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Grand écran: dans "Louise en hiver", une irrésistible grand-mère joue les Robinson...

alouise.jpgDepuis Gwen,le livre de sable réalisé en 1984, Jean-François Laguionie, 77 ans, est devenu un des meilleurs spécialistes de l’animation française. Quatre ans après Le tableau, il revient avec Louise en hiver, son cinquième long-métrage plein de charme, de grâce et de sensibilité sur la solitude et la "vieillitude". Il raconte l’histoire d'une irrésistible grand-mère qui, à la fin des vacances dl’été, voit le dernier train partir sans elle.

Elle est ainsi abandonnée dans la station balnéaire désertée de Billigen-sur-Mer, que l'auteur a voulue fictive pour donner un caractère intemporel au récit en mélangeant les époques. La météo ne tarde pas à se montrer redoutablement capricieuse. En raison des grandes marées d’équinoxe, il n’y a plus ni électricité, ni moyens de communication.

Comment Louise va-t-elle survire à la rudesse de l’hiver ? Eh bien, déterminée à lutter, elle considère sa solitude comme un pari à gagner et se met à apprivoiser les éléments. C’est ainsi qu’on la voit évoluer dans un séduisant et délicat décor pastel, se laissant volontiers aller, quand elle ne s'active pas résolument, à des monologues pleins de poésie sur la vie qui s’écoule. En y mêlant des tas de souvenirs d’enfance, des choses vécues juste après la Seconde Guerre mondiale. Pour la voix, le réalisateur a choisi celle, énergique, forte, parfaite en l’occurrence de Dominique Frot, qui apporte à la fois à l'oeuvre du corps et des nuances étranges.

"Tout est né d’un petit texte assez fantastique que j’avais écrit quand j’avais trente ans, sur une vieille dame découvrant un vaccin pour lutter contre les ravages du temps", nous dit Jean-François Laguionie lors d'ne rencontre à Genève. "En 2009, j’ai eu envie de le reprendre, de le développer autrement et de l’animer en numérique sur grand écran. Ce dont j’ai toujours rêvé, c’est de tourner comme on écrit, comme on peint. J’ai dessiné dans des carnets, sans scénario précis. C’était une sorte de journal de bord".

Louise en hiver est le film le plus intime du cinéaste. Il a pensé à sa mère pour le personnage, mais également à lui. "Je m’y suis identifié en raison de mon âge. Et la solitude je la ressens aujourd’hui plus facilement. Encore qu’en réalité, si Louise est isolée, elle n'est pas vraiment seule. Au bord de la mer, la vie est partout avec les oiseaux, le vent, le ciel qui change sans cesse Et puis elle se trouve un compagnon, le chien Pépère, à qui elle peut raconter les événements marquants de son existence.

En dehors de ses rêveries, ce Robinson d’un nouveau genre se révèle courageux, devenant autonome, réussissant à se nourrir, construisant une cabane. "Je voulais éviter que Louise devienne trop fragile par rapport au déchaînement de la nature. En outre, quand on est dans son cas, on découvre peu à peu la liberté. J'agirais sans doute comme elle. Si je fais des films, c’est également pour savoir comment je me débrouillerais dans des situations difficiles, inédites".

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 23 novembre.

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