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  • Grand écran : "Tour de France" réunit un jeune rappeur et un vieux raciste. Avec Gérard Depardieu

    adepardieu.jpgFar-hook, un jeune rappeur prometteur obligé de quitter Paris suite à un règlement de comptes et Serge, un vieux maçon raciste et râleur, partent faire le tour des ports de France sur les traces du peintre Joseph Vernet. Un attelage improbable que tout oppose. Mais sans surprise, ils vont devenir amis, malgré le choc des cultures et des générations.

    Road-movie sur fond de quête picturale, Tour de France met face à face Gérard Depardieu qui fait ce qu’il veut et Sadek, également rappeur dans la vie, qui fait ce qu’il peut. Il est signé Rachid Djaïdani. Après son très réussi Rengaine, il peine à convaincre avec cette comédie humaniste en forme de plaidoyer pour la tolérance et le vivre ensemble.

    Réconcilier en douceur la France raciste et celle des quartiers, en montrant deux caractères aux antipodes qui finissent par s'écouter  l'un l'autre, paraît en effet aussi naïf que cliché. Pour Rachid imperturbable, cela dépend du regard qu’on pose. "Le cliché, par exemple, c’est intéressant. On t’y ramène quoi que tu fasses. Prenez ma vie et imaginez que je la raconte telle qu'elle est devenue alors que j’étais parti sur une voie de garage! Au cinéma, ce serait à pleurer..."

    Rien de tel pour Tour de France qu'il considère comme un film d'amour.  "La haine on en vient et je trouve qu’il faut aller vers les bons sentiments. En ce qui me concerne, j’alimente ma lumière au quotidien". Né en 1974 d’un père algérien polisseur chez Peugeot et d’une mère soudanaise, quatrième d’une famille de onze enfants dont neuf filles, l'homme a un parcours peu banal. "Je n’ai pas fait d’études. J’ai passé deux CAP de maçon et de plâtrier-plaquiste. Mon rêve était de devenir ouvrier et de posséder une camionnette".

    La découverte du cinéma grâce à la boxe

    A 14 ans déjà, il découvre la boxe. Une passion qui le conduit six ans plus tard sur le plateau de La haine de Mathieu Kassovitz, où il est engagé comme agent de sécurité. "Je découvre le cinéma et je décide de devenir acteur. Mais à part jouer un flic à la télévision dans Police District, on ne m’offre que des rôles de racaille. J’en ai eu marre et j’ai écrit un scénario, qui est devenu un roman, Boumkoeur. Il est publié au Seuil en 1999 et, par l’intermédiaire d’un ami, je me retrouve chez Pivot…"

    Les choses s’enchaînent- Il est présenté à Peter Brook, part en tournée. "Je joue Hamlet et le théâtre occupe mon existence".  Il revient à la pellicule pour tourner son premier documentaire en 2007, suivi de quelques autres. En 2012, il est sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs pour son premier long-métrage Rengaine, qui obtient un gros succès... Mais il ne faut pas lui dire qu’il a eu de la chance. « Tout ce que j’ai obtenu, j’ai lutté dur pour le gagner ».

    Depuis longtemps, Rachid pensait à un film où il ferait cohabiter deux personnages antagonistes. En attendant, il rencontre de jeunes rappeurs qui lui demandent de leur écrire un texte. Ils venaient de Lyon et avaient installé un studio mobile. Je les ai suivis dans leurs pérégrinations autour du pays et cela m’a donné une idée. J’avais d’abord songé à un tour de France des quartiers qui est devenu celui des ports ».

    Rencontre "indélébile" avec Depardieu

    Ce deuxième opus, c’est l’occasion pour Rachid Djaïdani de rencontrer Gérard Depardieu, "tonton"comme il l’appelle. Il en a encore des étoiles dans les yeux. "C’était bouleversant, indélébile. Je l’ai vu chez lui, un palais serti d’œuvres d’art. La porte d’ouvre sur un open space et il est là, torse nu, en short, une cigarette à la main, en train de lire un scénario. Je vais vers lui, il lève la tête, me regarde en me disant: c’est toi Rachid ? Assieds-toi et raconte-moi ton histoire…"

    Inutile de préciser que si l’auteur a proposé le rôle du rappeur à Sadek, un artiste qu’il connaissait bien avant, les choses ne se sont pas passées de la même manière avec le grand Gégé. "C’est lui qui te choisit. Qui te porte, te supporte, te mets les gants. C’est le Mohamed Ali du septième art".

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 novembre.

     

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  • Lutte contre la torture: trois artistes féminines viennent soutenir l'OMCT à Genève

    anoemieko.jpgL’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) fête jeudi soir à Genève ses trente ans à la tête d’un réseau de plus de 200 organisations des droits de l’homme à travers la planète. Pour l’occasion, elle s’est assuré le soutien de trois artistes féminines. Elles crieront haut et fort que rien ne doit permettre de tolérer la torture, plaideront pour l’application des lois contre les tortionnaires et la protection des victimes.

    A commencer par l'ambassadrice de l'OMCT depuis 2007, l’actrice et scénariste helvético-canadienne Noémie Kocher (photo), vue dans de nombreux films, télefilms et pièces de théatre. Femme engagée, elle vient de terminer un clip de sensibilisation contre la torture pour l'ONG. Elle a par ailleurs effectué deux missions humanitaires qui ont donné lieu à deux documentaires diffusés par la RTS.

    Noémie Kocher est accompagnée de la chanteuse française d’origine martiniquaise Louisy Joseph. Elle a été membre du groupe L5, vendu 4,5 millions de disques et participé à plusieurs émissions dont Danse avec les stars. La comédienne suisse Anne Richard, bien connue pour son rôle de juge dans la série Boulevard du Palais et actuellement en tournée en France et en Susse pour la comédie Coiffure et confidences, complète le trio.

    Les "OMCT Angels" se produiront lors de la soirée privée au Palais Eynard qui réunira ses membres, partenaires et supporters dont la Ville et le Canton de Genève, autour de l’ambition commune de mettre fin à la torture qui peut atteindre femmes, enfants, manifestants, activistes, prisonniers, à tout moment et partout dans le monde.

    Aux côtés des trois artistes, Christiane Chabry, la veuve de Stéphane Hessel, diplomate, écrivain et résistant français. Elle évoquera le besoin plus crucial que jamais d’une prise de conscience populaire pour que les droits humains demeurent une priorité de nos dirigeants politiques.

    Genève, Palais Eynard, jeudi 24 novembre dès 18 heures.

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  • Grand écran: dans "Louise en hiver", une irrésistible grand-mère joue les Robinson...

    alouise.jpgDepuis Gwen,le livre de sable réalisé en 1984, Jean-François Laguionie, 77 ans, est devenu un des meilleurs spécialistes de l’animation française. Quatre ans après Le tableau, il revient avec Louise en hiver, son cinquième long-métrage plein de charme, de grâce et de sensibilité sur la solitude et la "vieillitude". Il raconte l’histoire d'une irrésistible grand-mère qui, à la fin des vacances dl’été, voit le dernier train partir sans elle.

    Elle est ainsi abandonnée dans la station balnéaire désertée de Billigen-sur-Mer, que l'auteur a voulue fictive pour donner un caractère intemporel au récit en mélangeant les époques. La météo ne tarde pas à se montrer redoutablement capricieuse. En raison des grandes marées d’équinoxe, il n’y a plus ni électricité, ni moyens de communication.

    Comment Louise va-t-elle survire à la rudesse de l’hiver ? Eh bien, déterminée à lutter, elle considère sa solitude comme un pari à gagner et se met à apprivoiser les éléments. C’est ainsi qu’on la voit évoluer dans un séduisant et délicat décor pastel, se laissant volontiers aller, quand elle ne s'active pas résolument, à des monologues pleins de poésie sur la vie qui s’écoule. En y mêlant des tas de souvenirs d’enfance, des choses vécues juste après la Seconde Guerre mondiale. Pour la voix, le réalisateur a choisi celle, énergique, forte, parfaite en l’occurrence de Dominique Frot, qui apporte à la fois à l'oeuvre du corps et des nuances étranges.

    "Tout est né d’un petit texte assez fantastique que j’avais écrit quand j’avais trente ans, sur une vieille dame découvrant un vaccin pour lutter contre les ravages du temps", nous dit Jean-François Laguionie lors d'ne rencontre à Genève. "En 2009, j’ai eu envie de le reprendre, de le développer autrement et de l’animer en numérique sur grand écran. Ce dont j’ai toujours rêvé, c’est de tourner comme on écrit, comme on peint. J’ai dessiné dans des carnets, sans scénario précis. C’était une sorte de journal de bord".

    Louise en hiver est le film le plus intime du cinéaste. Il a pensé à sa mère pour le personnage, mais également à lui. "Je m’y suis identifié en raison de mon âge. Et la solitude je la ressens aujourd’hui plus facilement. Encore qu’en réalité, si Louise est isolée, elle n'est pas vraiment seule. Au bord de la mer, la vie est partout avec les oiseaux, le vent, le ciel qui change sans cesse Et puis elle se trouve un compagnon, le chien Pépère, à qui elle peut raconter les événements marquants de son existence.

    En dehors de ses rêveries, ce Robinson d’un nouveau genre se révèle courageux, devenant autonome, réussissant à se nourrir, construisant une cabane. "Je voulais éviter que Louise devienne trop fragile par rapport au déchaînement de la nature. En outre, quand on est dans son cas, on découvre peu à peu la liberté. J'agirais sans doute comme elle. Si je fais des films, c’est également pour savoir comment je me débrouillerais dans des situations difficiles, inédites".

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 novembre.

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