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  • Grand écran: "Demain tout commence", avec Omar Sy reconverti en papa poule

    aomarsy.jpgSea, sex and sun dans le sud de la France pour Samuel (Omar Sy), qui se la coule douce dans son job tout en jouant l’ado attardé, cavaleur, baratineur et irresponsable. Jusqu’au jour où une de ses anciennes conquêtes, Kristin (Clémence Poésy), lui laisse sur les bras un bébé de quelques mois, Gloria: sa fille! Incapable de s’occuper d’un nourrisson et décidé à le rendre à sa mère, Samuel se précipite à Londres pour tenter de la retrouver. Sans succès évidemment.

    C’est là qu’il rencontre Bernie, un homosexuel britannique. Particulièrement sensible à la plastique de Samuel, le dandy accepte, en toute amitié s’entend, de l’héberger avec Gloria. Dingue de sa gosse, l’improbable géniteur devenu père idéal lui construit une vie de rêve dans un appartement génial, lui inventant de surcroît une maman formidable.

    Inséparables, tous deux nagent dans le bonheur lorsque huit ans plus tard, Kristin réapparaît subitement et enfile le costume de la méchante en voulant récupérer la garde de Gloria. Le drame pour Samuel, d’autant qu’une visite chez le médecin a jeté une ombre inquiétante sur son quotidien enchanté…

    Demain tout commence, surfant notamment sur le thème rebattu de qui fait finalement le meilleur parent, tente de relever le niveau des comédies françaises du genre Ma famille t’adore déjà, Le petit locataire, sans oublier Papa ou maman 2 également de sortie ce mercredi. Mais le dit niveau étant tellement bas, inutile de préciser qu’on n'atteint pas des sommets avec ce mélo familial d’Hugo Gélin, remake de Ni repris ni échangé du Mexicain Eugenio Derbez.

    Question interprétation, on est aussi assez loin du top. Omar Sy, l’acteur préféré des Français (qui le restera sans nul doute), peine à se départir de son éclatant sourire façon Pleyel de concert et de son lassant côté clown, même s’il met ensuite un bémol dans son rôle de papa poule pudique et super sympa. La jeune Gloria Colston tient mieux la route en incarnant une gamine mature pour son âge, bien qu’immergée dans un redoutable océan d’amour et de tendresse propice à la voir virer tête à claques.

    Quant au réalisateur, non content de nous proposer un film bourré de bons sentiments et tire-larmes à souhait, il tombe carrément dans le pathos échevelé, compliquant un scénario déjà confus d’un twist final inutilement tordu.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 7 septembre.

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  • Grand écran: avec "Baccalauréat", Cristian Mungiu se livre à l'examen impitoyable de nos sociétés

    abaccalau.jpgRoméo n’a pas vraimentle physique que son prénom suggère... Médecin quinquagénaire massif et enrobé ruminant son échec, il exerce dans une bourgade de Transylvanie. Convaincu qu’il n’y a plus d’avenir en Roumanie après y être revenu plein d’espoir en 1991, il s’est démené pour que sa fille Eliza, la prunelle de ses yeux, soit acceptée à l’Université de Cambridge. Il ne lui reste qu’à passer son bac, une formalité pour cette élève modèle.

    Rien ne va pourtant se dérouler comme prévu dans Baccalauréat du Roumain Cristian Mungiu. Eliza est agressée sexuellement à quelques jours des épreuves. Elle est blessée et le drame risque de peser sur ses résultats et remettre en cause sa bourse pour l’Angleterre, ainsi que toute la vie de Roméo. Sa réussite sociale par procuration est une telle obsession qu’il est devenu pratiquement insensible à tout le reste. Et notamment à sa femme qui s’apprête à le quitter, et pour qui les mots devoir et honneur ont encore de l’importance.

    Dangereuses magouilles

    Intensément frustré, Roméo oublie tous les principes qu’il a inculqués à sa fille et cherche n’importe quel moyen pour qu’elle réussisse. Il finit par se lancer dans de dangereuses magouilles, en acceptant l’aide d’un malade influent en vue de corrompre le correcteur des copies. Le piège se referme, c’est l’engrenage.

    Centré sur les rapports sur les rapports père/fille, Baccalauréat, filmé en longs plans-séquences, est une critique sociale virant au film noir, où Cristian Mungiu part du singulier pour viser l’universel. Roméo personnifie la Roumanie d’aujourd’hui, hantée par les fantômes du passé, minée par les compromis "nécessaires", les compromissions et le trafic d’influence auxquels s’initie un honnête homme.

    Entre culpabilité et rédemption, ses thèmes de prédilection, le réalisateur se livre à un examen passionnant et impitoyable concernant toutes nos sociétés. On regrettera juste le dénouement de l’opus, porté par d’excellents comédien dont l’interprète principal Adrian Titieni. Dans une scène plate, Cristian Mungiu montre de façon assez mièvre que le salut passera par la jeunesse. Ou peut-être pas...

    Rappelons que Cristian Munigiu, habitué du Festival de Cannes, avait obtenu en 2007 la Palme d'or pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours. En mai dernier, il remportait avec Baccalauréat le prix de la mise en scène, à égalité avec Personal Shopper du Français Olivier Assayas. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 7 décembre. 

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  • Grand écran: " L'idée d'un lac", chronique poétique sur une femme enceinte à la recherche de son passé

    alac.jpgEn 2011, la réalisatrice helvético-argentine Milagros Mumenthaler déjouait tous les pronostics en raflant le Léopard d’or au festival de Locarno pour son premier film Abrir puertas y ventanas.

    A nouveau sélectionnée en compétition en août dernier, elle ne connaissait pas le même succès avec le second La idea de un lago (L’idée d’un lac), chronique intime et poétique sur une femme enceinte qui part à la recherche de son passé.

    Photographe professionnelle, Inès se décide à terminer un livre avant la naissance de son enfant. Son travail la renvoie à la maison des grands-parents située au bord d’un lac dans le sud de l’Argentine, où se réunit la famille pour les vacances d'été. C’est là qu’a été prise la seule photo qu’elle conserve d’elle et de son père avant qu’il disparaisse, victime de la dictature militaire.

    Milagros Mumenthaler s'est librement inspirée d’un livre de photos et de poèmes autobiographiques de Guadalupe Gaona Pozo de aire, pour lequel elle eu un coup de cœur. Il a provoqué dans sa tête des images fortes qui lui ont donné envie de réaliser son film, dont on retient avant tout une certaine émotion et de très belles images.

    Elles flirtent par ailleurs parfois avec le fantastique lorsqu’elle imagine son père sous l’apparence de la petite Renault verte qu’il conduisait et avec laquelle elle se baigne dans le lac… On reprochera malgré tout au film un côté peu abouti en ce qui concerne la mise en scène et la direction des personnages.

    A ‘affiche dans les salles de Suisse romande dès le 30 novembre

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