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  • Grand écran: "Echo", singulier Noël à l'islandaise en forme de miroir contemporain

    bergmal_2_copy.jpgOn est loin des nanars du genre, hollywoodiens ou non, pleins de bons sentiments et de valeurs chrétiennes. Avec Echo, le réalisateur islandais Runar Runarsson propose, en 56 vignettes qui s’inscrivent entre les préparatifs de Noël et de Nouvel-An, une radiographie de son pays en particulier et de l’ensemble de notre société moderne en général.

    Ces tableaux sans lien les uns avec les autres, prosaïques, poétiques, magiques, joyeux, tristes, beaux ou laids,  diffèrent également par leur longueur ou leur sujet. Comprenant autant d’éléments que possible, ils sont interprétés par... 330 acteurs, eux aussi déconnectés les uns des autres.

    Traitant des fêtes tout en se penchant sur les à-côtés, l’auteur nous emmène d’abord dans une laverie automatique pour voitures où de grands balais s’animent progressivement au rythme d’une musique symphonique. Créant des contrastes, il passe du spectaculaire incendie d'une ferme abandonnée (photo) à une dispute ex-conjugale au téléphone, du corps d’un petit garçon dans son cercueil à une véritable naissance.

    On navigue également d’une représentation enfantine de Noël à un concours de Miss Bikini, d’un abattoir où défilent des poules à une jeune fille dans un salon demandant à sa grand-mère d’essayer son casque de réalité virtuelle, d’une révolte d’employés de supermarché à un jeune homme noir dans un solarium. Non pas pour bronzer mais pour chasser une déprime provoquée par le manque de lumière en ces courtes journées nordiques.

    Tout n'est certes pas pareillement réussi dans ce film collage singulier, visuellement soigné mais aux situations plus ou moins captivantes, où le réalisateur s'est fixé quelques règles comme une caméra fixe ou le fait qu'un acteur ne doit apparaître que dans une seule histoire, Il ne nous plonge pas moins dans une ambiance spéciale, en s'emparant à sa manière de la folie de Noël avec d'intrigantes saynètes entre drame, cynisme et humour.

    maxresdefault.jpg«C’est un film sur de petits fragments de la vie qui, ensemble, représentent notre société. Certains aiment Noël et Nouvel-An, d’autres pas. Echo agit comme un amplificateur d’émotions d’un côté ou de l’autre», nous dit Runar Runarsson (photo) lors d’une rencontre à Genève. «Mon but n’est pas de critiquer cette période festive, mais avant tout d’observer. Pour moi, c’est un miroir où chacun peut voir un reflet de sa propre existence.»
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    Vous traitez d’une multitude de thèmes.

    C’est normal. Tant de choses se produisent dans une semaine, voire quotidiennement. La vie, la mort, la naissance, la solitude, les sans-abri. Je n’ai rien inventé. Tout ce que je décris m’est arrivé en peu de temps ou concerne des gens qui me sont proches.

    Vos 330 protagonistes sont des non-professionnels. Etaient-ils difficiles à diriger?

    Non. Il y a eu un peu d’improvisation. J’exerçais un contrôle limité. Qu'ils soient non-professionnels me permettait d'ancrer le film encore davantage dans le réel. Certains d'entre eux ont suivi des études, mais n'ont jamais eu de rôle. De toutes façons, ce n'est pas très important car n'importe qui est capable de jouer la comédie ou de chanter. Il suffit d'essayer.

    C’est votre troisième long-métrage et il est radicalement différent des deux précédents, disons classiques en comparaison. Allez-vous tenter quelque chose de nouveau pour le suivant ?

    Je n’en sais rien. Je suis toujours mon cœur, mon instinct. Du coup, il est possible que je ne réalise plus d’autres films.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 décembre.

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  • Grand écran: "Docteur?" met laborieusement face-à-face Michel Blanc et Hakim Jemili

    docteur_film_séguéla.jpgVieux généraliste alcoolique à la limite de la radiation en raison des libertés qu’il prend avec l'exercice de la médecine, le docteur Mamou Mani est néanmoins le seul SOS Médecin de garde à Paris le soir de Noël.

    Les appels s’enchaînent jusqu’à celui de Rose, un membre de sa famille. Le toubib arrive sur les lieux en même temps que Malek, un coursier Uber Eats, qui rêve de devenir médecin. Gentil, serviable mais casse-pieds, il commence à se mêler de tout. Leur rencontre provoque rapidement d’improbables situations quand Mamou Mani, soudainement immobilisé par un lumbago, se fait remplacer dans ses visites par le coursier qu’il guide grotesquement par téléphone.

    Tristan Séguéla met ainsi en scène Michel Blanc en praticien grincheux, dépressif, plus ou moins misanthrope, au bout du rouleau et le jeune youtubeur Hakim Jemili (photo), qui fait ses premiers pas sur grand écran dans le rôle d’un garçon aussi maladroit qu'emmerdeur.

    Si le réalisateur avait vaguement dans l’idée de reproduire le tandem Lino Ventura-Jacques Brel, c’est raté. Entre confrontation de générations et plate tentative de critique d’ubérisation tous azimuts, le réalisateur propose une grosse farce convenue qui se veut cynique mais se traîne. A de rares exceptions, il nous sert des gags bien gras et débiles avec un duo tentant laborieusement d’être drôle.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 décembre.

     

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  • Grand écran: Edward Norton revient avec "Motherless Brooklyn". Noir c'est noir...

    edward-norton-motherless-brooklyn-opens-2019-rome-film-fest.jpgDans les années 50, l’administration municipale tente de revitaliser le quartier de Brooklyn. Alors qu’elle rase de vieux immeubles pour les remplacer par des appartements chics, Lionel Essrog, un détective privé atteint du syndrome de la Tourette, guidé par son sens de la vérité et de la justice, mène une enquête complexe sur la mort de son mentor Frank Minna.

    Ce dernier a été tué par une organisation criminelle aux ramifications multiples dans les hautes sphères de Big Apple. Des clubs de jazz de Harlem aux taudis de Brooklyn en passant par les beaux quartiers de Manhattan, Lionel découvre des secrets et va affronter l'homme le plus redoutable de la ville pour sauver l'honneur de son ami assassiné.

    Réflexion sur le pouvoir, Motherless Brooklyn, adapté du roman à succès de Jonathan Lethem paru en1999, est signé Edward Norton. Opérant son retour à la réalisation quelque 20 ans après Au nom d’Anna, il joue également le personnage principal et n’a pas lésiné sur le casting en convoquant à ses côtés Alec Baldwin, Willem Dafoe, ou encore Bruce Willis.

    Si, contrairement au livre, l’histoire est située dans les fifties, Edward Norton n’en dresse pas moins un parallèle avec le phénomène actuel de gentrification qui ne cesse de s’amplifier dans les métropoles, entraînant le déplacement de résidents à faible revenu. Le caractère d’Alec Baldwin est d’ailleurs directement inspiré du politicien Robert Moses, urbaniste sans scrupules qui a transformé New York en boboïsant certains quartiers,

    Avec Motherless Brooklyn, film très noir, Edward Norton veut recréer le style et l’atmosphère des classiques hollywoodiens du genre, ce qui implique une minutieuse reconstitution, dans les décors, les dialogues, les costumes, les voitures, les personnages, flics véreux et politiciens corrompus. Visuellement c’est réussi. On n’en dira pas autant de l’intrigue inutilement tarabiscotée, tortueuse et d’une longueur que rien ne justifie.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 4 décembre.

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