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  • Grand écran: thriller médical, "La fille de Brest" revient sur les ravages du Mediator

    abrest.jpgAprès La tête haute qui avait ouvert le Festival de Cannes en 2015, Emmanuelle Bercot revient avec un thriller médical rappelant le combat d’Irène Frachon, une pneumologue du CHU de Brest. En 2008, elle découvre un lien direct entre des morts suspectes et la prise d’un médicament coupe-faim commercialisé depuis 30 ans, le Mediator. Elle cherche alors à le faire interdire avec autant d’obstination et de courage.

    Médecin et mère de famille, cette justicière avant tout est incarnée par la Danoise Sidse Babett Knudsen. En brossant le portrait d’une femme décidée à faire triompher la vérité, La fille de Brest, raconté du point de vue d’Irène Frachon, fait inévitablement penser à Erin Brockovich de Steven Soderbergh. Une juriste américaine jouée par Julia Roberts partait guerroyer contre l'arrogance de puissantes industries qui avaient pollué l’eau d’une petite ville californienne.

    La croisade exemplaire, nécessaire de la lanceuse d’alerte investie d’une mission pour dénoncer le scandale du Mediator, qui aurait causé 1800 morts méritait d’être portée à l’écran. Pour ne pas oublier ses ravages et pour rendre hommage à une battante qui, façon David contre Goliath, a fait trembler les Laboratoires Servier. Et poursuit sa lutte pour que les victimes obtiennent réparation.

    Des réserves sur la forme et les comédiens 

    On a pourtant quelques réserves en ce qui concerne la forme simpliste, notamment des scènes d'autopsie éprouvantes voire complaisantes où la caméra s'attarde longuement sur des corps découpés par des légistes. Même si la réalisatrice veut forcer de cette manière violente les spectateurs à se rendre compte dans leur chair ce qu’implique la prise du Mediator.

    Par ailleurs, les comédiens (photo) ne sont pas toujours à la hauteur Formidable en Premier ministre dans la série Borgen, lumineuse aux côtés de Fabrice Lucchini dans L’herrmine, Sisdse Babette Knudsen déçoit un peu dans le rôle de la Bretonne Irène Frachon. Emmanuelle Bercot en fait une sorte de double, en la montrant débordante d’une énergie virant parfois à l’hystérie avec ses crises de nerf à la limite du grotesque.

    On n’est pas non plus très fan de la prestation fade d’un Benoît Magimel bedonnant, chercheur dépassé par l’ampleur de l’affaire et tentant laborieusement de suivre une collègue à la pétulance manquant de naturel.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 novembre

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  • Grand écran: "Sully" fait revivre "le miracle de l'Hudson". Avec Tom Hanks en héros ordinaire

    asully.pngMontrant depuis toujours une Amérique patriote, forte, combative, Clint Eastwood aime les héros ordinaires qui contribuent à en perpétuer la représentation en l’exaltant. Comme le protagoniste de Sully, son 35e long-métrage, Le film s'ouvre de façon spectaculaire sur le crash d’un avion s’encastrant dans des immeubles de Manhattan. Un rappel onirique terrifiant du 11 septembre hantant les nuits d’un homme qui se réveille en sursaut, en sueur, en proie à la panique. …

    ACATASTROPHE.jpgPuis le cauchemar débouche sur  "le miracle de l’Hudson", comme pour exorciser le traumatisme national suite à l’attentat des tours jumelles. Le 15 janvier 2009, moins de huit ans après le drame, le pilote d’US Airways Chesley Sullenberger, dit "Sully" ,réussit l'inimaginable, l’impossible: poser dans les eaux glacées de l’Hudson son avion qui, endommagé par un vol d’oiseaux peu après le décollage de JFK, a perdu ses deux réacteurs  Et sauve la vie des 155 passagers et membres d’équipage

    Les images font le tour de la planète. Mais alors qu’il est salué par l’opinion publique et les médias du monde pour son exploit sans précédent dans l’histoire de l’aviation, les autorités ouvrent une enquête administrative qui va durer 15 mois. Face à la perte de l‘avion d’une valeur de 150 millions de dollars, elle met en doute la décision extrêmement risquée du commandant de bord.  Et tente de démontrer par des simulations de vol qu’il aurait été possible d’atterrir en urgence dans deux aéroports régionaux proches.  

    La réputation et la carrière exemplaire de Sully sont en jeu. S’il s’interroge lui-même sur le  bien-fondé de sa manœuvre, il est déterminé à s’élever contre l’injustice et à prouver qu’en dépit de tous les paramètres pris en compte, les ordinateurs ont oubli l’essentiel: le facteur humain. En d’autres termes son immense confiance dans des capacités acquises pendant 40 ans, qui lui ont permis de juger la situation en 35 secondes et de comprendre qu’il n’y avait pas d’autre option que celle de cet amerrissage miraculeux au cœur de New York..   

    ahanks.jpgTom Hanks vieilli, les cheveux blanchis, incarne ou plutôt est cet homme à la fois exceptionnel, modeste et méconnu. Peu bavard, sans aucune aspiration à la notoriété, il affirme simplement n’avoir fait que son devoir. Aaron Eckhart l’accompagne dans cet anti-film catastrophe humaniste sous forme de crash héroïque à vocation thérapeutique. Il se révèle lui aussi parfait dans son rôle de copilote alliant le professionnalisme et une bonne dose d’humour comme le prouve son mot de la fin.

    A la remarquable performance de ce duo, s’ajoutent la reconstitution méticuleuse et au plus près de la réalité de l'accident, la construction en flash back avec la répétition du cauchemar et de l’impressionnant amerrissage. Sans oublier, dans cet opus mêlant l'intime et le grand spectacle, la façon dont le réalisateur se glisse dans la tête et l’esprit du pilote. Interrogeant son héroïsme tout en évoquant ses problèmes privés, ses tourments, ses peurs et ses angoisses post-traumatiques.

    Le tout sur fond de dénonciation d’une machine oppressive, en l’occurrencee conseil national de la sécurité net des transports (NTSB), s’acharnant sur un seul et brave homme dans sa volonté maniaque de désigner un coupable..

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 novembre

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  • Grand écran: "Le confessioni", thriller financier en forme de parabole noire et ludique

    aconfessioni.jpgA sa grande surprise, le moine chartreux Salus (Toni Servillo) est invité par le directeur du FMI, le Français Pascal Rogé, à participer en compagnie des dirigeants politiques à une réunion du G8, dans un hôtel allemand en bord de mer. Sont aussi présents deux stars, un chanteur et une romancière pour ados.

    Alors que les responsables des huit principales puissances économiques mondiales vont prendre une décision secrète, lourde de conséquences pour l’avenir de l’humanité, le directeur du FMI atteint d’un cancer veut se confesser. Le lendemain matin, il est retrouvé mort dans sa chambre. Apparemment, c’est un suicide. Mais peut-être a-t-il été assassiné.

    Si oui, le coupable pourrait alors se trouver parmi la dizaine de participants du sommet qui, se méfiant les uns des autres, vont dès lors s’espionner et se soupçonner. Casting international pour tenter de résoudre l‘affaire avant d’annoncer le décès au monde. Autour du remarquable Toni Servillo portant impeccablement la robe monacale, il y a Daniel Auteuil (directeur du FMI), Connie Nielson, Marie-Josée Croze, Maurice Bleibtreu, Stéphane Freis, Lambert Wilson.

    Un certain état du monde

    Avec Le confessioni le réalisateur italien Roberto Ando, notamment auteur de Viva la liberta en 2013, dépeint un certain état du monde, évoquant un déséquilibre croissant entre la richesse et la pauvreté. Dans une mise en scène assez lyrique, l livre une critique du néolibéralisme au moyen d’un thriller économico-financier en forme de parabole noire et ludique, saupoudrée d’un zeste d'Agatha Christie. Et cela sous le regard du moine qui, tel un Saint François d’Assises moderne, se promène dans la nature en enregistrant les chants des oiseaux.

    aando.jpgRoberto Ando s’est évidemment beaucoup documenté pour dominer son sujet en étudiant notamment l’économie des années 2000. Il est par ailleurs allé aux Etats-Unis et a lu l’interview de la femme d’un directeur du FMI mort du cancer, qui ne pouvait parler de sa maladie au risque de perturber le marché. 

    "L’idée, c’était de travailler sur le pouvoir, de l’épier à travers un personnage qui a un langage différent et a choisi le silence, ainsi que la relation entre lui et des puissants au comportement opposé", nous explique-t-il.

    "C’était aussi le désir de savoir ce qui se passe derrière certaines portes, avec des gens déconnectés, isolés dans le secret. Le pouvoir a toujours utilisé le secret, le moine en est le gardien et, partant, les huit ministres sont convaincus qu’il sait des choses. Surtout en le voyant déambuler avec son enregistreur". 

    Son regard relève-t-il de la morale et de la religion ?

    En l’occurrence, il apparaît comme un être humain, non un représentant de l’Eglise. Dans les derniers vingt ans, l’économie a correspondu à une théologie. Depuis 2008, ce monde s’est divisé et la théologie a été mise en doute. Le film montre des hommes et des femmes qui doutent. Et c’est le moine les fait mettre en cause l’omnipotence des marchés financiers. Pour autant ce n’est pas un essai sur l’’économie. Je pars de la réalité pour n’égarer ailleurs. Il s’agit avant tout d’un film montrant des gens de pouvoir face à la mort, quelque chose qu’ils ne peuvent pas contrôler. 

    Deux mots encore sur Toni Servillo, formidable en moine chartreux.

    Je suis à l’aise avec lui. Nous avons une relation forte. Pour moi c’était l’interprète idéal. Il a énormément travaillé son personnage, qui n’est pas facile et l’a incarné à un point incroyable. Je lui ai d’ailleurs dit que dans une autre vie il devait être moine. Il pense que oui…

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30  novembre.

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