses 103 victoires sur le circuit, ses six finales ATP,  sa Coupe Davis, sa médaille d’or olympique en double avec Stan Wawrinka (il l’a quand même ratée en simple…), ses 310 semaines au sommet, les hommages de Wimbledon, de l’Us Open et de Roland Garros tweetant « La légende du tennis ».

    De quoi donner du grain à moudre aux expert, se demandant s’il n’est finalement pas le plus grand et le restera, vu qu’il a révolutionné le tennis. Je sais, on va me rétorquer que ce sont de super potes et que l’Ibère est quasiment inconsolable, mais cela doit malgré tout  énerver Nadal avec ses 22 GC en poche . Et qui, tout en faisant mine de ne pas s’en soucier le moins du monde (c’est à peine s’il connaît le nombre de ses victoires,,,)  rêve tous les matins en se rasant d’égaler puis de dépasser Serena Williams, actuellement la véritable GOAT qui le nargue du haut de ses 23 couronnes, Sans parler de Djokovic, lui aussi devant l’orchidée noire (en Grands Chelems, en Masters 1000, en nombre de semaines au top), mais qui continue à passer pour un vulgaire chardon aux yeux des véritables connaisseurs du tamis. 

    C’est dire si le Mozart de la raquette, demeurera le roi de cœur. Ce qui me fait une belle jambe. Car si, comme l’a relevé Nicolas Bideau, on a perdu un champion mais  gagné une légende, moi, j’ai paumé l’une de mes cibles favorites. Enfin, je peux encore compter un moment sur l’ogre de l’ocre et le vampire serbe. Parce que ce ne sont pas les joueurs français, tellement à la ramasse, qui vont m’inspirer.  Il est vrai que j’ai toujours ou presque eu plus envie de tirer sur les Rolls que sur les ambulances... 

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  • Grand écran: "Avec amour et acharnement" réunit Juliette Binoche et Vincent Lindon

    Claire Denis a cartonné cette année dans deux des grands festivals. En mai dernier, elle décrochait le Grand Prix du jury à Cannes  avec Des étoiles à midi. Trois mois auparavant, pour la première fois en compétition  à Berlin, elle raflait l’Ours d’argent de la meilleure réalisation en présentant Avec amour et acharnement, sorti cette semaine en Suisse romande.

    Intense histoire d’amour,  le film est adapté du roman de Christine Angot Un tournant de la vie. Comme l'illustre superbement le film dès l'ouverture, Sara (Juliette Binoche) journaliste à Radio France Internationale (RFI) aime passionnément Jean (Vincent Lindon). C’est réciproque de la part de cet ancien rugbyman et taulard, par ailleurs père d’un ado métisse rebelle qui vit avec sa grand-mère en banlieue parisienne. 

    Déterminé  à se réinsérer professionnellement, Jean trouve du travail dans la nouvelle entreprise de François (Grégoire Colin), son associé retrouvé qui  n’est autre que l’ex-de Sara, qu’elle a quitté pour lui. Mais elle ne l’a pas oublié et lui non plus. Ce retour toxique de François fait chavirer le couple, qui se déchire jusqu’à l’outrance dans des scènes parfois à la limite de la caricature.    

    En dépit de la prestation impeccable de Juliette Binoche et Vincent Lindon,  Claire Denis peine à nous convaincre véritablement en revisitant le triangle amoureux, où elle développe plus particulièrement les sentiments contradictoires qui animent Sara, prise entre son désir pour François et son amour pour Jean.

    On cherche en outre l’intérêt de ces pièces rapportées, où Jean rente de retisser des liens avec un fils qui le fuit et qui viennent inutilement parasiter l’intrigue principale. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis le 31 août.

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