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  • Grand écran: "L'Etat contre Fritz Bauer", l'homme qui traquait les nazis

    afritzbau.jpgL’Etat contre Fritz Bauer retrace l’histoire vraie d'un procureur juif allemand qui a poursuivi les criminels nazis et favorisé la capture d’Adolf Eichmann. En 1957, Fritz Bauer apprend que ce dernier se cache à Buenos Aires. Les tribunaux allemands préfèrent tourner la page plutôt que le soutenir. Et pour cause. Même après la chute du troisième Reich, les hautes sphères du pouvoir et de l’économie sont encore gangrenées par la présence d’anciens fonctionnaires nazis.

    Soutenu dans sa difficile enquête par son fidèle lieutenant Karl Angermann, Fritz Bauer décide malgré tout de continuer son combat en faisant appel au Mossad, lui transmettant des renseignements dès 1957. Un acte qui aurait pu lui valoir la prison, mais qui a permis, en 1960, aux services secrets israéliens d’arrêter Eichmann, qui se faisait alors appeler Riccardo Klement.

    Le réalisateur, scénariste et producteur allemand Lars Kraume, 46 ans, revient sur la période captivante de la vie de ce quinquagénaire, héros de l’ombre formidablement interprété par Burghart Klaussner (photo), en évoquant parallèlement une homosexualité supposée qu’il n’a jamais vécue ouvertement. Une préférence partagée par son assistant qui, fréquentant des bars interlopes, sera victime de chantage. Il ne faut pas oublier la répression de la prostitution homosexuelle en Allemagne dans les années 50 et 60, alors que la législation nazie à l’encontre des gays n’a pas été abolie.

    Hommage à un être exceptionnel

    En se penchant sur cette chasse au nazi particulière, L’Etat contre Fritz Bauer rend surtout hommage à un être exceptionnel en quête de rédemption, animé d’un fort esprit de justice, obstinément décidé à lutter contre l’oubli quelles qu’en soient les conséquences. L’homme, qui se savait haï et en danger «dès que je sors du palais de justice je me retrouve en territoire ennemi» disait-il), a été retrouvé mort dans sa baignoire le 1er juillet 1968. Les circonstances de ce décès subit, jamais remises en question par la police ou le gouvernement sont encore controversées.

    Emouvant, humaniste, expliquant bien les événements, ne cachant aucune vérité, le film traite d’une page d’histoire que personne ne devrait ignorer. Le réalisateur privilégie une mise en scène classique dans cette traque en forme de dossier à l’ancienne, qui réussit à vous scotcher au fauteuil en dépit de son manque d’action. Le public ne s’y est pas trompé en lui décernant son prix lors du dernier Festival de Locarno. 

    A noter que ce film sort deux ans après Le labyrinthe du silence, où apparaissait déjà la figure de Fritz Bauer, à l’origine du premier procès contre des criminels nazis dans un pays qui ne voulait pas revenir sur la noirceur de son passé. 

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 8 juin.

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  • Roland Garros: Djokovic sacré, une simple formalité pour le vampire serbe...

    ajoko.jpgCe fut juste ce qu'on attendait. En effet, étant donné les circonstances, le plus extravagant eût quand même été que Dracula la perde, cette finale. Du coup, vu son talent, le couvrir de fleurs est limite offensant.  

    Je résume. Non seulement Djokovic est actuellement le meilleur joueur du monde. Non seulement Nadal, l’ogre de l’ocre qu’il devait en principe rencontrer en demi-finales a dû abandonner en route, tout comme Tsonga. Non seulement enfin, Federer avait déclaré forfait avant le tournoi, à l’image de Monfils. Mais en plus de tous ces absents, le saigneur des courts s’est la plupart du temps littéralement baladé face à des seconds, sinon troisièmes couteaux, avant d’affronter Murray.

    Imaginez un peu le parcours de rêve pour remporter ce Grand Chelem parisien après lequel il courait depuis des âges. Tour à tour il s’est imposé contre le Taiwanais Lu, le Belge Darcis, l’Anglais Bedene, l’Espagnol Bautista-Agut, le Tchèque Berdych (seulement un danger pour les autres) et le jeune Autrichien Thiem. Franchement pas de quoi se faire du mouron. Cela n'a pas empêché les commentateurs de s'étonner que le vampire ait réussi à maîtriser ses nerfs jusqu’au bout!

    Remarquez, j’ai entendu plus folklorique. Alors que Djokovic menait deux sets à un et 5-2 dans le quatrième face à ce malheureux Andy à l'agonie après avoir remporté la première manche, ils se livraient tous ou presque à de pointues analyses, estimant que la victoire du Serbe paraissait inexorable! Il semble à l’abri, relevaient-ils soulagés sur Eurosport. D’accord, il y a eu un léger sursaut de la belette, terriblement vexée de se laisser atomiser de la sorte, mais de là à chercher à maintenir un suspense aussi ridicule…

    Des cocoricos franco-helvétiques

    Pour en terminer avec les fins stratèges hexagonaux, le sacre de Dracula n’était évidemment pour eux pas grand-chose en comparaison de celui des Françaises Caroline Garcia et Kristina Mladenovic en double, après 45 ans de disette dans le domaine. Alors vous pensez si c’était en somme le seul véritable exploit de la quinzaine, tous matches confondus!

    Sans compter le triomphe de leur compatriote Geoffrey Blancaneaux chez les juniors, douze ans après Monfils. Et au cas où vous demanderiez ce que ses compatriotes en pensent, ce garçon que son père voit déjà numéro un mondial, est énorme, monstrueux, ne lâche rien et a un mental d’acier. Quelle surprise!

    Bien entendu, ils n’ont pas daigné mentionner que la Suissesse Masarova avait fait pareil chez les filles, marchant ainsi sur les traces de Martina Hingis et Belinda Bencic. Aussi me vois-je obligée de me fendre d’un petit cocorico helvétique pour vous affirmer que Rebeka a une grande chance d’aller loin. Pour une raison simple. Elle est Bâloise et son modèle, c'est Federer...

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  • Roland Garros: Garbine Muguruza brise à son tour le rêve de Serena Williams. Grâce à un Français!

    agarbine.jpgRoberta Vinci trop forte pour Serena en demie de l’US Open, Angélique Kerber trop forte pour Serena en finale de Melbourne et Garbine Muguruza toujours trop forte en finale de Roland Garros pour Serena, dont elle brise à son tour le rêve d’égaler en Grand Chelem le record de Steffi Graf. En deux petits sets de surcroît, contrairement à ses deux précédentes adversaires. Avouez que cela commence à faire beaucoup pour l’inamovible numéro un mondiale.

    Mais c’est à l’image de ce que vit Federer, le pendant masculin de l’Américaine question records, et qui s’est lui aussi incliné deux fois en finale la saison dernière face à Djokovic. Une chose m’intrigue toutefois. Non seulement il y a des années que les experts, surtout français, glosent sur le déclin de la légende helvétique et n’ont aucun mal à décréter que Rodgeur a tout simplement l’âge de ses artères...

    En revanche les mêmes ne cessent de parler de stress pour tenter de comprendre la raison des trois échecs successifs de Serena, qui ne compte qu’un mois de moins que le maestro. Quant à son coach tricolore Patrick Mouratoglou, qui ne s’est pourtant jamais gêné pour évoquer les années pesant sur le talent du phénix, il ne moufte pas sur celles, apparemment taboues de son élève, qu’il voit forcément rafler le mythique 22e Majeur. 

    Et puisque j’en parle, de Mouratoglou, qui a naturellement plus que largement contribué à faire de Serena ce qu’elle est, du moins de l’avis des spécialistes hexagonaux, je vous signale que de l’autre côté du filet, il y avait l’entraîneur de Garbine Muguruza, Sam Sumyk, le second meilleur du monde dans le tennis féminin et donc … Français bien entendu. Du coup, quelle que soit la gagnante, c'était la victoire des Bleus, l'Espagnole ayant en l'occurrence surtout raflé la Coupe grâce à son excellent mentor!

    Heureusement que l’intéressé, embarrassé par ces éloges en forme d'autosatisfecit puéril, a répété qu’il n’y avait pas de bon entraîneur sans de grandes joueuses. Sans doute la raison pour laquelle il ne travaille pas avec des Françaises, j’imagine... Ajoutant que s’il était heureux de la progression de Muguruza sous sa houlette, ses prédécesseurs avaient fait du très bon boulot.

    amasarova.jpgPar ailleurs, nos chers voisins continuent à s’envoyer des fleurs car lle succès des Lopez (confirmant d'abord la vitalité du tennis ibère) sur les Bryan en double, place Nicolas Mahut au sommet de la hiérarchie mondiale dans le domaine.

    Et ils auront peut-être encore deux raisons de se frotter le ventre dimanche si le tandem Garcia et Mladenovic s’impose, à l'instar chez les juniors de Geoffrey Blancaneaux, dont les Loth et autres Millard font déjà des tartines. Logique. Pour eux, ce serait un super Roland Garros, en dépit de l’incurie coupable de leurs "purs-sangs"

    Et comme bien sûr les commentateurs n’ont pas jugé utile de le mentionner, dans la mesure où ils n'ont pas de représentantes chez les filles, je vous signale en toute modestie, au cas où vous l'auriez manqué, que la Suisse aurait pareillement la chance de fêter une jolie victoire avec la jeune Bâloise Rebeka Masarova (photo), qui s'est qualifiée pour la finale. Puisse-t-elle connaître le destin Belinda Bencic!

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